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Liban - Partis

Nasrallah : La lutte contre la corruption est aussi « sacrée » que la résistance à Israël

Le secrétaire général du Hezbollah admet pour la première fois que sa formation a besoin de « soutien financier » face aux sanctions.

Capture d’écran

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que le parti chiite était « prêt à tout » pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre la corruption, son nouveau cheval de bataille. Il a qualifié cette dernière d’« aussi sacrée que la résistance à l’occupation et au projet sioniste », en référence à Israël. Dans un discours prononcé en hommage à l’organisation de soutien à la résistance islamique et retransmis en direct, le leader chiite a en outre admis pour la première fois que sa formation avait « besoin de soutien financier » en raison des sanctions qui la visent.

Aller « jusqu’au bout »

« Nous nous trouvons dans une bataille essentielle, qui n’est pas moins sacrée que la résistance à Israël », a lancé Hassan Nasrallah, ajoutant que sa formation « irait jusqu’au bout » dans la lutte contre la corruption. « Certains pensent que le Hezbollah se lance dans la lutte contre la corruption parce qu’il n’a plus rien à faire depuis la fin de la guerre en Syrie, mais personne n’a plus de travail que nous. D’autres nous accusent de populisme, mais il suffit de voir les résultats des élections législatives pour voir que nous n’avons pas besoin de campagnes populistes », a-t-il souligné. Il a affirmé que la seule raison pour laquelle le parti chiite s’est impliqué dans ce dossier était « pour mettre un terme au gaspillage et arrêter les responsables dévalisant les finances publiques ».

Le secrétaire général du Hezbollah a rappelé que « celui qui a lancé la bataille contre la corruption est le président de la République Michel Aoun, lorsqu’il était chef du Courant patriotique libre ».

Il a affirmé que dans la bataille contre la corruption, le Hezbollah « n’est en compétition avec personne ». « Nous sommes en faveur de tout ce qui pourra être décidé pour permettre d’avancer dans cette lutte », a-t-il ajouté. Dans ce contexte, Hassan Nasrallah a expliqué que le Hezbollah avait préparé des projets de lois contre la corruption mais qu’au vu de la présentation au Parlement de projets par un autre groupe parlementaire, le parti chiite avait retiré ses propres textes, « afin d’éviter toute concurrence ». « Depuis le premier jour, nous avons décidé que cette lutte doit être nationale, pas partisane, et que tout le monde, politiciens, journalistes et économistes, doit y participer », a-t-il indiqué, soulignant être disposé à participer à tout mécanisme de coopération qui pourrait être trouvé à cet effet. « Mais nous craignons de nous retrouver seuls. » Il a déclaré que le parti chiite allait tout faire pour éviter « les tentatives de transformer la lutte contre la corruption en discorde confessionnelle ou politique ».

Bataille « pour la survie de l’État »

« Le Liban se trouve devant une vraie catastrophe financière, a-t-il estimé. Et nous sommes face à un combat difficile, de longue haleine, qui va nous demander beaucoup de patience et de résilience. » « Ne vous attendez pas à ce que nous nous fatiguions dans cette bataille », a-t-il clamé, affirmant que le Hezbollah était « prêt à tout » pour atteindre ses objectifs et que « les corrompus et les voleurs seront arrêtés ». Il s’agit selon lui de « la bataille pour la survie de l’État ». Évoquant implicitement l’ancien Premier ministre Siniora, Hassan Nasrallah a tourné en dérision les accusations que ce dernier avait lancées contre le parti chiite en affirmant que « l’origine même du Hezbollah est corrompue ». Il a affirmé que M. Siniora s’était lui-même dénoncé comme responsable dans cette affaire, le parti chiite ne l’ayant jamais mentionné nommément.

Jeudi dernier, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a transmis à la justice des documents révélant selon lui de nombreuses irrégularités dans les écritures comptables, notamment sur la période 1993-2012, rendant leurs auteurs passibles de poursuites judiciaires. Le député a, au passage, fait état de milliards de livres libanaises qui auraient « disparu », selon lui, pendant cette période. Cette initiative a coïncidé avec la finalisation du travail de reconstitution des comptes publics effectué par le ministère des Finances couvrant la période allant de 1993 à 2017.

La remise des document par M. Fadallah au procureur général financier est « le point de départ naturel » de la lutte contre la corruption, a estimé Hassan Nasrallah, soulignant que le parti chiite s’était empressé de présenter ce dossier devant la justice « pour éviter tout atermoiement possible ».

« Les accusations et les insultes ne nous importent pas. Que celui qui a des dossiers contre nous les présente devant la justice », a-t-il encore lancé. À ceux qui, dans ce contexte, accusent le Hezbollah de vouloir profiter des fonds accordés au ministère de la Santé (dirigé par Jamil Jabak, son médecin personnel), le leader chiite a répondu : « Le ministère de la Santé est celui pour lequel nous réclamons le plus de supervision financière. » Et en allusion aux déclarations du mufti de la République en soutien à M. Siniora, le chef du Hezbollah a estimé qu’il s’agissait d’une « tentative d’instiller la peur contre les répercussions de la lutte contre la corruption, afin d’y mettre un terme ». Hassan Nasrallah a ajouté que le deuxième dossier ouvert par son parti en matière de corruption concerne « les prêts pris par certains ministères, et dont une grande partie des fonds finissent dans les poches des ministres ».

« La résistance a besoin de soutien financier »

Le leader chiite a par ailleurs évoqué « la guerre économique et financière » contre sa formation, en faisant référence aux sanctions américaines et au classement par Londres du Hezbollah, ailes politique et militaire, sur la liste des organisations terroristes. Il a estimé que d’autres pays allaient probablement ajouter le parti sur leur liste d’organisations terroristes. « De 1982 à nos jours, les États-Unis et Israël se sont associés pour instaurer une hégémonie américaine sur notre région », a-t-il souligné, estimant toutefois que ce projet a échoué grâce à la résilience du Hezbollah et de la résistance. « Lorsqu’ils nous ajoutent sur les listes terroristes, qu’ils nous imposent des sanctions, c’est parce que nous résistons, parce que nous les avons vaincus et parce que nous sommes forts et défendons notre souveraineté, nos peuples et nos gouvernements, et parce que nous avons fait échouer leur projet dans la région », a-t-il martelé.

Hassan Nasrallah a qualifié les sanctions de « guerre économique et financière contre laquelle il faut lutter, et nous allons y faire face avec patience et organisation ». « Ces sanctions sont imposées contre notre résistance historique dans la région afin de nous affaiblir et nous affamer », a-t-il souligné. Il a dans ce cadre annoncé pour la première fois que la résistance avait besoin de « soutien financier ». « J’annonce aujourd’hui que nous avons besoin du soutien de notre base populaire », a-t-il déclaré. « Lorsque nous faisons face à des difficultés financières résultant des sanctions, nous devons comprendre qu’il s’agit des conséquences d’une guerre et non pas d’une défaillance administrative », a-t-il souligné. Selon lui, les sanctions des États-Unis vont se renforcer. « Ceux qui nous ont soutenus continueront de nous soutenir, qu’il s’agisse d’États ou de notre base », a-t-il cependant martelé.


Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que le parti chiite était « prêt à tout » pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre la corruption, son nouveau cheval de bataille. Il a qualifié cette dernière d’« aussi sacrée que la résistance à l’occupation et au projet sioniste », en référence à Israël. Dans un...

commentaires (7)

LES MILICES ONT DE TOUT TEMPS ETE LES MERES POULES COUVEUSES DES TRAFICS DE LA CORRUPTION !

JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

14 h 25, le 10 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • LES MILICES ONT DE TOUT TEMPS ETE LES MERES POULES COUVEUSES DES TRAFICS DE LA CORRUPTION !

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    14 h 25, le 10 mars 2019

  • Stp Hassan Nasrallah, pourrais tu me rendre un service ? Je le dis aussi dans ton intérêt, si tu pouvais perdre un de tes combats, juste pour que certains libanais puissent arriver à te trouver sympa, des fois . Tu sais la seule fois où on les a entendu frémir de plaisir c'est quand tu avais dit : si je savais etc... au moment où tu avais foutu la raclée magistrale aux USURPATEURS DE LA PALESTINE USURPÉE , en 2006 .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 52, le 09 mars 2019

  • Quel titre : ""La lutte contre la corruption est aussi « sacrée » que la résistance à Israël"" Rien que ça ! Et combien de martyrs vont tomber pour la ""lutte sacrée"" contre la corruption ? Je ne sais plus si je suis sûr de bien lire.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    18 h 32, le 09 mars 2019

  • que penseriez vous SI l'on vous affirmait que HN, SH, MA, NB & GB ce sont tous mis d'accord pour laisser au hezbollah le role principal dans cette mise en scene ? Moi je dirais que C attendu !

    Gaby SIOUFI

    17 h 51, le 09 mars 2019

  • ce serait du pur intox que j'en serais pas surpris !

    Gaby SIOUFI

    10 h 39, le 09 mars 2019

  • L,ABERRATION DES ABERRANTS !

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    09 h 45, le 09 mars 2019

  • "le Hezbollah est prêt à tout pour atteindre ses objectifs et les corrompus et les voleurs seront arrêtés". A la bonne heure! Désormais, toutes les frontières deviendront parfaitement contrôlées. Plus de trafic d'armes. Tous les produits qui alimentent la banlieue Sud auront été soumis aux taxes douanières. L'argent du Hezbollah passera en toute transparence par les circuits bancaires légaux... Une ère nouvelle, quoi! Un grand merci, Mr. Nasrallah!

    Yves Prevost

    07 h 17, le 09 mars 2019

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