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À La Une - Sécurité

Netanyahu : Nous agissons contre les agissements terroristes de l'Iran au Liban

Le Hezbollah n'a pas fait de commentaire sur l'opération israélienne.


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprimant mardi soir au sujet de l'opération lancée par Israël dans la nuit de lundi à mardi et annoncée mardi matin par l'Etat hébreu pour détruire des tunnels souterrains du Hezbollah en territoire israélien. Photo AFP/Jack Guez

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi soir agir "contre les agissement terroristes de l'Iran au Liban", en référence à l'opération lancée par Israël dans la nuit de lundi à mardi et annoncée mardi matin par l'Etat hébreu pour détruire des tunnels souterrains du Hezbollah en territoire israélien.

Les tunnels à la frontière entre Israël et le Liban "font partie du réseau de terrorisme et d'agression régional et mondial dirigé par l'Iran, a déclaré M. Netanyahu. Nous agissons avec détermination pour empêcher l'enracinement de l'Iran en Syrie (...) nous agissons aussi contre les agissements terroristes de l'Iran au Liban".  Le chef du gouvernement israélien a par ailleurs indiqué qu'il s'entretiendrait du sujet "dans les jours qui viennent avec des responsables mondiaux, y compris avec le secrétaire général de l'ONU". Il a ajouté qu'il avait demandé à la représentation israélienne à l'ONU "d'exiger une réunion urgente du conseil de sécurité pour discuter de l'agression" du Hezbollah. "Quiconque cherche à s'en prendre à la sécurité d'Israël le paiera cher", avait-t-il déjà prévenu dans un communiqué.


L'armée israélienne a annoncé mardi matin avoir détecté des tunnels souterrains du Hezbollah en territoire israélien et avoir lancé une opération pour les détruire à la frontière. L'opération "Bouclier du nord" est le dernier épisode en date de la confrontation entre Israël et la formation pro-iranienne, de part et d'autre de la Ligne bleue fixant la frontière libano-israélienne. Cette confrontation s'était, au cours des dernières années, largement déroulée sur le sol de la Syrie voisine, mais le discours israélien a évolué récemment pour dénoncer davantage les activités du Hezbollah et de l'Iran au Liban. Cette opération intervient en outre quelques heures après une rencontre entre le Premier ministre israélien et le secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

Washington a d'ailleurs exprimé son soutien clair à l'opération lancée par Israël. "Les Etats-Unis soutiennent avec force les efforts d'Israël pour défendre sa souveraineté et nous appelons le Hezbollah à mettre fin à la construction de tunnels vers Israël et à se tenir de l'écart d'une  escalade et de la violence", a indiqué John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.  "Plus largement, nous appelons l'Iran et tous ses agents à mettre fin à leur agression régionale et à leurs provocations qui représentent une menace inacceptable pour les Israéliens et pour la sécurité régionale", a-t-il ajouté.


Un porte-parole des forces israéliennes, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, a indiqué aux journalistes que ces "tunnels d'attaque", dont il n'a pas précisé le nombre, n'étaient pas encore opérationnels et que la population du nord d'Israël n'était pas menacée. Il a indiqué que l'armée opère seulement du côté israélien et a établi une zone militaire fermée dans le secteur concerné, proche de Metulla, et renforcé sa présence, mais n'avait pas mobilisé les soldats de réserve. Aucune consigne spécifique n'a été délivrée aux populations civiles israéliennes, a-t-il dit. "Nous avons lancé l'opération Bouclier du nord pour mettre au jour et déjouer la menace des tunnels d'attaque de l'organisation terroriste Hezbollah conduisant sous la frontière du Liban vers Israël", a-t-il dit.


(Lire aussi : Le régime Assad utilise le Hezbollah pour consolider sa présence au Liban)


Le parti chiite n'a pas commenté, mardi, cette opération alors que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et l'armée libanaise se sont montrées rassurantes. La Finul a publié un communiqué dans lequel elle a assuré que les zones sous son contrôle au Liban-Sud étaient "calmes". "La Finul suit les informations des médias et s'entretient avec toutes les parties concernées afin de garantir que celles-ci aient recours aux mécanismes de contact et de coordination mis en place par la Finul pour assurer le calme et la stabilité permanents", a affirmé une porte-parole des Casques bleus, Malene Kamp Jensen. "La situation dans les secteurs d'opérations de la Finul reste calme", a assuré la porte-parole.  La force onusienne a par la suite annoncé avoir "augmenté le nombre de ses patrouilles le long de la Ligne bleue, en collaboration avec l'armée libanaise, afin (...) d'éviter une escalade".

De son côté, l'armée libanaise a fait part dans un communiqué de "sa totale disposition à faire face à toute situation d'urgence" et indiqué que ses unités accomplissaient "leurs missions habituelles le long de la frontière en coopération et en coordination avec la Finul". La troupe a ajouté que la situation au Liban-Sud était calme.

Près du village libanais de Kfar Kila, proche de la frontière, un photographe de l'AFP a pu apercevoir, de l'autre côté, un bulldozer israélien retournant la terre et des camions ainsi que des soldats israéliens près des fils barbelés séparant les deux pays, techniquement en état de guerre. Ces travaux ont lieu à quelques mètres de blocs de bétons décorés de portraits de combattants du Hezbollah et de drapeaux libanais et du parti chiite, côté libanais. Israël construit actuellement un mur à la frontière avec le Liban pour éviter d'éventuelles tentatives d'infiltration du Hezbollah à l'intérieur de son territoire. L'objectif à terme est d'ériger ce mur le long des 130 kilomètres de frontière.


(Décryptage : Pourquoi Israël a lancé son opération à la frontière libanaise)


Du côté des responsables libanais, aucun commentaire officiel n'a été fait mardi. Le président Michel Aoun s'est néanmoins entretenu avec le Premier ministre désigné Saad Hariri, le président du Parlement, Nabih Berry, et le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, au sujet de l'opération israélienne. "Le président Aoun a suivi les développements à la frontière sud après les travaux israéliens d'excavation face au territoire libanais et est entré en contact à ce sujet avec le Premier ministre Saad Hariri, le président du Parlement, Nabih Berry, et le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun", a écrit la présidence de la République sur sa page Twitter. "Lors de ces contacts établis par le président Aoun, la situation a été évaluée à la lumière des données disponibles sur la portée de l'opération israélienne et le président a demandé aux services de sécurité de suivre de près ce dossier", conclut la présidence de la République.
Le bloc parlementaire dirigé par Saad Hariri a de son côté souligné que seule l'armée libanaise est responsable de la sécurité frontalière au Liban-Sud et que l’État est engagé à respecter les décisions internationales et notamment la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui régit la cessation des hostilités avec Israël.


(Lire aussi : Le régime Assad utilise le Hezbollah pour consolider sa présence au Liban)


"Le gouvernement libanais est responsable de tout ce qui se passe sur le territoire libanais à partir de la ligne bleue", a pour sa part affirmé le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee. "La mise au jour du creusement des tunnels par le Hezbollah a été faite avant que cela ne constitue une menace imminente contre les civils israéliens", a indiqué sur Twitter, mardi matin, Avichay Adraee. Ces tunnels, a-t-il ajouté, sont une "violation flagrante de la souveraineté israélienne et une preuve supplémentaire des violations commises par le Hezbollah qui ignore les résolutions des Nations unies, notamment la 1701".

Le 11 août 2006, la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU mettait fin à 33 jours d'une guerre qui a fait 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires, sans neutraliser le Hezbollah, alors visé par une vaste offensive après l'enlèvement de deux soldats israéliens. Après différents conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre mais la frontière est restée relativement calme ces dernières années. Israël construit actuellement une barrière principalement pour stopper d'éventuelles tentatives d'infiltration du Hezbollah. L'objectif à terme  est d'ériger un mur le long des 130 kilomètres de frontière, à la place de la haute clôture existante.

Les autorités militaires israéliennes savaient, depuis 2006, que le Hezbollah essayait de construire des tunnels offensifs, du territoire libanais vers le territoire israélien, rappelle le Haaretz.
Dans un reportage daté de mai 2015, le quotidien libanais as-Safir rapportait, à la suite d'une visite organisée par le Hezbollah au Liban-Sud, que la formation pro-iranienne avait creusé après la guerre de 2006 de nouveaux tunnels plus performants, précisant que la qualité du ciment utilisée était meilleure et le système de ventilation plus perfectionné. L'article précisait que le Hezbollah creusait ces tunnels manuellement pour ne pas attirer l'attention des Israéliens de l'autre côté de la frontière.


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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi soir agir "contre les agissement terroristes de l'Iran au Liban", en référence à l'opération lancée par Israël dans la nuit de lundi à mardi et annoncée mardi matin par l'Etat hébreu pour détruire des tunnels souterrains du Hezbollah en territoire israélien.Les tunnels à la frontière entre Israël et le...

commentaires (6)

Natanyahu déclare agir contre les agissement terroristes de l'Iran au Liban. J'espère qu'un jour , notre premier ministre ou notre président, vont lui répondre que le Liban est assez grand pour s'occuper de ces agissements et de ceux d'Israél aussi au Liban. Quant aux commentateurs libanais cités par votre journal, il faut rappeler que le Hezbollah et ses adhérents sont des libanais comme eux... Ils défendent le Liban à leur façon, et leur évitent de se faire incorporé dans l'armée libanaise....car un jour viendra, l'armée sera obligée de faire appel à toutes les bonnes volontés pour s'opposer aux agissements de Natanyahu....

HIJAZI ABDULRAHIM

00 h 16, le 05 décembre 2018

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Commentaires (6)

  • Natanyahu déclare agir contre les agissement terroristes de l'Iran au Liban. J'espère qu'un jour , notre premier ministre ou notre président, vont lui répondre que le Liban est assez grand pour s'occuper de ces agissements et de ceux d'Israél aussi au Liban. Quant aux commentateurs libanais cités par votre journal, il faut rappeler que le Hezbollah et ses adhérents sont des libanais comme eux... Ils défendent le Liban à leur façon, et leur évitent de se faire incorporé dans l'armée libanaise....car un jour viendra, l'armée sera obligée de faire appel à toutes les bonnes volontés pour s'opposer aux agissements de Natanyahu....

    HIJAZI ABDULRAHIM

    00 h 16, le 05 décembre 2018

  • LES CHOSES BOUGENT AU DESAVANTAGE DE NOTRE PAYS GRACE A LA MILICE ET SES COMPORTEMENTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 29, le 04 décembre 2018

  • Gaza ne fait même pas le 100eme du Liban en superficie , combien de fois on a entendu les usurpateurs dire qu'ils avaient detruit des tunnels par air , par terre et par des giclées d'eau. Il y'a 15 jours Gaza a donné a ce pays usurpateur la leçons de sa vie , obliger nathanmachin à signer un cessez le feu en 48 h et faire démissionner la pire des têtes du gouvernement . On souhaite à Nathanmachin de sauver sa tête sur le plan politique, parce que les cas de corruptions-prétexte à son écartement vont pleuvoir sur lui . Ça vaut bien une petite balade le long de la frontière avec l'assentiment de son boy clown .

    FRIK-A-FRAK

    20 h 21, le 04 décembre 2018

  • Et alors mon petit , on joue à la taupe joyeuse !?

    L’azuréen

    14 h 57, le 04 décembre 2018

  • Guerre silencieuse qui parait à jour limitée. A suivre

    Antoine Sabbagha

    13 h 56, le 04 décembre 2018

  • LA 1701 N,EST PAS RESPECTEE DES DEUX COTES ! ET LE LIBAN DOIT RESPECTER LA 1559 QUI STIPULE POINT D,ARMES AUTRES QUE LES ARMES LEGALES DE L,ETAT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 44, le 04 décembre 2018

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