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Économie - Dette

Le Liban émet des bons du Trésor aux taux du marché

Cette décision va permettre de stimuler la demande des banques.

Les émissions de bons du Trésor s’inscrivent dans le cadre de l’accord conclu entre le ministère des Finances et la Banque du Liban, en coordination avec les banques du pays. Jamal Saïdi/Reuters

Le ministère des Finances a annoncé hier dans un communiqué avoir lancé deux émissions hebdomadaires de bons du Trésor à long terme aux taux du marché. Ces émissions s’inscrivent dans le cadre de l’accord conclu il y a quelques semaines avec la Banque du Liban (BDL), en coordination avec les banques du pays, pour assurer les besoins de liquidités de l’État.

La première a été lancée le 11 décembre pour un montant de 1 200 milliards de livres libanaises (environ 796 millions de dollars) pour une maturité de 15 ans (échéance en 2033). La seconde, réalisée hier, s’est élevée à 1 007 milliards de livres (668 millions de dollars) avec une maturité de 10 ans (échéance en 2028). Si le ministère n’a pas précisé leur taux de rendement, plusieurs sources bancaires ont indiqué qu’il était de 10,30 % au lieu de près de 7,50 % pour les dernières émissions.

Le ministère a précisé, pour sa part, que les taux d’intérêt de ces bons du Trésor tenaient compte de la hausse « des taux au niveau mondial » et de l’augmentation du risque pays liée au retard dans la formation du gouvernement, qui devait être constitué à l’issue des législatives de mai – mais qui pourrait voir le jour rapidement (voir page 2). Selon le communiqué, les deux émissions doivent permettre au ministère de faire face aux échéances « proches ».


(Lire aussi : La dette publique à 84 milliards de dollars à fin octobre)


Première fois depuis longtemps
« Il s’agit généralement d’échéances liées au remboursement de la dette ou aux dépenses de fonctionnement de l’État », précise à L’Orient-Le Jour le chef du département des recherches à Byblos Bank, Nassib Ghobril, qui ajoute que le procédé des émissions hebdomadaires n’est pas inhabituel. « Les montants peuvent changer, les échéances aussi. Mais la vraie nouveauté, c’est que l’État a emprunté aux taux du marché pour la première fois depuis un certain temps », ajoute-t-il. Une décision qui a permis au ministère des Finances de s’assurer de l’intérêt des banques pour ces deux enchères hebdomadaires, alors que les bons du Trésor émis à des taux inférieurs à ceux du marché étaient pendant une certaine période exclusivement souscrits par la BDL et la Caisse nationale de Sécurité sociale.

Pour le chef du département de recherche de Bank Audi, Marwan Barakat, cette décision va en effet permettre de « stimuler réellement la demande (de bons du Trésor), contrairement à ce qui avait pu se passer lors de précédentes enchères ». Une référence à la demande « des banques commerciales qui ont l’option d’escompter leurs certificats de dépôts et leurs dépôts en livres à la BDL pour souscrire ces bons du Trésor dont les primes reflètent le risque global du pays. » Le ministère a, lui, précisé que les banques étaient prêtes à souscrire un total de 7427 milliards de livres libanaises (4,93 milliards de dollars).

Le fait que ces bons du Trésor soient souscrits aux taux du marché peut augmenter un peu plus l’endettement du pays (qui a atteint 84 milliards en octobre, +7 % en un an). Mais pour M. Ghobril, ce choix va surtout « contraindre le gouvernement à lancer les réformes attendues aussi bien par ses créanciers que ses soutiens pour restructurer l’économie du pays et ses finances publiques, entre autres chantiers ». L’octroi de plus de 11 milliards d’aides en prêts et dons promis lors de la conférence de Paris (CEDRE) en avril pour financer une partie des infrastructures du pays est également suspendu au lancement de ces réformes. Les taux libanais sont tributaires de l’évolution de ceux de la Réserve fédérale américaine qui ont été relevés à huit reprises depuis 2015 – en attendant la hausse prévue ce soir – et sont actuellement dans une fourchette comprise entre 2 % à 2,5 %, soit leur plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Les taux d’emprunts libanais sont également liés à la stabilité du pays au niveau politico-sécuritaire ainsi qu’à l’équilibre de ses finances publiques – alors que le déficit libanais a atteint 4,5 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2018, soit +124 % en un an.

Le ministère a lancé ces émissions alors que Moody’s a maintenu, jeudi dernier, la note souveraine du Liban à « B3 », tout en dégradant la perspective du pays de « stable » à « négative ». L’agence de notation financière américaine, l’une des trois principales avec Fitch et Standard & Poor’s, a indiqué que le maintien de la note du Liban malgré les mauvaises performances du pays en matière budgétaire et d’endettement était notamment basé sur l’hypothèse que le gouvernement puisse encore être formé rapidement et qu’il lance les réformes attendues.


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Le ministère des Finances a annoncé hier dans un communiqué avoir lancé deux émissions hebdomadaires de bons du Trésor à long terme aux taux du marché. Ces émissions s’inscrivent dans le cadre de l’accord conclu il y a quelques semaines avec la Banque du Liban (BDL), en coordination avec les banques du pays, pour assurer les besoins de liquidités de l’État.La première a été...

commentaires (3)

JOUER À LA ROULETTE, T'AS UNE CHANCE SUR DEUX DE GAGNER OU TOUT PERDRE. MAIS DÉPOSER SON ARGENT DANS UNE BANQUE LIBANAISE AU LIBAN, C'EST ENCORE PIRE. T'AS UNE SEULE CHANCE SUR 100 "CENT" DE GAGNER DES MIETTES ET 50 POUR CENT DE PERDRE TOUT TON ARGENT. C'EST LA TRISTE RÉALITÉ.

Gebran Eid

14 h 01, le 19 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • JOUER À LA ROULETTE, T'AS UNE CHANCE SUR DEUX DE GAGNER OU TOUT PERDRE. MAIS DÉPOSER SON ARGENT DANS UNE BANQUE LIBANAISE AU LIBAN, C'EST ENCORE PIRE. T'AS UNE SEULE CHANCE SUR 100 "CENT" DE GAGNER DES MIETTES ET 50 POUR CENT DE PERDRE TOUT TON ARGENT. C'EST LA TRISTE RÉALITÉ.

    Gebran Eid

    14 h 01, le 19 décembre 2018

  • Et si la dette continue son ascension vertigineuse on voit mal comment la livre pourra maintenir sa stabilité.

    Antoine Sabbagha

    13 h 44, le 19 décembre 2018

  • ET LA DETTE CONTINUE DE GRIMPER ! REDUISEZ URGEMMENT LE NOMBRE DES FAINEANTS DU SECTEUR PUBLIC ET ASSAINISSEZ L,EDL TOUT EN ANNULANT LES CONTRATS DE LA COMBINE DU SIECLE QU,EST LE LOUAGE AU PRIX ASTRONOMIQUE DES BARGES TURQUES..

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 59, le 19 décembre 2018

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