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À La Une - meurtre

Scandinaves tuées au Maroc : la police focalisée sur un "mobile terroriste"

Le Premier ministre danois dénonce "un crime bestial" ; la Première ministre norvégienne condamne une "attaque brutale et dénuée de sens sur des innocents".

Les trois suspects arrêtés jeudi 20 décembre 2018 à Marrakech après le meurtre de deux jeunes touristes scandinaves dans le sud du Maroc. AFP PHOTO / HO / MOROCCAN POLICE

Les autorités marocaines penchent pour un "acte terroriste" après trois nouvelles interpellations jeudi dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de deux jeunes randonneuses scandinaves dans les montagnes du sud du Maroc.

Tous les services de sécurité du royaume sont mobilisés dans cette affaire pour laquelle quatre hommes ont jusqu'à présent été arrêtés à Marrakech (sud).

Les corps des deux touristes norvégienne et danoise avaient été découverts lundi dans une vallée du massif du Haut-Atlas réputée pour ses sentiers de randonnée.

Lors d'un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a dénoncé un acte "terroriste". "Le Maroc condamne vigoureusement ce crime odieux", a dit de son côté le chef du gouvernement Saad-Eddine el Othmani.

Le premier suspect, appartenant à "un groupe extrémiste", avait été interpellé dès lundi, avant que les trois autres ne soient appréhendés jeudi matin après diffusion d'un avis de recherche, a indiqué la police. L'enquête s'emploie à "vérifier le mobile terroriste qui est soutenu par des preuves et par les données de l'enquête", a indiqué dans un communiqué le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), une unité de police d'élite chargée des investigations sur le terrain.



Analyse de vidéos

Les enquêteurs marocains s'emploient notamment à authentifier une "vidéo relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme montrant le meurtre d'une des deux touristes", selon un communiqué du procureur de Rabat. Ils sont également en train d'analyser une vidéo diffusée sur Twitter jeudi et montrant quatre hommes, présentés comme les principaux suspects, prêter allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), ont indiqué à l'AFP des responsables des services de sécurité.

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et une amie, Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, se trouvaient au Maroc pour des vacances.

Leurs corps ont été découverts sur un site isolé où elles avaient planté leur tente pour la nuit, à deux heures de marche du village d'Imlil, sur le chemin du Mont Toubkal, le plus haut sommet d'Afrique du Nord. L'une d'elles a été décapitée, selon une source proche du dossier.

A Copenhague, le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a dénoncé "un crime bestial". La Première ministre norvégienne Erna Solberg a condamné une attaque sur des innocentes "dénuée de sens".

A Rabat, le porte-parole du gouvernement marocain a souligné les "efforts" des services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme et salué ceux qui "ont réussi en un temps record à arrêter les auteurs" présumés du double meurtre.

La police marocaine envisageait la "piste terroriste" depuis l'arrestation du premier suspect à Marrakech. "La piste radicale islamiste n'est pas écartée, du fait du profil du suspect arrêté et des trois hommes recherchés (...) qui ont des liens avec le milieu islamiste radical", avait déclaré mercredi à l'AFP une source proche du dossier.

Craintes pour le tourisme

Depuis des attaques suicide à Casablanca (33 morts) en 2003 et à Marrakech (17 morts) en 2011, le Maroc a musclé son dispositif sécuritaire et son arsenal législatif, tout en renforçant l'encadrement du secteur religieux et la coopération internationale antiterroriste.

"Depuis 2011, il n'y a pas eu d'atteinte à la sécurité au Maroc. En sept ans, c'est une performance vu le climat actuel de la région", a déclaré à l'AFP Abdelak Bassou, ancien directeur central des services généraux marocains associé au centre de recherche "Policy Center for The New South", basé à Rabat. "Un attentat peut arriver partout, quelles que soient les mesures de sécurité et le degré de vigilance", a-t-il souligné.

Comme les autorités, les habitants du village d'Imlil s'inquiètent des possibles répercussions sur le secteur touristique. Secteur clef pour l'économie marocaine, le tourisme représente 10% de la richesse du pays et constitue le deuxième employeur après l'agriculture. En 2017, le Maroc a enregistré un nombre record de touristes avec 11,35 millions de visiteurs.

Les trois hommes arrêtés jeudi sont originaires de Marrakech, selon l'avis de recherche, et l'un d'eux a des antécédents judiciaires "liés à des actes terroristes", selon les informations obtenues par l'AFP.

D'après des médias marocains, les suspects qui tentaient de quitter la ville ont entre 25 et 33 ans et vivaient dans la précarité.


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commentaires (3)

On galvaude le terme "terroriste" comme on le fait pour "martyre". Cependant, il est sûr qu'elles ont dû être terrorisées!

Tina Chamoun

11 h 29, le 21 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • On galvaude le terme "terroriste" comme on le fait pour "martyre". Cependant, il est sûr qu'elles ont dû être terrorisées!

    Tina Chamoun

    11 h 29, le 21 décembre 2018

  • Je connais le Maroc ...hélas il y a beaucoup d’ensuqués islamistes radicaux et ils s’en sont pris à deux jeunes innocentes comme des bestiaux, c’est le moins que l’on puisse dire ...le roi est plus que sévère mais bon...

    L’azuréen

    19 h 19, le 20 décembre 2018

  • Il n'y a ni terrorisme ni couscous au beurre ,rien qu'à voir les têtes de ces satyres on comprend leur mobile face à d'innocentes blondes aux yeux bleue. Histoire de dire quoi.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 17, le 20 décembre 2018

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