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Économie - Journée internationale de la femme

Plus de femmes aux commandes, préconise le bras privé de la Banque mondiale

La Société financière internationale assure que les conseils d’administration où la mixité est respectée fonctionnent mieux que ceux où les hommes sont sur-représentés.

De g. à d. : Joanne Sarraf, PDG de Malia Group ; le représentant de la SFI au Liban, Saad Sabra ; celle de la SFI en Jordanie, Dalia Wahba ; et Yehia Husseini, cadre de la SFI spécialiste dans la gouvernance des entreprises. Photo P.H.B.

Les entreprises libanaises gagneraient-elles à augmenter le nombre de femmes à leur tête ? Absolument, répond la Société financière internationale (SFI, bras privé de la Banque mondiale) en brandissant une étude menée sur un échantillon de 1 600 sociétés et dont une partie des résultats ont été dévoilés hier lors d’une conférence sur le thème au Yacht Club, à Beyrouth.

L’événement était organisé par la SFI en coopération avec la Bourse de Beyrouth, et avec le concours des Nations unies et du cabinet Excellence in Governance Lebanon. Les grandes lignes de l’étude, intitulée « Women on Boards », ont également été présentées mercredi lors d’un point presse au siège du bureau libanais de la Banque mondiale à Beyrouth dans le cadre de préparatifs lancés en amont de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée aujourd’hui.

« Accroître la participation des femmes à la vie économique est (…) crucial pour le développement du Liban », a martelé le représentant de la SFI au Liban, Saad Sabra, à l’occasion de ce rendez-vous pendant lequel Joanne Sarraf, la PDG du libanais Malia Group, investi notamment dans la distribution et le tourisme, a partagé son expérience. « La représentation des femmes dans les CA au Liban est de 14 %, ce qui est bas, mais pas très éloigné de la moyenne mondiale de 17 % », a précisé pour sa part Yehia Husseini, un cadre de l’organisation spécialisé dans la gouvernance des entreprises.


(Lire aussi : Finissons-en avec la journée des femmes, l’édito de Émilie SUEUR)


Rendements sur capitaux propres supérieurs

L’étude, qui doit être publiée dans les prochains jours, a été réalisée en se fondant sur des informations collectées à partir de la base de données des entreprises du cabinet libanais Masri sur une période allant de 2014 à 2016. La SFI s’est focalisée sur des sociétés de plusieurs tailles et dans quatre secteurs – industrie, finances, services et commerce – qui pèsent plus de 98 % du PIB libanais. Les résultats ont ensuite été complétés par des entretiens, des groupes de discussions et des enquêtes en ligne. « Nous avons ainsi mesuré l’impact de la présence de femmes dans les conseils d’administration (CA) des entreprises étudiées à travers une quarantaine d’indicateurs, notamment financiers », a ajouté Yehia Husseini.

Les résultats révèlent que les sociétés dont les CA respectent la parité ont affiché de meilleures performances que celles où les femmes sont sous-représentées, voire absentes. La SFI évoque notamment des rendements sur capitaux propres deux fois plus élevés en moyenne (20,7 % contre 10,3 %). L’étude révèle en outre que les entreprises avec des CA « mixtes » ont affiché sur les périodes étudiées des ratios dettes/capitaux propres supérieurs à ceux dominés par des hommes, entre autres résultats. Sur le plan « qualitatif », les auteurs soulignent que les « entreprises qui ont des femmes dans leur CA influencent » positivement « les dynamiques de décision, arrivent à accroître la satisfaction des employés » ou encore à améliorer les avantages comparatifs de l’entreprise afin d’attirer de « jeunes talents féminins ».

Des conclusions qui permettent à la SFI d’émettre des recommandations pour augmenter l’inclusion des femmes dans le processus de décision des entreprises en encourageant par exemple la publication des informations liées au respect de la parité ou augmenter la sensibilisation du public sur la nécessité de renforcer l’autonomisation des femmes. « Il ne s’agit pas de remplacer les hommes, ni d’instaurer des quotas, mais de faire en sorte que les femmes compétentes aient les mêmes chances d’accéder aux mêmes postes », a résumé Joanne Sarraf.

Enfin, la représentante de la SFI en Jordanie, Dalia Wahba, a rappelé que le Liban préparait une stratégie pour augmenter la participation des femmes dans le marché du travail. « Le projet a été lancé en janvier, avec un fonds doté de 15 millions de dollars alimenté par la Banque mondiale, la SFI et le gouvernement canadien. Il doit permettre d’augmenter les capacités des institutions locales pour promouvoir la parité », a-t-elle indiqué, ajoutant qu’un comité de pilotage avait déjà été formé.


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