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À La Une - Liban

Lutte contre la corruption : le président de l'Inspection centrale annonce des "mesures exceptionnelles"

Selon le président de l'Inspection centrale le ministère de l’Éducation a "réduit les horaires de travail des enseignants" et procède à des recrutements "qui ne sont pas nécessaires".

"2019 sera l'année des inspections et de la surveillance efficaces", a promis Georges Attié, directeur de l’Inspection centrale. Photo Hassan Assal

Le président de l'Inspection centrale, Georges Attié, a annoncé jeudi des "mesures exceptionnelles" pour l'année 2019 dans le cadre de la lutte contre la corruption, indiquant que les visites surprises des inspecteurs au sein des administrations publiques allaient se poursuivre.

"2019 sera l'année des inspections et de la surveillance efficaces", a promis M. Attié lors d'une conférence de presse. "Les visites inopinées dans les administrations publiques constitueront le cœur de notre travail quotidien en 2019", a-t-il ajouté, insistant sur l'importance d'instaurer un outil permettant de contrôler le recrutement et le départ à la retraite des fonctionnaires. Le président de l'Inspection centrale a notamment pris comme exemple le ministère de l’Éducation qui, selon lui, "réduit les horaires de travail des enseignants" et procède à des recrutements "qui ne sont pas nécessaires".

Mardi, la ministre d’État sortante pour le Développement administratif, Inaya Ezzeddine, a estimé que la corruption coûtait 5 milliards de dollars par an à l’État "selon les chiffres disponibles". "La corruption coûte donc environ 45 % des revenus de l’État, 27 % du budget et 10 % de la production nationale, ce qui affecte sa capacité à garantir les droits fondamentaux des citoyens", avait déploré Mme. Ezzeddine, sans préciser l’origine de ces chiffres.

Le Liban occupe le 143e rang sur 180 pays du monde au classement 2017 de l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International.

Les rémunérations des fonctionnaires constituent un des plus importants postes de dépenses budgétaires avec le service de la dette et les subventions versées à Électricité du Liban (EDL). Le Parlement libanais a approuvé en juillet 2017 un relèvement de la grille des salaires de la fonction publique, une hausse  financée par l’adoption, quelques mois plus tard d’une série de mesures fiscales.

Cette revalorisation a néanmoins fait l’objet de critiques alors que le Liban est de plus en plus pressé par ses soutiens et ses créanciers de réduire son déficit public, lequel a atteint 3,3 milliards de dollars à fin juin 2018, soit une hausse de 234 % en un an, poussé par une augmentation de 30 % des dépenses publiques (8,98 milliards de dollars), combinée à une baisse de 2,6 % des revenus de l’Etat (5,94 milliards). Les recettes fiscales, qui sont en partie tributaires de l’activité économie, en berne, ont reculé de 2,8 % (4,57 milliards de dollars), alors qu’une polémique dure depuis plusieurs mois concernant des recrutements effectués par certaines administrations.

Enfin la réduction du déficit public, d’un point de PIB par an sur cinq ans fait partie des conditions imposée au Liban pour débloquer l’enveloppe de plus de 11 milliards de dollars de prêts et de dons que ses soutiens se sont engagés à lui accorder lors de la conférence de Paris (CEDRE) en avril dernier. Mais cet effort peut difficilement être engagé sans un nouveau gouvernement, dont la formation est bloquée par des tensions politiques depuis les législatives de mai. Vendredi dernier, l’ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher a estimé que le Liban pouvait risquer de passer à côté des engagements de CEDRE si aucune issue n’était rapidement trouvée.

Outre le déficit public, le Liban doit également résorber son endettement, qui devait atteindre près de 155 % du PIB à la fin de l’année (autour de  85 milliards de dollars), selon la Banque mondiale. Pour l’instant, les principales agences de notation américaines ont toutes maintenues leurs évaluations respectives de la solvabilité du pays (B3 pour Moody’s, B- pour Standard & Poor’s et Fitch, à chaque fois avec perspective « stable »).


Le président de l'Inspection centrale, Georges Attié, a annoncé jeudi des "mesures exceptionnelles" pour l'année 2019 dans le cadre de la lutte contre la corruption, indiquant que les visites surprises des inspecteurs au sein des administrations publiques allaient se poursuivre."2019 sera l'année des inspections et de la surveillance efficaces", a promis M. Attié lors d'une conférence de...

commentaires (6)

devoir imperatif : entrer dans les details/meandres de l'administration pub;ique , trouver la partie cachee de leurs reglements internes qui eux permettent et facilitent la corruption, reglements regissant les contrats avec les diverses parties privees. je cite celle des fonctionnaires de petit & moyenne envergure/echelon , quant a celle des Plus haut Grades , politiciens & hommes d'affaires C,est une autre histoire.

Gaby SIOUFI

11 h 29, le 14 décembre 2018

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Commentaires (6)

  • devoir imperatif : entrer dans les details/meandres de l'administration pub;ique , trouver la partie cachee de leurs reglements internes qui eux permettent et facilitent la corruption, reglements regissant les contrats avec les diverses parties privees. je cite celle des fonctionnaires de petit & moyenne envergure/echelon , quant a celle des Plus haut Grades , politiciens & hommes d'affaires C,est une autre histoire.

    Gaby SIOUFI

    11 h 29, le 14 décembre 2018

  • C'est un des ministères des plus difficiles. Mais Oh combien essentiel pour la survie, et ensuite la prospérité du pays !

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 15, le 13 décembre 2018

  • Ils n'ont rien compris à l'Inspection Centrale et ils vont se faire taper sur les doigts. Pour la nième fois, le ministère de la lutte contre la corruption a été mis en place pour faire joli, pas pour mener des inspections inopinées et tuer la poule aux oeufs d'or !!! Menfin, sinon comment s'enrichiraient-ils?

    Gros Gnon

    15 h 29, le 13 décembre 2018

  • ENCORE FAUT-IL LES METTRE EN PRATIQUE...

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    15 h 18, le 13 décembre 2018

  • C'est pourquoi il nous faut absolument 30-32 ministres, pour réduire la corruption qui gangrène notre pays ! Et parmi eux des pro-Syrie, des pro-parti-divin, champions des économies, ils travailleront certainement du matin au soir sans exiger de salaire, tout seuls dans leurs bureaux, sans dizaines de sous-fifres pour leur apporter café, eau, dossiers poussiéreux et mal ficelés, ouvrir et fermer les portes et fenêtres...une vraie vie laborieuse et honorable...de ministre efficace ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 17, le 13 décembre 2018

  • Bonne chance ! Comme Fouad Siniora, alors premier ministre , avait un jour déclaré : la corruption c’ est comme un escalier, quand on veut le laver à grande eau, on commence par en haut...

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 21, le 13 décembre 2018

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