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Lifestyle - Liban Pop

À « The Voice Canada », le Libanais Mory Hatem réalise un rêve d’enfant

Le jeune chanteur a rejoint l’équipe de son idole Lara Fabian, qui s’est retournée à l’écoute de son interprétation du titre « Que je t’aime ». Depuis Montréal, il livre ses premières impressions à « L’Orient-Le Jour ».

Mory Hatem lors de sa prestation dans « The Voice Canada ». Photo DR

On aura vu bien des Libanais participer au célèbre télé-crochet « The Voice » en France, ces dernières années. De Hiba Tawaji à Anthony Touma, en passant par Aline Lahoud, Marc Hatem et Johny Maalouf, la liste des artistes qui ont rêvé d’une carrière à l’étranger est longue. Cette saison pourtant, c’est au Canada que les Libanais suivront avec plaisir le parcours d’un jeune talent qui a décidé de prendre part à la version québécoise du programme : « La Voix ». Il s’appelle Mory Hatem et est un habitué de l’émission en quelque sorte, puisqu’il a déjà été demi-finaliste du programme dans sa version arabe lors de la première saison en 2013.

Dimanche soir, c’est en interprétant le tube de Johnny Hallyday Que je t’aime que le chanteur a réussi son audition à l’aveugle lors du tout premier épisode, faisant retourner le fauteuil du coach Lara Fabian, son idole, avec qui « je rêvais de collaborer ». Quand la star lui demande son prénom, Mory, visiblement ému, répond : « Je ne sais plus. » « Vous avez eu une grande influence sur mon enfance, sur ma voix et mon interprétation, lui confie-t-il en larmes. Il y a 7 ans, je devais vous rencontrer pour la première fois lors d’un concert à Beyrouth, et ce concert a été annulé. Toutes ces années plus tard, la vie me ramène ici. » De son côté, également très émue, Lara Fabian assure qu’« il y avait tout dans sa performance ». « C’est un si beau cadeau de savoir qu’on a influencé, modifié le parcours d’une personne et sur le plan humain. Je n’ai pas le droit d’aller chanter au Liban pour des raisons politiques, mais ce soir, c’est comme si une partie du Liban est venue à moi ! » En 2012, Lara Fabian avait décidé d’annuler un concert prévu au Liban pour la Saint-Valentin, invoquant des “raisons sécuritaires”. Accusée d’être pro-israélienne par des militants libanais, Lara Fabian avait affirmé qu’elle ne chanterait pas sous les « menaces ».



(Pour mémoire : Dans The Voice Kids France, une petite Franco-Libanaise fait un tabac)


Conquérir un nouveau public
Le Liban, cela fait plus d’un an que le jeune homme de 27 ans l’a quitté pour Montréal, où il chante avec un groupe et anime de nombreux concerts. C’est lors d’une soirée qu’il se fait repérer par un ancien producteur de l’émission qui lui propose de faire un casting. « L’idée m’a plu, mais je redoutais de revivre le stress que j’avais vécu lors de ma participation à la version arabe, avoue Mory Hatem à L’Orient-Le Jour. C’est une aventure assez éprouvante. Mais quand j’ai su que Lara Fabian était parmi les coaches, j’ai accepté. Lors de mon audition, je chantais pour elle, j’étais venu pour elle. Cela aurait été une déception si elle ne s’était pas retournée. »

En suivant dimanche soir à la télévision les images de son audition à l’aveugle, il revit ce moment fort « comme pour la première fois ». « C’était comme si j’attendais de voir quel coach allait se retourner », explique-t-il, assurant que « les retours sont très positifs au Liban, mais aussi au Canada sur les réseaux sociaux ». « Cela me réconforte car, au final, je ne suis qu’un immigré dans ce pays. Je sens que le public canadien a un esprit ouvert et chaleureux, et qu’il a été touché par ma prestation. Cela n’aurait peut-être pas été le cas au Liban si je m’étais effondré en larmes sur scène comme je l’ai fait. »



« L’une des voix les plus importantes de la planète »
Pourtant, Mory Hatem garde de bons souvenirs de sa précédente participation à « The Voice » où il était coaché par le chanteur baalbeckiote Assi el-Hellani, même s’il note quelques différences sur le plan personnel. « J’ai grandi, explique l’artiste, qui a commencé sa carrière en interprétant de la variété française au Music-Hall. Je profite donc davantage de chaque instant et réalise mieux ce qui se passe autour de moi. À l’époque de ma première participation, j’étais encore très jeune, à un âge où l’on est heureux, mais où l’on subit les choses sans vraiment les apprécier. Je suis également plus fragile aujourd’hui, peut-être parce que je suis loin de chez moi. Sur le plan vocal, il faut aussi dire que la musique occidentale n’est pas le terrain de jeu de Assi el-Hellani. Là, je travaille avec l’une des voix les plus importantes de la planète. J’essaie donc de profiter au maximum, de poser beaucoup de questions. » « Lara Fabian est quelqu’un de très humain et de très honnête aussi. J’aime beaucoup ce lien qui nous unit », ajoute le chanteur qui avait un jour fait des économies pour assister au fameux concert de l’artiste belge au Casino du Liban en février 2012.

Après son audition réussie, Mory Hatem devrait prendre part dans quelques semaines aux battles, l’étape suivante de la compétition qui l’opposera à un autre talent de l’équipe de Lara Fabian et qu’il a déjà enregistrée, même s’il ne peut encore en divulguer les détails. « Cela fait du bien de se soumettre à un parterre d’experts. Cet exercice redonne à un artiste une certaine confiance en lui, une légitimité », estime Mory, qui a pourtant fait du chemin au pays du Cèdre et sorti de nombreux singles et vidéoclips en langue arabe. « Oui, j’étais heureux au Liban, mais je sentais que je devais voyager, faire un pas vers un horizon plus large et que c’était le moment ou jamais. Ma passion ne se limite pas à ce que je faisais. Je pense qu’on ne vit qu’une seule fois, alors autant rêver grand, et le Canada est immense ! »






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