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À La Une - Syrie

Damas "libérera" les zones kurdes par la "force" ou des "accords"

Les forces kurdes sont "la seule carte restante aux mains des Américains", affirme Ali Abdallah Ayoub, lors d'une conférence de presse avec les commandants en chef des armées irakienne et iranienne.

Le ministre syrien de la Défense, Ali Abdallah Ayoub, le 18 mars 2018 à Damas. AFP PHOTO / HO / SANA

L'armée syrienne "libérera" les zones sous contrôle des forces kurdes, dans le nord et le nord-est de la Syrie, "par la force" ou par le biais d'"accords de réconciliation nationale", a averti lundi le ministre syrien de la Défense.

Les forces kurdes sont "la seule carte restante aux mains des Américains", a ajouté Ali Abdallah Ayoub, lors d'une conférence de presse à Damas avec les commandants en chef des armées irakienne et iranienne, en référence aux Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par la coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis. Cette alliance de combattants arabes et kurdes lutte contre le groupe État islamique (EI) et mène, à l'heure actuelle, avec l'aide de la coalition, une offensive contre l'ultime poche du "califat" autoproclamé en Syrie.

A la faveur du conflit déclenché en 2011 et du départ des forces gouvernementales mi-2012, les Kurdes de Syrie, une minorité ethnique représentant 15% de la population syrienne, ont instauré une autonomie sur de vastes territoires dans le nord et le nord-est du pays, riches en ressources pétrolières, hydrauliques et agricoles. Ils ont adopté dès le début du conflit une position de neutralité envers le pouvoir et la rébellion.



(Lire aussi : Les FDS resserrent l'étau sur l'ultime réduit de l'EI en Syrie)



En décembre 2018, le président américain Donald Trump a ordonné le retrait de ses quelque 2.000 militaires déployés en Syrie, suscitant l'inquiétude des responsables kurdes, avant qu'il ne revienne sur sa décision et annonce le maintien de 200 soldats. Face au risque d'un lâchage américain et à l'hostilité d'Ankara, les Kurdes ont entamé l'été dernier des négociations avec Damas concernant l'avenir de leur autonomie. En janvier 2018, la Turquie avait lancé avec des rebelles syriens une offensive dévastatrice contre un bastion kurde dans le nord de la Syrie et s'était emparé, il y a un an exactement, de la ville d'Afrine.

Soutenu par la Russie et l'Iran, le régime syrien a de son côté enchaîné les victoires contre rebelles et jihadistes ces dernières années, et contrôlent aujourd'hui près des deux tiers du pays. Il a désormais dans le viseur les zones kurdes et la province d'Idleb (nord-ouest). "L’État syrien rétablira son autorité totale (...), Idleb ne sera pas une exception", a martelé M. Ayoub. Passée en début d'année sous la tutelle du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par l'ex-branche syrienne d'El-Qaëda, la province d'Idleb est "protégée" par un accord russo-turc ayant empêché une offensive du régime Assad.

La guerre en Syrie a tué plus de 370.000 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et déplacé plusieurs millions d'autres.



(Pour mémoire : Bras de fer entre Damas et Washington au sujet des Kurdes)



Relations tripartites
Le ministre syrien de la Défense a aussi plaidé lundi en faveur d'une "dynamisation de la coopération" entre l'Iran, l'Irak et la Syrie, notamment au niveau militaire. "La visite des deux délégations (irakienne et syrienne) à Damas est plus qu'importante et ce qui en résulte devra nous aider à continuer de faire face aux défis et aux dangers" qui guettent la région, notamment "l'expansion" groupes jihadistes, a ajouté M. Ayoub.

L'Iran soutient militairement et économiquement le régime syrien, notamment grâce à une ligne de crédit ouverte au début du conflit et dont le montant a atteint 5,5 milliards de dollars. L'Irak et la Syrie ont par ailleurs coordonné leurs efforts ces dernières années pour repousser les jihadistes de l'EI, dont les territoires s'étendaient sur les deux pays.

Le chef d'état-major iranien, Mohammed Bagheri, a de son côté mis l'accent sur la nécessité d'ouvrir les frontières entre la Syrie et l'Irak et de dynamiser les relations "commerciales et touristiques" entre les trois pays.


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