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À La Une - Proche-Orient

Près de Jérusalem, Israéliens et Palestiniens roulent séparés par un mur

La route 4370, qui serpente sur quelques kilomètres au nord-est de Jérusalem coupée en deux par un mur surmonté d'une haute clôture, a déjà gagné le surnom de "route de l'apartheid" côté palestinien.

La "route de l'apartheid", empruntée à gauche par les Palestiniens et à droite, par les Israéliens et les colons, à Jérusalem-Est, le 10 janvier 2019. AFP / THOMAS COEX

Automobilistes israéliens et palestiniens circulent depuis cette semaine séparés par un mur et invisibles les uns aux autres sur une même route de Cisjordanie occupée à la sortie de Jérusalem, ont constaté les journalistes de l'AFP jeudi. La route 4370, qui serpente sur quelques kilomètres au nord-est de Jérusalem coupée en deux par un mur surmonté d'une haute clôture, a déjà gagné le surnom de "route de l'apartheid" côté palestinien.

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan qui a participé à son inauguration mercredi voit au contraire en elle "l'exemple qu'on peut créer une vie partagée entre Israéliens et Palestiniens tout en répondant aux défis sécuritaires existants".

Les responsables israéliens soulignent que la route va désengorger les accès régulièrement encombrés à Jérusalem pour les colons qui vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis plus de 50 ans.

L'objectif à terme pour les autorités israéliennes est de mettre à disposition des colons un autre itinéraire leur permettant d'accéder plus directement à Jérusalem, dit Aviv Tatarsky, chercheur de l'ONG israélienne anti-colonisation Ir Amim. Au contraire, les Palestiniens circulant entre le nord et le sud de la Cisjordanie devraient avoir à changer de parcours et, surtout, certaines localités palestiniennes de Cisjordanie se retrouveraient encore davantage coupées de Jérusalem, dit-il.

Juste à côté de la Ville sainte, derrière le mur, Mohamed Abou Zaid, le directeur administratif du conseil local d'al-Zaim, craint que si ce projet se réalise, le parcours pour se rendre de sa localité à Jérusalem soit rallongé de plus de huit kilomètres.

Palestiniens et Israéliens partagent une bonne partie du réseau routier de Cisjordanie. Il existe cependant un certain nombre de routes réservées aux Israéliens. Mais "c'est la première route de l'apartheid" séparant d'un mur les uns et les autres, a dénoncé auprès de l'AFP un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), craignant que cela ne crée un précédent.

La route 4370 participe de la politique israélienne cherchant à incorporer les colonies dans un "Grand Jérusalem", dit le chercheur Aviv Tatarsky. La grande colonie de Maalé Adoumim, avec plus de 40.000 habitants aux portes de la ville, pourra devenir "une banlieue comme une autre" de Jérusalem, ajoute-t-il.

Les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales aux yeux de la communauté internationale. Environ 450.000 colons vivent de manière souvent conflictuelle aux côtés de plus de 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie occupée.
Jérusalem est déjà coupé de la Cisjordanie par un mur qu'Israël a construit pour se protéger des attaques, mais qui est un symbole honni pour les Palestiniens.

Ahmed Mohamed al-Qaysi, chauffeur palestinien pour le conseil local d'al-Zaim, n'a lui pas le droit de se rendre de l'autre côté du mur, les Israéliens ne lui ayant pas accordé d'autorisations pour accéder à Jérusalem, comme beaucoup de Palestiniens de Cisjordanie occupée. Il trouve un avantage à la route 4370 : les Palestiniens ne pouvant pas construire d'infrastructures adéquates sur le territoire à cause des restrictions israéliennes en Cisjordanie, M. Qaysi a désormais une route "pour aller à Anata", village voisin, en "trois ou quatre minutes" au lieu d'"une demie heure, trois quarts d'heure" avant mercredi. 



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commentaires (1)

Est ce que vivre reclus de cette façon, ça vaut VRAIMENT le coup de VIVRE ? EST CE QUE LÂCHER DU LEST POUR UNE VIE PLUS HUMAINE NE VAUDRAIT PAS LE COUP D'ESSAYER ? ON VA encore nous dire des choses qui renverraient dos à dos les USURPATEURS et les usurpés.

FRIK-A-FRAK

20 h 15, le 11 janvier 2019

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Commentaires (1)

  • Est ce que vivre reclus de cette façon, ça vaut VRAIMENT le coup de VIVRE ? EST CE QUE LÂCHER DU LEST POUR UNE VIE PLUS HUMAINE NE VAUDRAIT PAS LE COUP D'ESSAYER ? ON VA encore nous dire des choses qui renverraient dos à dos les USURPATEURS et les usurpés.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 15, le 11 janvier 2019

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