Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a annoncé hier s’être mis d’accord avec le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, sur des mécanismes qui permettront d’assurer au Liban les financements dont il a besoin pour l’année 2019.
« Nous avons convenu d’un plan visant à attirer des capitaux pour souscrire aux obligations de l’État avec l’utilisation des taux d’intérêt du marché », a annoncé M. Salamé à l’issue de l’entretien. « Nous avons défini un mécanisme d’émissions (d’obligations) qui permettront de réinjecter des fonds soit à travers les banques (suite à des mesures que prendra la BDL concernant les certificats de dépôt), soit à travers l’intervention de la BDL s’il y a besoin de souscriptions supplémentaires », a pour sa part déclaré M. Ali Hassan Khalil.
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Situation monétaire stable
M. Salamé a profité de l’occasion pour réitérer que la situation monétaire du Liban restait « stable », au moment où plusieurs experts et responsables libanais tirent la sonnette d’alarme sur la situation économique. « Le paiement de dettes intérieures et extérieures est dans nos capacités, et dans celles du secteur bancaire grâce aux ingénieries financières que nous avons menées durant les trois dernières années », a affirmé le gouverneur.
Le ministre sortant des Finances a également indiqué que toutes les données confirmaient que la situation monétaire est stable. « Des développements sur les scènes internationale et régionale et des défis politiques intérieurs ont eu des répercussions directes et indirectes sur la situation financière et nous confrontent à un certain nombre de défis. Cela a entravé, au cours des dernières semaines, la disponibilité d’un financement durable des besoins de l’État. Un dialogue responsable a donc eu lieu entre le ministère des Finances et la BDL afin de trouver des solutions », a-t-il ensuite expliqué.
M. Ali Hassan Khalil a réaffirmé que les salaires et traitements de la fonction publique seront payés à temps et que le Liban honorera ses engagements en réglant les coupons des obligations afin de préserver la réputation et la notation du pays.
Revenant sur les opérations convenues avec la BDL, M. Ali Hassan Khalil a estimé qu’« au-delà de quelques divergences minimes entre le ministère des Finances et la BDL, nous savons que cette situation ne peut continuer à long terme, et c’est pour cela que nous avons besoin de réformes sérieuses dont les grandes lignes ont été convenues durant la conférence de Paris (CEDRE, tenue le 6 avril dernier). Mais il y a aussi des réformes structurelles qui devront concerner la dépense publique ».
Lors de la dernière session plénière au Parlement, il avait affirmé que les réserves du budget 2018 ont été épuisées. « Cela est dû au recrutement de 5 000 personnes additionnelles en 2018. Il est impératif de respecter la grille des salaires et le budget qui comportent des réformes, dont la plus importante est le gel des recrutements aléatoires, et l’arrêt du gaspillage et de la corruption », a-t-il prévenu. Le déficit public a atteint 3,3 milliards de dollars à fin juin
(+ 234 % en un an) et pourrait terminer l’année au-dessus des 4,8 milliards prévus dans la loi de finances pour 2018, votée en mars dernier.
Le blocage de la formation du gouvernement depuis les législatives de mai paralyse en outre le processus d’adoption du budget pour 2019 ainsi que le lancement des réformes pour réduire le déficit public – un des engagements du Liban vis-à-vis de ses soutiens et de ses créanciers.
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commentaires (6)
c'est exactement ce qu'il fait ces operations ont une porter limiter et ne feront que retarder la faillite … mais n'oublions pas que l'on couvre dette avec d'autres dettes … surtout sur les obligations de l'etat c'est dangereux car quand arrivera l'echeances des echeances alors la on vas en baver
Bery tus
14 h 54, le 05 décembre 2018