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Liban - Censure

Un coup de ciseaux dans les pages de « L’Obs »

Les lecteurs libanais ont été surpris de voir le numéro de « L’Obs », daté du 31 janvier, amputé de 5 pages.

Une nouvelle fois la revêche Dame Anastasie a donné un de ses coups secs de ciseaux. Les victimes ? L’hebdomadaire français L’Obs, ses lecteurs et tous les Libanais attachés aux libertés fondamentales dont fait partie la liberté de l’information. Cinq pages de l’avant-dernier numéro (31 janvier-6 février) du magazine ont ainsi été purement et simplement déchirées. Les pages arrachées (p. 56 à 60) correspondent à un article placé dans la rubrique Recherche, intitulé « Israël, la tech promise » (jeu de mot rappelant « la terre promise »), et porte sur le développement technologique d’Israël. Sous prétexte « d’appliquer la loi » (qui se fait parfois de manière discrétionnaire et sélective), certains responsables de la SG s’obstinent ainsi à se poser en tuteurs des citoyens libanais.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le porte-parole de la Sûreté générale, Nabil Hannoun, affirme que la mesure a été prise par le bureau de censure de la Sûreté générale. « L’article de L’Obs constitue une publicité et une promotion pour Israël, ce qui est interdit par la loi », indique le général Hanoun. À la question de savoir si la décision de la SG est efficace, sachant que tout internaute peut entrer en ligne pour s’enquérir du contenu de l’écrit, le responsable répond que « l’institution applique la loi, mais n’est pas en mesure de contrôler chaque citoyen qui lit des articles sur les sites électroniques ».

Widad Jarbouh, membre du centre SKeyes (Fondation Samir Kassir), proteste via L’OLJ contre cette censure. « Nous rejetons l’idée d’interdire », martèle l’activiste. Notant que « le pays est le seul de la région où les libertés sont respectées », l’activiste met en garde « contre la perte de ces libertés ». « Les autorités ne doivent pas se comporter comme si elles sont les tutrices des citoyens. Elles doivent permettre aux gens de prendre eux-mêmes leurs décisions et leur donner le choix d’acheter ou non des publications comportant tel ou tel sujet », poursuit Mme Jarbouh. « Ceux qui veulent boycotter la normalisation culturelle et ceux qui veulent l’encourager pourraient alors agir à leur gré, sachant que les personnes qui sont contre peuvent s’opposer par divers moyens. »


(Lire aussi : Le dernier numéro du Canard Enchaîné censuré au Liban)


« Le Canard enchaîné »
Il y a quinze jours, deux images publiées dans un numéro (daté du 23 janvier) du Canard enchaîné, autre hebdomadaire français importé, ont été noircies. « Ce n’est pas la Sûreté générale, mais la Société du Moyen-Orient pour la distribution des publications qui a entrepris la démarche », indique à L’Orient-Le Jour Mme Jarbouh, sur base d’affirmations du chef du bureau des relations publiques de la SG. Elle rapporte qu’en réponse à une question de Skeyes, M. Hanoun a affirmé que « l’entreprise de distribution a informé le bureau de censure au sein de la SG qu’elle avait pris l’initiative de couvrir deux images du Canard enchaîné parues sous le titre La pédophilie féminine dans l’Église ». « La raison invoquée par la société est la volonté de gagner du temps en vue de distribuer rapidement le numéro, sachant qu’elle était quasiment sûre que la SG n’allait pas laisser passer ces deux photos », a souligné le responsable à la fondation.

Une sorte d’autocensure effectuée dans le souci de s’adapter aux pratiques qui prévalent.


Pour mémoire

L’insulte à l’intelligence des Libanais se poursuit : « Paris Match » autorisé, mais après avoir été charcuté !

Une nouvelle fois la revêche Dame Anastasie a donné un de ses coups secs de ciseaux. Les victimes ? L’hebdomadaire français L’Obs, ses lecteurs et tous les Libanais attachés aux libertés fondamentales dont fait partie la liberté de l’information. Cinq pages de l’avant-dernier numéro (31 janvier-6 février) du magazine ont ainsi été purement et simplement déchirées. Les pages...

commentaires (9)

Si quelqu'un peut m'expliquer à quoi servent le ministère de l'information en général et la censure en particulier, je suis preneur! La liberté doit être développée, l'obscurantisme régresser. La démocratie, si tant est qu'elle ait jamais existé,n'existe plus au Liban!

TrucMuche

13 h 37, le 10 février 2019

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Commentaires (9)

  • Si quelqu'un peut m'expliquer à quoi servent le ministère de l'information en général et la censure en particulier, je suis preneur! La liberté doit être développée, l'obscurantisme régresser. La démocratie, si tant est qu'elle ait jamais existé,n'existe plus au Liban!

    TrucMuche

    13 h 37, le 10 février 2019

  • Faut-il à chaque fois corriger ses faites d'orthographes ? Les plus criantes ...néanmoins. Premier paragraphe de mon précédant commentaire : je me poserai la question. L'avant dernier paragraphe : Une censure incompréhensive.

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 31, le 08 février 2019

  • Normalisation culturelle puis normalisation tout court puos des salalmalecs et puis quoi encore?! SKEyes ne voit pas très loin!

    Tina Chamoun

    15 h 29, le 08 février 2019

  • Pendant des années après la création d'Israél, la presse libanaise écrivait "Israél-la-prétendue" (Isra'il al-mazooumat). Ensuite on a supprimé "la prétendue" puisqu'il existe de facto et de jure. Aujourd'hui la censure revient, elle ne revient pas du Liban mais de la rive-est du golfe arabo-persique.

    Un Libanais

    13 h 42, le 08 février 2019

  • Comme on ne m'a pas publié dans mon commentaire initial , je dirai que , pensez vous que la censure n'existe pas en israel ? Pensez vous que ce pays criminel et de l'apartheid dit tout à sa population ? Je n'ajouterai rien de plus pour espérer être au minimum publié , au pire être compris pour mériter la publication de ce commentaire censuré. Tiens.....

    FRIK-A-FRAK

    12 h 36, le 08 février 2019

  • La question que je me poserais est la suivante ; Est-ce que la censure depuis la genèse de la presse libanaise, a contribué à faire évoluer intellectuellement le lecteur libanais ? Est-ce que le libanais est devenu plus critique, plus philosophe, plus intelligent ou mieux informé ? On voit bien que la censure donne plus de poids à Israël dans l'inconscient des libanais, ils le considèrent plus influent dans tous les domaine à cause ce qu'on peut considérer comme un complexe national "refoulé" par une censure incomprehensif. Puis n'oublions pas que la censure tue la liberté et favorise la mise sous tutelle de la société.

    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 47, le 08 février 2019

  • voilà plus de 70 ans que les "arabes" se bouchent les yeux et les oreilles ! c'est la politique de l'autruche ou je ne m'y connais pas . est-ce qu'en refusant d'admettre l'existence d'israel nous le faisons disparaître de notre monde ? sérieusement peut-on continuer à nier les évidences ? de tels agissements peuvent-ils vraiment aider le peuple palestinien à recouvrer ses droits élémentaires ? le malheur des palestiniens est la plus affreuse injustice qui existe dans ce monde d'après 1945 !!! et pourtant cela continue... peut-être faudrait-il revoir nos modes de pensées et d'actions! en commençant par nous montrer plus intelligents et sensés.

    Hamed Adel

    10 h 36, le 08 février 2019

  • Pauvres types,la Science et l'Histoire sont en marche, et eux, calés et pétrifiés sur leur rails rouillés.

    Christine KHALIL

    10 h 02, le 08 février 2019

  • Pathétique et désolant... Comme si les journaux libanais ne publiaient pas eux-mêmes des articles sur Israël, sans que ca ait jamais posé le moindre problème... De plus, on le sait, qu'ils sont forts dans ce domaine (et dans d'autres)... Qu'est-ce qui nous empêche de faire de même? Ce n'est pas les capacités qui manquent aux Libanais et aux Libanaises! Peut-être que la lecture de cet article pousserait le Liban à se faire une belle place au soleil aussi...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 00, le 08 février 2019

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