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13 approches différentes de l’indépendance - Spécial indépendance libanaise

Lorsque Sleiman Frangié lance l’armée contre les camps palestiniens

Avec le chef du gouvernement Saeb Salam. Photo d’archives L'Orient-Le Jour

« Ma patrie a toujours raison » était le slogan culte de l’ancien président de la République Sleiman Frangié. Le 17 août 1970, il a été élu président à une voix de majorité face à son concurrent Élias Sarkis, candidat des chéhabistes. « Une seule voix, la voix du peuple », disait-on à l’issue de son accession à la magistrature suprême.

Les milieux chrétiens avaient très bien accueilli l’élection de Sleiman Frangié car ils voyaient en lui un homme capable de mettre un terme aux exactions croissantes des réfugiés palestiniens installés au Liban et qui, forts de l’appui arabe, avaient transformé leurs camps de réfugiés en des zones armées de non-droit, mettant en place un mini-État dans l’État.

Trois ans après son élection, en 1973, le président Frangié lance une bataille contre les organisations palestiniennes armées qui violaient la souveraineté de l’État. Une miniguerre éclate entre l’armée libanaise, qui bombarde au moyen de son aviation les camps de réfugiés, surtout ceux de Beyrouth, d’une part, et les organisations palestiniennes, d’autre part. En agissant de la sorte, le président Frangié défendait la souveraineté de son pays. « Pour le président Frangié, il était inconcevable d’agir autrement », commente une source proche des Marada qui a connu l’ancien chef d’État.

Cette réaction du président Frangié était l’expression la plus manifeste de l’exercice de sa souveraineté en sa qualité de chef de l’État. Mais il a dû faire ensuite marche arrière sous les pressions des pays arabes, et plus précisément du régime de Damas qui avait fermé les frontières entre le Liban et la Syrie pour que le président mette un terme à la bataille.

« Il est vrai qu’une amitié étroite liait Sleiman Frangié et sa famille à Hafez el-Assad et son régime, mais il ne compromettait jamais la souveraineté de son pays », souligne la source précitée. Pour mieux illustrer ses propos, la source en question se souvient de l’épisode de la conférence interlibanaise de Lausanne en 1984. Le 19 mars 1984, Sleiman Frangié, alors ancien président de la République, avait tenu tête à Abdel Halim Khaddam en se désolidarisant de ses alliés, rejetant un projet de document final qui semblait pouvoir recueillir un consensus. M. Frangié contestait la réduction des prérogatives du président maronite de la République. «C’est pour cela que la conférence de Lausanne a été un échec », enchaîne la source.

Vers la fin de son mandat en 1976, alors que les combats faisaient rage dans plusieurs régions du pays, le président Frangié a été contraint de quitter le palais présidentiel de Baabda, soumis à d’intenses bombardements, pour s’installer à Kfour, dans le Kesrouan. Lorsque les troupes syriennes sont entrées au Liban durant cette même année, son attitude a différé de celle qu’il avait adoptée en 1973. « Ce n’est pas l’attitude du président Frangié qui avait changé, mais les circonstances et le contexte national », explique sur ce plan la source susmentionnée. 


« Ma patrie a toujours raison » était le slogan culte de l’ancien président de la République Sleiman Frangié. Le 17 août 1970, il a été élu président à une voix de majorité face à son concurrent Élias Sarkis, candidat des chéhabistes. « Une seule voix, la voix du peuple », disait-on à l’issue de son accession à la magistrature suprême.
Les milieux chrétiens avaient...

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