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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les Américains commencent à retirer du matériel de Syrie

« Nous n’évacuons pas de troupes à ce stade », indique un responsable à Washington.

Des combattants kurdes à côté de véhicules militaires américains à la frontière syro-turque. Rodi Saïd/Reuters

La coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis a annoncé hier avoir commencé à retirer du matériel de Syrie, moins d’un mois après l’annonce surprise par le président américain Donald Trump du désengagement de ses soldats de ce pays en guerre. Il ne s’agit pour le moment que d’un retrait de matériel, et non de soldats, a noté un responsable du ministère américain de la Défense. « Nous ne retirons pas de troupes à ce stade », a indiqué ce responsable ayant requis l’anonymat, alors que la coalition antijihadiste dirigée par les États-Unis a annoncé hier avoir « commencé le processus de retrait organisé de Syrie ».

Interrogé sur le départ jeudi soir de quelque 150 soldats américains de la base militaire de Rmeilane, dans la province de Hassaké, signalé par le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, le responsable du Pentagone a indiqué qu’il s’agissait de simples mouvements de troupes. « Les troupes rentrent en Syrie et en sortent » régulièrement, a-t-il indiqué. « Aucun soldat n’a encore été retiré » du pays, mais du matériel « non essentiel », oui, a-t-il ajouté. « Nous avons profité d’un mouvement de troupes normal, pour ajouter du fret qui a quitté la Syrie », a précisé un autre responsable militaire sous couvert d’anonymat. La coalition a été formée en 2014 à l’initiative de Washington après la montée en puissance du groupe jihadiste État islamique (EI) et sa conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak. Plusieurs pays y participent, dont la France et la Grande-Bretagne. Elle intervient par des raids aériens contre les jihadistes et avec des forces spéciales au sol appuyant des combattants locaux. Le 19 décembre, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des 2 000 soldats américains en affirmant que l’EI avait été vaincu, même si le groupe continue de contrôler une zone réduite dans l’est du pays.

La visite de Pompeo

Le début du retrait coïncide avec une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a assuré jeudi depuis l’Égypte que le désengagement aurait lieu malgré la levée de boucliers qu’il provoque chez de nombreux alliés de Washington. Le gouvernement américain a par ailleurs multiplié les messages pour tenter de gommer l’impression initiale d’un départ précipité.

Dimanche, le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, avait lié ce retrait à une défaite définitive de l’EI, mais aussi à l’obtention de garanties concernant la sécurité des combattants kurdes, qui ont lutté contre les jihadistes aux côtés des Américains. La principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale sur le terrain de la lutte contre l’EI, est en effet menacée par une possible offensive de la Turquie, pays voisin de la Syrie. Ankara qualifie les YPG de « terroristes » pour leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984. Les déclarations de M. Bolton avaient été perçues comme un rétropédalage sur le calendrier du retrait, suscitant l’ire de la Turquie qui les a qualifiées d’« inacceptables ».

La lutte anti-EI

Un départ américain précipité risquerait d’affaiblir les YPG et de renforcer l’EI, estiment ceux qui s’opposent à la décision de M. Trump, y compris dans son propre camp républicain.

Certains craignent que ce départ n’ouvre la voie à l’Iran, allié du régime de Bachar el-Assad et ennemi de Washington, pour étendre son influence en Syrie et constituer une menace pour Israël.

Selon des analystes, l’annonce du retrait américain a déjà des conséquences. « Le mal est fait. Sur le terrain, l’annonce du retrait c’est comme s’ils étaient déjà partis », estime Fabrice Balanche, géographe à l’Université française de Lyon et expert de la Syrie. Après la proclamation d’un « califat » de facto sur de vastes régions qu’il avait conquises en Syrie et en Irak en 2014, l’EI a vu son territoire se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives dans ces deux pays.

Dans l’Est syrien, les jihadistes sont aujourd’hui acculés dans un ultime bastion visé par une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition arabo-kurde dominée par les YPG et appuyée par la coalition. L’EI est également présent dans un secteur du désert syrien qui s’étend du centre du pays à la province orientale de Deir ez-Zor. Des affrontements sporadiques opposent les jihadistes aux forces du président Bachar el-Assad.

Source : AFP

La coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis a annoncé hier avoir commencé à retirer du matériel de Syrie, moins d’un mois après l’annonce surprise par le président américain Donald Trump du désengagement de ses soldats de ce pays en guerre. Il ne s’agit pour le moment que d’un retrait de matériel, et non de soldats, a noté un responsable du ministère...

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TRUMP et POUTINE ont fait leur marché : la cisjordanie pour le premier, la syrie pour le second. Reste à distribuer l'irak et le liban... Et le grand perdant est.... Roulement de tambour... Les palestiniens, réfugiés dans leur propre pays ou ailleurs. Triste monde.

Desperados

22 h 31, le 10 juin 2020

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Commentaires (1)

  • TRUMP et POUTINE ont fait leur marché : la cisjordanie pour le premier, la syrie pour le second. Reste à distribuer l'irak et le liban... Et le grand perdant est.... Roulement de tambour... Les palestiniens, réfugiés dans leur propre pays ou ailleurs. Triste monde.

    Desperados

    22 h 31, le 10 juin 2020

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