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Liban - Liban-ONU

Guterres tire la sonnette d’alarme sur les armes illégales du Hezbollah

Antonio Guterres. Denis Balibouse/File Photo/Reuters

Dans son dernier rapport sur l’application de la résolution 1701, le secrétaire général de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les « graves préoccupations » qui mettent en péril la stabilité du Liban et de la région. « Le fait que le Hezbollah et d’autres groupes armés non officiels détiennent, comme ils l’affirment eux-mêmes de façon récurrente, des armes non autorisées échappant au contrôle de l’État en violation de la résolution 1701 est extrêmement inquiétant et présente une grave menace pour la stabilité du Liban et de la région. On continue de recevoir des informations faisant état de transferts illicites d’armes au profit de groupes armés non officiels au Liban, ce qui est très préoccupant. Les mesures prises par le Liban pour renforcer la réglementation des transferts et du commerce internationaux des armes vont toutefois dans le bon sens », relève-t-il.

Ce rapport qui fournit une évaluation complète de la mise en œuvre de ladite résolution couvrant la période du 21 juin au 26 octobre 2018, y compris les dispositions spécifiques des résolutions 2373 (2017) et 2433 (2018), a fait hier l’objet de consultations du Conseil de sécurité de l’ONU.

Antonio Guterres constate qu’en dépit du « grave incident » survenu le 4 août, la situation dans la zone d’opérations de la Finul le long de la ligne bleue est restée « dans l’ensemble calme ». L’armée libanaise a continué de renforcer la sécurité le long de la frontière avec la Syrie dans le cadre de l’extension du contrôle du gouvernement libanais sur l’ensemble du territoire libanais. Néanmoins, et bien que les deux parties se soient de nouveau engagées à mettre en œuvre la résolution 1701, elles n’ont pas encore appliqué certaines obligations qui y sont prévues. Les survols presque quotidiens par Israël de l’espace aérien libanais, et l’occupation par les forces israéliennes du nord de Ghajar et une zone adjacente au nord de la ligne bleue constituent une violation persistante de la souveraineté libanaise. Et il n’y a pas eu de progrès concernant la conclusion d’un cessez-le-feu permanent entre le Liban et Israël.


Gouvernance institutionnelle

Dans ses observations, Antonio Guterres appelle les dirigeants politiques libanais et tous les partis politiques à redoubler d’efforts pour constituer un gouvernement inclusif, afin de consolider la stabilité du pays. « La dynamique en faveur d’une nouvelle gouvernance institutionnelle déclenchée par les élections législatives doit être soutenue, pour que le Liban puisse pleinement tirer parti du dispositif d’aide internationale prévue lors des conférences de Rome, Paris et Bruxelles. Il est temps de mettre de côté les différences, de dialoguer davantage et de placer l’intérêt national au-dessus de la politique partisane. Il faut faire preuve d’un esprit de compromis afin de trouver un terrain d’entente, d’éviter que les institutions nationales ne soient de nouveau paralysées, et de former rapidement un gouvernement préservant l’équilibre consacré dans les accords de Taëf et la Constitution », plaide-t-il.


(Pour mémoire : L'ONU condamne l'attaque contre une patrouille de la Finul au Liban-Sud)


Dialogue et stabilité

« Pour la stabilité du Liban et de la région, il demeure essentiel que toutes les parties continuent à respecter la résolution 1701. Le non-respect de la résolution accroît les risques de tension et d’escalade des hostilités. Le différend concernant les zones économiques exclusives du Liban et d’Israël reste un sujet sensible, qui est source de tensions et de méfiance », ajoute-t-il. Le chef de l’ONU « encourage » les parties à explorer des moyens pour un éventuel règlement.

En outre, M. Guterres estime que le renforcement des institutions publiques du Liban demeure essentiel à la stabilité du pays. L’ONU continuera d’appuyer les efforts du Liban à cet égard, notamment ceux visant à donner aux institutions chargées de la sécurité les moyens de devenir les seuls protecteurs de la souveraineté du Liban, poursuit-il. Comme suite à la conférence de Rome II, M. Guterres « encourage » les États membres à continuer de respecter les engagements pris concernant l’appui à l’armée libanaise et aux institutions chargées de la sécurité du pays, en se basant sur leurs plans stratégiques, notamment dans le cadre du dialogue stratégique.

Le secrétaire général de l’ONU affirme que « pour renforcer la capacité du Liban à faire respecter l’autorité de l’État, il est vital d’organiser un dialogue national, en vue de l’élaboration d’une stratégie de défense nationale, conformément à l’engagement pris par le président. Ce processus doit être pris en main et mené par les Libanais eux-mêmes, sans exclusive. De plus, il doit porter sur l’ensemble des questions pertinentes et aboutir à une solution durable et conforme aux obligations internationales du pays. D’autre part, les décisions prises antérieurement dans le cadre du dialogue national concernant le désarmement des groupes non libanais et le démantèlement des bases militaires du FPLP-CG et du Fateh-Intifada doivent être aussi appliquées.

Antonio Guterres salue aussi la participation du Parlement libanais, sous l’impulsion de sa présidence, à la réalisation du programme législatif, notamment dans le cadre des engagements pris lors de la conférence internationale visant à soutenir le développement et les réformes au Liban. « Le programme de réformes arrêté lors de la conférence prend aujourd’hui tout son sens, vu les difficultés économiques auxquelles fait face le Liban », note-t-il.


(Pour mémoire : « Le Hezbollah est capable d’entraîner le Liban dans une guerre », avertit Guterres)


Les femmes sous-représentées

Le chef de l’ONU constate par ailleurs que les femmes restent sous-représentées dans la vie politique libanaise. Il demande une nouvelle fois aux acteurs politiques libanais de prendre des mesures pour permettre une représentation véritables des femmes à tous les niveaux de prise de décision, mesures qui s’inscrivent également dans le cadre de l’application de la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité.

Antonio Guterres salue la générosité du Liban et son hospitalité en accueillant « à titre temporaire » des réfugiés syriens. L’ONU cherchera à renforcer l’esprit de partenariat de tous les acteurs, conformément aux normes internationales, et notamment au principe de non-refoulement, en vue de garantir aux réfugiés une protection et des conditions de vie dignes pendant leur séjour au Liban, et de veiller à ce qu’ils puissent prendre librement et en toute connaissance de cause des décisions concernant leur retour dans leur pays. Quant aux factions palestiniennes, elles doivent s’abstenir d’agir d’une façon qui pourrait mettre en danger les diverses communautés au Liban, tout en notant les sérieux problèmes financiers auxquels continue de faire face l’Unrwa.

S’agissant du Tribunal spécial pour le Liban, le secrétaire général de l’ONU a annoncé « qu’on s’approche du verdict ». Il se « réjouit à la perspective de voir que le gouvernement libanais continue de coopérer avec le TSL et appelle toutes les parties à respecter la procédure judiciaire ».


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Dans son dernier rapport sur l’application de la résolution 1701, le secrétaire général de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les « graves préoccupations » qui mettent en péril la stabilité du Liban et de la région. « Le fait que le Hezbollah et d’autres groupes armés non officiels détiennent, comme ils l’affirment eux-mêmes de façon récurrente, des armes...

commentaires (11)

Elles sont justes les paroles de Guterres mais tant qu'on a le Hezbollah et les ayatollahs inutiles

Eleni Caridopoulou

18 h 05, le 11 décembre 2018

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Commentaires (11)

  • Elles sont justes les paroles de Guterres mais tant qu'on a le Hezbollah et les ayatollahs inutiles

    Eleni Caridopoulou

    18 h 05, le 11 décembre 2018

  • Elles sont justes les paroles de Guterres mais tant qu'on a le Hezbollah et les ayatollahs inutiles

    Eleni Caridopoulou

    17 h 48, le 11 décembre 2018

  • "Le fait que le Hezbollah et d’autres groupes armés non officiels détiennent, comme ils l’affirment eux-mêmes de façon récurrente, des armes non autorisées échappant au contrôle de l’État(...) est extrêmement inquiétant et présente une grave menace pour la stabilité du Liban et de la région." Le fait que, dans un petit pays, existe une milice plus puissante que l'armée nationale, de surcroît financée, armée et dirigée par un pays étranger est préoccupant: c'est le moins qu'on puisse dire. Il n'est pas nécessaire d'être secrétaire général de l’ONU pour le reconnaître. La Palisse aurait pu le dire tout autant. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est qu'il se trouve des libanais - et haut placés - pour nier cette menace pourtant si évidente, comme si on pouvait oublier l'été 2006 ou mai 2008

    Yves Prevost

    06 h 55, le 23 novembre 2018

  • C PITEUX ! L'ONU ET SON DIRECTEUR N'ONT RIEN DE PLUS INTERESSANT A DECLARER ?

    Gaby SIOUFI

    14 h 43, le 22 novembre 2018

  • PARAGRAPHE TROIS, LIGNE TROIS, AVEC LA SYRIE OU AVEC ISRAEL ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 46, le 22 novembre 2018

  • Il se réveille de sa torpeur !!!!!

    FAKHOURI

    12 h 09, le 22 novembre 2018

  • Ce qu’il dit est limpide , net et logique mais il y a des esprits plus ou moins farfelues et perdus dans leurs combines , pour rester gentil, qui ne veulent hélas rien comprendre .

    L’azuréen

    09 h 40, le 22 novembre 2018

  • IL N,Y A QUE L,ONU ET LES PUISSANCES INTERNATIONALES QUI PEUVENT EN PUNISSANT L,IRAN DESARMER SA MILICE AU LIBAN ET LA REDUIRE A UN PARTI POLITIQUE UNIQUEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 43, le 22 novembre 2018

  • Il représente quoi ? Aussi inutile qu'inneficace aussi bien sa fonction que son organisme. Avec un salaire à rendre jaloux un footballeur argentin ou un directeur de société libanais.

    FRIK-A-FRAK

    06 h 40, le 22 novembre 2018

  • Si vous saviez combien a touché cet employé d'un organisme sans importance pour avoir dit ça , cela rendrait jaloux notre pauvre Carlos injustement arrêté au Japon. Lusurpie ne recule devant rien pour faire entendre ses revendications.

    FRIK-A-FRAK

    05 h 43, le 22 novembre 2018

  • BRAVO PLUS LIBANAIS QUE LES LIBANAIS EUX MEME PAROLES SANS LANGUE DE BOIS

    LA VERITE

    01 h 29, le 22 novembre 2018

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