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À La Une - Sécurité

Attentat en Iran : la foule crie vengeance aux funérailles des victimes

Le gouvernement pakistanais "doit répondre de ce crime. S'il ne les (les membres du groupe jihadiste et séparatiste baloutche Jaïch al-Ad punit) pas, nos représailles viseront cette force contre-révolutionnaire et le Pakistan assumera les conséquences de son soutien à ce groupe", menace un général iranien.

Ue foule d'Iraniensl le 16 février 2019 à Ispahan, en Iran, pour les funérailles de 27 Gardiens de la Révolution tués le 12 février 2019 dans un attentat Morteza Salehi/Tasnim News Agency/via REUTERS

Une foule d'Iraniens en deuil a crié vengeance samedi à Ispahan pour la mort de 27 soldats tués dans un attentat revendiqué par un groupe jihadiste que l'Iran accuse d'être soutenu par les "services de sécurité du Pakistan".

"Nous demandons au président [iranien Hassan Rohani] et au Conseil suprême de la sécurité nationale de nous confier la responsabilité d'actions de vengeance", a déclaré le chef des Gardiens de la Révolution Mohammad Ali Jafari, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes réunies sur la place Bozorgmehr d'Ispahan (centre), pour les funérailles des victimes de l'attentat.

Selon l'agence iranienne Tasnim, ces victimes, âgées de 21 à 52 ans, appartenaient toutes à la 14e division ("Imam Hussein") des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran.

Les soldats ont trouvé la mort mercredi à plus de 900 km de leur base d'Ispahan, lorsque leur bus a été percuté par une voiture piégée près de Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est du pays.

"Les forces armées de la République islamique n'observeront plus la patience dont elles ont pu faire preuve par le passé et agiront directement pour contrer de tels actes", a affirmé le général de division Jafari, dont les propos étaient entrecoupés par la foule aux cris de "Allah Akbar" (Dieu est grand), "Vengeance! Vengeance!", "A bas le sionisme!" et "A bas l'Amérique".

Par le passé, l'Iran chiite a accusé l'Arabie saoudite sunnite, son grand rival régional, mais aussi les Etats-Unis et Israël, ses ennemis jurés, d'être derrière les attentats à visée séparatiste régulièrement commis sur son sol.


(Lire aussi : L'Iran promet vengeance après l'attentat sanglant contre son armée d'élite)


"Nous ne nous rendrons jamais!"
Cette fois-ci, le général Jafari a accusé "les forces de sécurité du Pakistan" de soutenir le groupe jihadiste et séparatiste baloutche "Jaïch al-Adl" (Armée de la justice), qui a revendiqué l'attentat de mercredi.

"Le gouvernement du Pakistan doit payer le prix qu'il en coûte pour abriter ces groupes terroristes, et ce prix sera sans aucun doute élevé", a lancé le général Jafari, s'en prenant également "aux gouvernements perfides de l'Arabie saoudite et des Emirats (arabes unis)".

Du rassemblement sur la place Bozorgmehr montent les cris de "Nous ne nous rendrons jamais!" et "Nous sommes une nation de mobilisés!".

Brandissant des drapeaux noirs et rouges ornés de slogans religieux et des portraits des victimes, la foule fait bloc autour des cercueils des soldats drapés dans des drapeaux iraniens, portés à l'arrière de camionnettes et que des anonymes viennent fleurir.

Dans la matinée, des messages diffusés par haut-parleurs dans les rues d'Ispahan avaient invité les habitants à assister aux funérailles de "fils courageux tombés en martyrs pour la sécurité de la patrie".

"Nous exigeons que le sang de ces soldats soit vengé", dit à l'AFP Tayebbé Rézaï, femme au foyer de 34 ans, assurant que les responsables de l'attentat "font cela parce qu'ils ne peuvent pas affaiblir la République islamique d'Iran autrement, comme par la guerre ou les [sanctions] économiques".


(Pour mémoire : L'EI promet de commettre de nouvelles attaques en Iran)


"Droit d'agir"
L'attentat de mercredi au Sistan-Baloutchistan constitue l'une des attaques les plus meurtrières contre les Gardiens de la Révolution depuis leur création en 1979, dans le sillage de la victoire de la Révolution islamique dont l'Iran a célébré il y a une semaine le 40e anniversaire.

Frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, la province du Sistan-Baloutchistan est régulièrement le théâtre d'accrochages meurtriers entre forces de l'ordre et séparatistes baloutches ou groupes jihadistes. Elle compte une large communauté de musulmans sunnites d'ethnie baloutche dans un pays à grande majorité chiite.

Jaïch al-Adl a été formé en 2012 par d'ex-membres d'une organisation sunnite extrémiste ayant mené une rébellion au Sistan-Baloutchistan jusqu'en 2010.

Jeudi, le président Rohani a promis une action de vengeance contre cette organisation qualifiée de "groupe mercenaire".

Pressant les pays voisins de l'Iran d'assumer "leurs responsabilités" et de ne pas permettre aux "terroristes" d'utiliser leur territoire pour préparer des attaques contre l'Iran, il a ajouté: "Si ces pays ne sont pas en mesure d'arrêter les terroristes, nous nous réservons le droit d'agir".

Ces derniers mois, les forces de sécurité iraniennes et les Gardiens de la Révolution ont été la cible de plusieurs attaques au Sistan-Baloutchistan.

Le 2 février, un membre des Gardiens de la Révolution a été tué dans une attaque dans cette province, revendiquée par Jaïch al-Adl. Selon l'agence Isna, une des personnes grièvement blessées dans cet attentat est décédée samedi.


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commentaires (3)

Unique objectif de tels attentats est la déstabilisation d'une région. Créer le chaos. La haine absolue, aveugle et sans dessein concret de construction.

Sarkis Serge Tateossian

14 h 16, le 17 février 2019

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Commentaires (3)

  • Unique objectif de tels attentats est la déstabilisation d'une région. Créer le chaos. La haine absolue, aveugle et sans dessein concret de construction.

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 16, le 17 février 2019

  • CES SORTES D,ATTENTATS... QUELLES QUE SOIENT LEURS EXCUSES... SONT CONDAMNABLES PARTOUT DANS LE MONDE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 04, le 16 février 2019

  • QUI USERA DE L'EPEE MOURRA PAR L'EPEE ! il reste qu'il faut plaindre les soldats morts pour des conneries diverses et bien entendu leurs familles.

    Gaby SIOUFI

    14 h 10, le 16 février 2019

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