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Lifestyle - This is America

Donna Shalala, 78 ans, sur les bancs des « bleus » du Congrès

Les démocrates viennent de reprendre le contrôle de la Chambre des représentants du Congrès US avec un grand buzz féminin : une doyenne à tout casser, d’origine libanaise, et une junior fonceuse à bon escient.

Très proche d’Hillary Clinton. Photo tirée du compte Facebook Donna Shalala for Congress

Après chaque élection législative, il est demandé aux nouveaux élus de participer à des cours d’orientation avant de prendre possession de leur poste. Pendant une semaine, ils se présentent tous les matins à ces sessions d’initiation qui durent toute la journée. À la fin de cette période, ils ont tout appris sur les procédures parlementaires : de l’éthique à la bureaucratie, en passant par les relations partisanes et non partisanes, les menus de la cafétéria et l’art de circuler dans cet immense espace qu’est le Congrès (88 mètres de hauteur), où œuvrent environ 2 000 personnes, et qui possède même un métro privé. Comme on le sait, les résultats du récent mi-mandat ont donné la part belle au Parti démocrate qui a engrangé 63 nouveaux sièges dont 60 % revenant à des femmes dans la pleine force de l’âge, dont Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès (29 ans) qui a déjà réussi à s’imposer. À l’autre bout du spectre, un autre ouragan « bleu », septuagénaire cette fois, a su trouver sa place, sans jouer des coudes, sur les mêmes bancs que les vainqueurs new look. Son nom : Donna Shalala, 78 ans, originaire de Saghbine, qui débarque avec un bagage impressionnant : elle a dirigé de 1992 à 2001 le ministère américain de la Santé qui disposait à l’époque du plus fort budget annuel, soit 590 milliards de dollars (à titre de comparaison, le Pentagone fonctionnait avec 300 milliards de dollars). Une fois son mandat terminé, elle devient présidente de l’Université de Miami puis de la Fondation Clinton, son amitié pour Hillary Clinton n’étant un secret pour personne. Aujourd’hui, elle fait sans peur et sans reproche son come-back politique en tant que membre démocrate de la Chambre des représentants. Certes, d’un autre temps, mais très consciente de ce qui l’attend. « Je sais pertinemment bien que je dois laisser au vestiaire mes expériences passées », a-t-elle déclaré. Vieille garde, elle ? De nom seulement. Force de caractère et forte personnalité, elle ne craint pas de se mesurer à la nouvelle génération des législateurs, précisant : « Ont-ils de meilleures idées que moi ? »



Retour aux sources
Last but not least, en décembre 1998, elle fut chargée par le président Bill Clinton, alors en exercice, de se rendre à Beyrouth pour établir un premier contact avec le nouveau président de la République, Émile Lahoud. Indépendamment du fait qu’il s’agissait là d’une visite officielle, la ministre américaine avait fait un véritable retour aux sources en compagnie de sa mère Edna qui était du voyage. Donna Shalala (américanisation du nom Chlala) fait partie de la troisième génération d’émigrés. Elle et sa sœur jumelle Diane (elles sont nées en 1941) sont les filles d’Edna Shalala (née Haddad, dans l’État de l’Ohio) et de James Shalala (né, lui, en Pennsylvanie). Ses grands-parents sont originaires de Saghbine. Au tournant du siècle dernier, ils se sont embarqués pour les États-Unis et se sont installés dans l’État du Massachusetts où se trouvait une importante colonie libanaise. Lors de leur séjour officiel au Liban, Donna Shalala et sa mère (qui parlait l’arabe dialectal) ont passé une journée à Zahlé pour rencontrer des cousins germains vivant dans cette ville. Elle avait visité le Liban il y a plus de quarante ans, lorsqu’elle faisait partie du Corps de la paix (Peace Corps). Son dynamisme et son esprit d’initiative, elle les tient de sa mère qui, tout octogénaire qu’elle était, avait continué à s’occuper de son étude d’avocats, à Cleveland. À ce même âge, sa fille Donna fait un peu plus, en entamant une nouvelle carrière, après avoir été la première Américaine d’origine libanaise à détenir un portefeuille ministériel. Parallèlement, elle a toujours été une grande sportive, ce qui lui a permis, en 1999, de faire échec à un homme qui voulait lui dérober son argent alors qu’elle venait de retirer du liquide à un distributeur de banque à Washington DC ! Une femme de caractère...


Dans nos archives
Donna Shalala, émissaire de Clinton, au Liban


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