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Liban - Liban-Sud

Israël installe des barbelés à la frontière, l’armée libanaise se mobilise

L'armée libanaise était sur le qui-vive lundi matin, le long de la frontière avec Israël, au niveau de la localité de Mays el-Jabal, après l'installation par Israël de 200 mètres de barbelés de son côté de la Ligne bleue. Photo Patricia Khoder

L’armée libanaise était sur le qui-vive hier le long de la frontière avec Israël, au niveau de la localité de Mays el-Jabal, après l’installation par Israël de 200 mètres de barbelés de son côté de la ligne bleue. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a par ailleurs rapporté qu’Israël a lancé une montgolfière équipée de caméras de surveillance au-dessus de la route principale menant de Kfar Kila à Adayssé et que trois excavatrices ont dépassé la ligne de démarcation technique entre les deux pays et poursuivaient leur travail, au niveau de Mays el-Jabal, sans toutefois dépasser la ligne bleue.

Un habitant de cette localité, qui souhaite garder l’anonymat, a indiqué, en réponse à une question de L’Orient-Le Jour, que « l’armée israélienne a placé des barbelés sur un point litigieux de la ligne bleue, au niveau de Kouroum al-Charaki ». « L’armée libanaise est venue retirer cette barrière, qui a ensuite été replacée par les Israéliens », a expliqué ce témoin.

Sur une vidéo publiée par un site d’information local et partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir des soldats libanais surveillant de près l’installation de ces barbelés.

Sur une autre vidéo, partagée sur les réseaux sociaux, on peut clairement voir le face-à-face entre les soldats libanais et israéliens.

Des soldats de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul) étaient présents sur les lieux et surveillaient également cette opération. En milieu de journée, l’armée libanaise et les Casques bleus prenaient ensemble des mesures à Mays el-Jabal pour déterminer si l’installation des nouveaux barbelés constituait une violation de la ligne bleue. De l’autre côté de la frontière, on pouvait voir clairement les soldats israéliens et trois bulldozers en train de creuser le sol. Dimanche, des habitants de Mays el-Jabal avaient planté un drapeau libanais, un drapeau du mouvement Amal, un drapeau du Hezbollah et une pancarte en arabe et en hébreu, clairement visible du côté israélien de la frontière, et sur laquelle on pouvait lire : « Nos générations resteront résistantes et leur slogan est “Israël est le mal absolu”. »

Selon l’ANI, l’armée libanaise a dans l’après-midi demandé aux civils de quitter le secteur de Kouroum al-Charaki après que la troupe a protesté contre l’installation des barbelés par l’armée israélienne qui a cessé ses travaux d’installation de la barrière dans cette zone disputée de la ligne bleue. Selon des informations de la chaîne locale LBCI, les topographes de l’armée libanaise et de la Finul ont constaté trois points sur le tracé des barbelés constituant une violation de la ligne bleue. L’armée israélienne a alors revu le tracé de ces barbelés, selon la LBCI.

En fin de journée, le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a affirmé que les soldats de la force onusienne se sont déployés dans le secteur de la ligne bleue « pour apaiser la tension, empêcher les malentendus et préserver la stabilité », ajoutant que la situation était « calme » dans ce secteur.

Del Col chez Aoun et Hariri

Le Premier ministre désigné Saad Hariri avait reçu plus tôt à la Maison du Centre le commandant en chef de la Finul, le général Stefano Del Col, devant lequel il a souligné que le Liban était attaché à l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et au respect de la ligne bleue à la frontière. « Seule l’armée libanaise est habilitée à défendre la souveraineté et l’intégrité du territoire libanais en coordination avec la Finul », a indiqué M. Hariri à l’issue de la réunion. « L’armée fera circuler des patrouilles pour combler toute faille sur le plan de l’application de la 1701 du côté libanais, et l’ONU doit assumer ses responsabilités face aux violations quotidiennes par Israël de l’espace aérien et des eaux régionales libanaises », a-t-il ajouté. Selon le Premier ministre désigné, « l’escalade verbale israélienne à l’encontre du Liban ne sert pas l’intérêt du calme qui règne depuis plus de douze ans » à la frontière, et « la communauté internationale devrait circonscrire cette escalade dans l’intérêt du respect de la ligne bleue et de l’application intégrale de la 1701 ». M. Del Col a par ailleurs été reçu par le président de la République Michel Aoun et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Ce dernier avait auparavant été reçu à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre, Nabih Berry.

La Finul confirme l’existence des quatre tunnels

Rappelons dans ce cadre que l’armée israélienne mène, depuis près de deux semaines, son opération « Bouclier du Nord », visant à détruire selon elle des tunnels creusés par le Hezbollah dans des localités frontalières et infiltrant son territoire. Dimanche, l’armée israélienne, par le biais de son porte-parole arabophone Avichay Adraee, avait annoncé avoir découvert un quatrième tunnel transfrontalier du Hezbollah, sans toutefois en préciser la location. Comme pour les trois coursives souterraines découvertes précédemment, Israël avait souligné que ce nouveau tunnel « ne représentait pas une menace » et qu’il l’avait piégé avec des explosifs. Ces informations avaient été confirmées par la Finul. L’ANI avait annoncé la reprise des travaux d’excavation menés par Israël après deux jours d’arrêt, vendredi et samedi.

Dans un communiqué publié hier soir, la Finul a affirmé avoir enquêté au sud de la ligne bleue à la suite des affirmations israéliennes, confirmant « l’existence des quatre tunnels près de la ligne bleue au nord d’Israël ». « Deux de ces tunnels traversent la ligne bleue, ce qui constitue une violation de la résolution 1701 », souligne la Finul, en exprimant sa « vive inquiétude » et en appelant les autorités libanaises à « prendre des mesures pour assurer un suivi rapide de la situation en vertu des responsabilités du gouvernement libanais et en application de la 1701 ».

L’armée libanaise était sur le qui-vive hier le long de la frontière avec Israël, au niveau de la localité de Mays el-Jabal, après l’installation par Israël de 200 mètres de barbelés de son côté de la ligne bleue. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a par ailleurs rapporté qu’Israël a lancé une montgolfière équipée de caméras de surveillance au-dessus de...

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