Rechercher
Rechercher

Liban - Décryptage

Le Golan et les possibilités d’une nouvelle guerre


Des véhicules militaires israéliens près du village de Majdel Chams, dans le Golan occupé par Israël, le long de la frontière avec la Syrie. AFP / JALAA MAREY

Après la visite du secrétaire d’État américain au Liban et la décision du président Donald Trump de reconnaître la souveraineté israélienne sur le Golan syrien, les avis sont partagés dans la région. Pour une partie des spécialistes, une nouvelle guerre se profile à l’horizon alors que d’autres restent convaincus qu’en dépit de l’escalade, aucune partie ne veut réellement d’une confrontation de grande envergure qui risquerait de déraper et d’échapper à tout contrôle.

Ce qui est certain, c’est que l’annonce du président américain de considérer le Golan comme une terre israélienne et l’officialisation de cette décision par la signature solennelle d’un document, lundi en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, font monter d’un cran considérable les tensions dans la région. Cette annonce est arrivée presque simultanément avec une demande pressante américaine formulée par le secrétaire d’État, Mike Pompeo, lors de ses rencontres avec les responsables libanais, qui consiste à exiger du Hezbollah qu’il retire ses troupes de Syrie. À ce moment-là, les responsables libanais ont peut-être cru qu’il s’agissait d’une revendication de routine, comme celles qui sont régulièrement exprimées par les Américains dans le cadre de leur lutte contre l’influence iranienne dans la région. Mais avec la décision de Trump sur le Golan, l’exigence américaine prend une autre dimension et s’inscrit dans une sorte de plan préparant le changement de statut du Golan en vue de l’annonce du fameux « deal du siècle » portant sur un règlement définitif du conflit arabo-israélien.


(Lire aussi : Après l’attaque de Pompeo, Nasrallah sur la défensive)


Même si l’Union européenne et l’ONU, ainsi que la plupart des pays arabes ont condamné la décision américaine, l’administration de Trump et le Premier ministre israélien n’ont pas caché leur satisfaction au sujet d’une initiative qui, selon eux, aurait dû être prise depuis longtemps.

Que cette décision ait renforcé le camp des durs dans le monde arabe et même poussé les États les plus hostiles au régime syrien à prendre position en sa faveur contre l’annexion définitive du Golan par Israël ne semble pas inquiéter outre mesure les Américains et les Israéliens. Par contre, les regards sont actuellement tournés vers le terrain, à Gaza, au Golan et au Liban.

Selon des sources proches du 8 Mars, la décision de Trump a montré à tous ceux qui avaient encore des doutes, voire des illusions, sur la position américaine dans la région que les États-Unis alignent désormais totalement leur politique sur les intérêts d’Israël, sans plus prendre la peine de chercher à sauver la face devant les Arabes, comme ils le faisaient auparavant. Le premier coup à un minimum d’impartialité américaine a été porté par Trump avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Malgré cela, les Arabes ont essayé d’absorber le coup, et ils se sont contentés de faire des déclarations de condamnation, avant de chercher à tourner aussi rapidement que possible la page.


(Lire aussi : Des trous dans le réquisitoire, l'édito de Issa GORAIEB)


Maintenant, le second coup a été porté au Golan et, à la veille de la tenue du sommet arabe ordinaire à Tunis, il est difficile d’occulter ce sujet. Il est désormais de plus en plus difficile aux États arabes dits modérés de justifier leur alliance avec les États-Unis devant leurs populations respectives. Il leur est surtout difficile aujourd’hui d’accepter un compromis politique avec les Israéliens à travers une médiation américaine, alors que Tel-Aviv et Washington adoptent une politique du fait accompli, ne laissant aucune possibilité de négociation. Dans ce contexte, pour les sources proches du 8 Mars, il est pratiquement impossible de renoncer à l’option de la résistance ou en tout cas de la condamner. Ce qui renforce la position du Hezbollah aussi bien au Liban qu’en Syrie. Si, avant la décision américaine de « donner » le Golan à Israël, le Hezbollah avait considérablement réduit ses effectifs en Syrie, en raison notamment de la situation sur le terrain et de la fin des combats dans la plus grande partie du territoire syrien, aujourd’hui il est plus difficile de lui demander de ne plus s’approcher du Golan puisque les Américains et les Israéliens ont fermé la voie à toute négociation au sujet de ce territoire, ne laissant d’autre choix que la résistance.


(Lire aussi : La décision US sur le Golan aura-t-elle des répercussions sur le sort des fermes de Chebaa ?)


Toujours selon les mêmes sources, non seulement le Hezbollah pourrait ne plus retirer ses effectifs de Syrie, mais de plus, il n’y a plus aucune garantie pour empêcher l’émergence d’une résistance dans la région du Golan, dans le genre de celle qui est apparue dans le sud du Liban après 1982. Pour les sources précitées, la décision de Trump au sujet du Golan a donc compliqué une situation qui n’était déjà pas simple et a augmenté les risques d’une confrontation militaire, limitée ou non. Dans un de ses précédents discours, le secrétaire général du Hezbollah avait mis l’accent sur la possibilité d’une action inconsidérée de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant les élections dans son pays pour resserrer les rangs internes et détourner l’attention des Israéliens des accusations de corruption portées contre lui. La décision de Trump est venue renforcer sa position en lui permettant de dire aux Israéliens qu’il a réussi là où tous les Premiers ministres qui l’ont précédé ont échoué. Mais en même temps, il pourrait être tenté de concrétiser la décision américaine, d’autant qu’il souhaite aussi se donner l’aura d’un chef militaire, lui qui n’a pas pu détruire les capacités de riposte de Gaza malgré les années de blocus.

Les regards sont donc désormais tournés vers le Golan qui pourrait être le théâtre de la naissance d’un nouveau front de résistance, et la décision de Trump pour aider Netanyahu dans sa campagne électorale pourrait se transformer en étincelle d’une nouvelle confrontation. Hier, Hassan Nasrallah s’est voulu rassurant à cause, selon lui, « des capacités de la résistance et de la faiblesse de l’armée israélienne », mais la tension n’en demeure pas moins grande et les risques de dérapage réels.

Après la visite du secrétaire d’État américain au Liban et la décision du président Donald Trump de reconnaître la souveraineté israélienne sur le Golan syrien, les avis sont partagés dans la région. Pour une partie des spécialistes, une nouvelle guerre se profile à l’horizon alors que d’autres restent convaincus qu’en dépit de l’escalade, aucune partie ne veut réellement...

commentaires (12)

Il est désormais de plus en plus difficile aux États arabes dits modérés de justifier leur alliance avec les États-Unis devant leurs populations respectives. Il leur est surtout difficile aujourd’hui d’accepter un compromis politique avec les Israéliens à travers une médiation américaine J'espere que vous vous tromper lourdement Trump donne des gages a Israel d'un fait accompli cad Jerusalem et le Golan mais attendons voir avant de le juger le plan qu'il proposera enfin Si ces concessions sont pour faire avaler une pillule amer a Israel c'est qu'il est fin negociateur: donner des gages puis demander une position impossible a refuser vu le nombre de louanges qu'il a recues ATTENDONS ENCORE QUELQUES SEMAINES APRES LES ELECTIONS D'AVRIL EN ISRAEL ET ON VERRA BIEN SI IL REUSSIRA SON MARCHE DU SIECLE, apres tout si on veut voir les choses en realite , Personne ne pourra avoir tout Jerusalem a lui tout seul et personne ne pourra demander aux juifs de quitter leur mur de lamentations mais probablement une part de Jerusalem pourra redevenir Palestinienne Apres les evenemnts de Syrie personne ne peut penser que Assaad pourra reprendre le Golan , point strategique sur le nord d'Israel mais des compensations pourrait etre donne a la Syrie sous une autre forme Donc laissons venir le plan avant de juger les actes de Trump on verra bien si il reussi ou pas avant de decider que l'Amerique est discalifie comme intermediaire

LA VERITE

01 h 01, le 28 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • Il est désormais de plus en plus difficile aux États arabes dits modérés de justifier leur alliance avec les États-Unis devant leurs populations respectives. Il leur est surtout difficile aujourd’hui d’accepter un compromis politique avec les Israéliens à travers une médiation américaine J'espere que vous vous tromper lourdement Trump donne des gages a Israel d'un fait accompli cad Jerusalem et le Golan mais attendons voir avant de le juger le plan qu'il proposera enfin Si ces concessions sont pour faire avaler une pillule amer a Israel c'est qu'il est fin negociateur: donner des gages puis demander une position impossible a refuser vu le nombre de louanges qu'il a recues ATTENDONS ENCORE QUELQUES SEMAINES APRES LES ELECTIONS D'AVRIL EN ISRAEL ET ON VERRA BIEN SI IL REUSSIRA SON MARCHE DU SIECLE, apres tout si on veut voir les choses en realite , Personne ne pourra avoir tout Jerusalem a lui tout seul et personne ne pourra demander aux juifs de quitter leur mur de lamentations mais probablement une part de Jerusalem pourra redevenir Palestinienne Apres les evenemnts de Syrie personne ne peut penser que Assaad pourra reprendre le Golan , point strategique sur le nord d'Israel mais des compensations pourrait etre donne a la Syrie sous une autre forme Donc laissons venir le plan avant de juger les actes de Trump on verra bien si il reussi ou pas avant de decider que l'Amerique est discalifie comme intermediaire

    LA VERITE

    01 h 01, le 28 mars 2019

  • Pour répondre à l’argument répandu comme quoi si aucune balle n’a été tirée en 50ans donc il est normal pour ces gens là de perdre leur territoire. Je ne vais pas parler des fermes de chebaa pour ne pas rentrer dans la polémique du tracé des frontières, mais dans ce cas quMen est-il des collines de kfarchouba? Combien de balles avez vous tiré sur les troupes israéliennes là-bas? 0 Donc quoi? Feu vert aux israéliens pour les prendre? Et si on découvre 10-20-50ans plus tard qu’il y a n’importe quelle ressource de valeur dans cette zone, que direz-vous? Bref, non sense

    Chady

    20 h 01, le 27 mars 2019

  • Que voulez-vous? Des pays anciennement des colonies d'une Turquie décadente et corrompue, reformater à la va vite pour l’intérêt d'autres colonisateur. Conséquence une maladie chronique « la mal-gouvernance ». Résultat : Les sociétés qui émergent dans ces pays n'arrivera pas à provoquer les réactions nécessaires pour guérir, la corruption devient une normalité, où l’idée même du bien générale et de l’intérêt de la nation sont considérée dans le mental de l’élite comme absurde.

    DAMMOUS Hanna

    17 h 09, le 27 mars 2019

  • le sud-Liban a été libéré après 20 ans d'occupation par le sang de milliers de ses fils qui ont combattu l'occupation, d'abord par des moyens rudimentaires. Les druzes du Golan n'ont a aucun moment montré la moindre velléité de résistance, bénéficiant gentiment des avantages sociaux accordés aux juifs Israéliens. et vous pensez qu'il vont tout lâcher maintenant ??? pour le bonheur de rejoindre la Syrie d'Assad ??? savez vous seulement qu'il existe des bataillons entiers de Tsahal forme de Druzes du Golan ? Maintenant...Si le Hezbollah se dévoue pour le faire, alors prière de le faire a partir du territoire syrien.

    Lebinlon

    14 h 02, le 27 mars 2019

  • Le conflit entre la Russie et l'Ukraine sur la Crimée ne nous concerne pas. La guerre civile au Yemen, ne nous concerne pas. Le litige entre le Maroc et l'Algérie sur le Sahara Occidental, ne nous concerne pas. La guerre civile au Soudan, ne nous concerne pas. La guerre ou la paix au Golan, ne nous concerne pas. La paix chez soi vaut mieux que la guerre chez les autres.

    Un Libanais

    12 h 53, le 27 mars 2019

  • On est siderés de constater qu'une partie des Libanais envisagent tranquillement "la possibilité d'une nouvelle guerre" pour le Golan...syrien ? Et Hassan Nasrallah a l'inconscience fanfaronne de nous rassurer "des capacités de la résistance et de la faiblesse de l'armée israélienne" ??? On a l'imprsession qu'il reste dans "son monde"...incapable d'en sortir, un monde de guerres et de vengeances sans fin ! Et prêt à sacrifier le Liban pour accomplir ses rêves fous... Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 45, le 27 mars 2019

  • Mm Haddad Vous avouez sans meme vous rendre compte dans votre decryptage q'une nouvelle guerre peut commencer a cause du Golan Hassan Nasrallah s’est voulu rassurant à cause, selon lui, « des capacités de la résistance et de la faiblesse de l’armée israélienne », mais la tension n’en demeure pas moins grande et les risques de dérapage réels. Qui fera une resistance dans le Golan ? Les Druzes qui l'habitent et qui depuis 50 ans sont mieux traites par Israel que les Druzes en Syrie meme ? HB qui pense etre plus fort que l'armee Israelienne risque n connaissant si mal les forces Israeliennes et sur ordre de l'Iran de faire cette guerre qui ne nous concerne pas LE SLOGAN LIBAN D'ABORD VEUT TOUT DIRE LA SYRIE N'EST PAS NOTRE PROBLEME , LA PALESTINE N'EST PAS NOTRTE PROBLEME SEUL LE LIBAN EST NOTRE PROBLEME A VOULOIR ETRE PLUS ROYALISTE QUE LE ROI NOUS ALLONS UNE FOIS DE PLUS RISQUER DE TOUT PERDRE

    LA VERITE

    12 h 00, le 27 mars 2019

  • Ces imbéciles arabes éternels perdants qui font encore confiance aux américains qui ne leur offriront jamais rien de bon ! Et je m'étonne encore que quelques libanais fassent encore des courbettes devant cet infâme oncle Sam qui ne pense qu'à nous enfoncer des poignards dans le dos . La seule politique cohérente est la réssitance , sinon nous serons de suite réduits à des esclaves du sionisme ! Choisissons !

    Chucri Abboud

    11 h 53, le 27 mars 2019

  • Je ne comprends pas qu'on puisse légitimer une usurpation avérée par des arguments du genre le silence sur le golan pendant 40 ans donc , hop , le voleur a raison de s'en accaparer. Maintenant, oui, ce que dit Scarlett avec des mots simples mais bien choisis , la solution ne pourra être qu'avec UNE RÉSISTANCE ARMÉE LOCALE , AIDÉE DE FORCES EXTÉRIEURES, ça devrait nous interpeler sur l'occupation de 20 ans de notre pays , à laquelle UNE RESISTANCE ARMÉE A MIS FIN, grâce à une aide étrangère , non ? . Le problème je ne suis même pas sûr, que si cela devait arriver un jour , ce que je souhaiterai voir , qu'on ne vienne pas condamner ceux qui auront décidé de le faire . Scarlett ne dit rien de plus que ça.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 47, le 27 mars 2019

  • que l'on nous serve du meme bla bla, des memes slogans et chants de louanges , nous y sommes habitues, ca ne fait plus chaud ni froid meme a ceux appartenant a ce bord. Mais ne meme pas aborder ne serait-ce que le soupcon d'une inquietude quant au sort qui nous serait reserve s/agissant du gaz & petrole offshore a cause de ce meme bord est criminel ! Qui ne craindrait pas que l'on ne puisse jamais extraire & profiter de ces richesses a cause d'eux les fiers a bras de vali fakih et leurs chantres libanais ? Sauf peut etre lorsque le prix au marche int'l equivaudra au pris de fruits & d'agrumes libanais ? Que feront ils alors ces fiers guerriers surtout les decrypteurs & autres analystes pro liberation de jerusalem a part continuer a demoniser Trump, puis son successeur le le sien ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 23, le 27 mars 2019

  • BIZARRE AFFIRMATION DE LA TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD QUI NOUS DIT QU,AVEC LA RECONNAISANCE DU GOLAN COMME TERRITOIRE ISRAELIEN PAR TRUMP IL EST DIFFICILE PRATIQUEMENT DE RENONCER A L,OPTION DE RESISTANCE DU HEZBOLLAH... ELLE MELANGE LA PRETENDUE RESISTANCE DU HEZBOLLAH ET L,ETEND AUX PROBLEMES DE LA SYRIE. EST-IL PAR HASARD UNE RESISTANCE SYRIENNE COMME IL EN EST IRANIENNE LE HEZBOLLAH... ET VOUS EN AGREER ET LE CONFIRMEZ MEME ? QUE LES SYRIENS LIBERENT LEUR TERRE S,ILS LE PEUVENT OU PLUTOT S,ILS LE VEULENT ! L,AVEUGLEMENT DU PARTI PRIS DIVAGUE ! C,EST DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 30, le 27 mars 2019

  • mais madame … quand un pays occupe une partie d'un pays et que ce pays n'a rien fait pour le récupérer et ce depuis 50 ans meme pas une balle n'a été tirer qu'est ce que cela veut dire !?! et le Golan enfin a mon avis fait partie d'un deal …

    Bery tus

    03 h 55, le 27 mars 2019

Retour en haut