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À La Une - Etats-Unis

Trump met en scène sa décision sur le Golan avec son "ami" Netanyahu

Le chef du gouvernement israélien contraint d'écourter sa visite à la suite d'un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi. 

Le président américain Donald Trump a signé à la Maison Blanche, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le décret reconnaissant officiellement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, le 25 mars 2019. AFP / SAUL LOEB

Donald Trump a "formellement" reconnu lundi la souveraineté d'Israël sur le Golan en présence de Benjamin Netanyahu, mettant ainsi en scène ce coup de pouce majeur au Premier ministre israélien à 15 jours d'élections législatives incertaines dans l'Etat hébreu.

Le chef du gouvernement israélien devait toutefois regagner Israël dans la foulée, contraint d'écourter sa visite auprès de son "ami" américain, initialement prévue sur deux jours, à la suite d'un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, qui a fait sept blessés près de Tel-Aviv. "Israël ne tolérera pas cela", a lancé Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche. "Au moment où nous parlons", "Israël est en train de répondre avec force à cette agression aveugle", a-t-il ajouté, promettant de tout faire "pour défendre" son "peuple" et son "Etat".

Dénonçant une "attaque méprisable" et "horrible", Donald Trump lui a fait écho en assurant reconnaître "le droit absolu d'Israël à se défendre".

Le président des Etats-Unis a ensuite signé face aux caméras un décret reconnaissant la souveraineté d'Israël sur le Golan, comme promis la semaine dernière dans un simple tweet. "Cela aurait dû avoir lieu il y a des décennies", a-t-il estimé, comme il l'avait fait fin 2017 en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, déjà en rupture avec la tradition diplomatique américaine et le consensus international.


(Lire aussi : Vague de condamnations après les propos de président US sur le Golan)


Même cravate rouge

Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l'annexer en 1981. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, et la décision de Donald Trump a été vivement critiquée par de nombreux pays, bien au-delà de la Syrie, qui de nouveau dénoncé lundi une "atteinte flagrante" à sa souveraineté.

Visiblement satisfait, le chef du gouvernement israélien a martelé en ce "jour historique" que son pays ne renoncerait "jamais" au Golan, remerciant chaleureusement, et à plusieurs reprises, le locataire de la Maison Blanche, salué lors d'une poignée de main appuyée.

Même si le milliardaire républicain s'en défend, il s'agit d'un cadeau de taille pour "Bibi" --le surnom de M. Netanyahu--, un homme "dur, intelligent, fort" selon ses propres termes.

La proximité entre les deux hommes, souvent décrits comme semblables dans leur rapport au pouvoir, aux électeurs et aux médias, était symboliquement visible lundi jusque dans leur tenue vestimentaire identique, cravate rouge éclatante sur chemise blanche et costume sombre.

"Israël n'a jamais eu un meilleur ami que vous", a redit Benjamin Netanyahu, qui se présente comme l'homme le mieux placé pour gérer les relations avec les Etats-Unis et son impétueux président.

En revanche, pas un mot lundi sur le plan de paix israélo-palestinien préparé depuis deux ans par la Maison Blanche, qui devrait pourtant être dévoilé dans les semaines qui suivront les élections du 9 avril.

Seul le vice-président des Etats-Unis Mike Pence y a fait vaguement référence en estimant, lors de la conférence annuelle de l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac), puissant lobby pro-israélien, que les décisions controversées de Washington sur Jérusalem et le Golan étaient "dans l'intérêt de la paix", qui doit poser "ses fondations sur la vérité".

Les dirigeants palestiniens refusent eux désormais tout rôle de médiateur à l'administration Trump.


Panneaux publicitaires géants

Au pouvoir depuis une décennie, Benjamin Netanyahu est sous la menace d'une inculpation pour corruption présumée dans trois affaires. Et l'ancien chef d'état-major Benny Gantz se présente comme un adversaire sérieux pour les élections.

Le tête-à-tête dans le Bureau ovale a d'ailleurs lieu dans la foulée d'une allocution de ce dernier devant l'Aipac.

"La force et la puissance doivent s'accompagner d'une moralité très élevée", a plaidé M. Gantz face à un chef de gouvernement sortant accusé de diviser la société israélienne et aux prises avec la justice.

Il a aussi affiché sa fermeté, assurant qu'il n'hésiterait pas à "utiliser la force en cas de besoin" face à l'Iran et promettant que l'armée israélienne contrôlerait toujours la sécurité de la Cisjordanie.

Si d'autres présidents américains ont entretenu des relations étroites avec des dirigeants israéliens, l'alignement Trump-Netanyahu est sans précédent.

Et, même à distance, le locataire de la Maison Blanche est déjà bien présent depuis des semaines dans la campagne: les partisans du Premier ministre ont affiché aux entrées de Jérusalem et Tel-Aviv des panneaux publicitaires géants des deux hommes se serrant la main.


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Donald Trump a "formellement" reconnu lundi la souveraineté d'Israël sur le Golan en présence de Benjamin Netanyahu, mettant ainsi en scène ce coup de pouce majeur au Premier ministre israélien à 15 jours d'élections législatives incertaines dans l'Etat hébreu.Le chef du gouvernement israélien devait toutefois regagner Israël dans la foulée, contraint d'écourter sa visite auprès de...

commentaires (7)

pq les moumana3istes aussi fort disent ils n'ont pas pu arreter ou influer sur cette decision !?!

Bery tus

01 h 03, le 26 mars 2019

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Commentaires (7)

  • pq les moumana3istes aussi fort disent ils n'ont pas pu arreter ou influer sur cette decision !?!

    Bery tus

    01 h 03, le 26 mars 2019

  • Je pense aux "rebelles" syriens , je leur demande comment vous vous sentez les "patriotes" ? Tout va pour vous ? Que dites vous de vos " soutiens " americano israélien, qui vous ont armé et soigné et nourris ? Hein Mme kodmani dîtes quelque chose , vous êtes syrienne patriote hein ?

    FRIK-A-FRAK

    22 h 30, le 25 mars 2019

  • SAIT-IL QU,AVEC JERUSALEM ET LE GOLAN IL SEME LA HAINE CONTRE LES ETATS UNIS ET ISRAEL PARMI LES POPULATIONS ARABES QUI SE RETOURNERONT CONTRE LEURS GOUVERNEURS ET RENFORCE AINSI L,IRAN QU,IL PRETEND COMBATTRE ? CA CE N,EST PAS DE LA POLITIQUE C,EST DU CHARLATANISME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 21, le 25 mars 2019

  • QUI EST TRUMP POUR DISTRIBUER LES TERRES D,AUTRUI A D,AUTRES QUE LEURS PROPRIETAIRES LEGAUX ? LE MONDE ENTRE DANS L,INIQUITE ET LA FOLIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 08, le 25 mars 2019

  • Il a été récompensé pour ça. Il est entouré de zioniste qui lui font le chantage d'une russian connection et de l'autre d'une soumission à israel. Les seuls qui en profitent bizarrement c'est pas les russes qu' on accuse.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 21, le 25 mars 2019

  • Les traitres..... Pas un mot de remerciements à tous les régimes corrompus arabes qui acceptent .... sans broncher.. Ces arabes... ils sont bons à payer pour qu'Israél ramasse les dividendes...sans même un merci... quelle ingratitude... Quant aux peuples arabes endormis.. les syriens en particulier, quant aux armées arabes...sans armes ni munitions..... quant aux stratèges arabes...à quoi ils servent.... quant à la ligue arabe... pauvre abou el ghait...pourtant brillant diplomate... Ce n'est pas un sommeil des braves c'est une agonie....la honte...

    HIJAZI ABDULRAHIM

    20 h 14, le 25 mars 2019

  • Actuellement il y a deux dirigeants atypiques qui s'efforcent chaque jour pour attirer l'attention du monde sur eux et c'est même devenu maladive chez eux. Erdogan le turc et Trump le seigneur... L'un fait chaque matin des annonces curieuses, bizarres et incomprehensibles pour faire inintéressant...(causé sûrement par frustration depuis son enfance) Lautre, seigneur du monde fait appel aux meilleurs cameramans de Hollywood pour marquer les esprits par sa signature à chaque décret, contrat ou gribouillages sur papier. Le monde du spectacle semble jouer une pièce ...dramatique.

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 09, le 25 mars 2019

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