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À La Une - France

Macron prône le "dialogue" face aux "gilets jaunes"

Le ministre Le Maire déplore "un certain nombre de dérives dans ces manifestations, homophobes, racistes", avec "de la violence". 


Un manifestant à Rennes le 20 novembre 2018. AFP / SEBASTIEN SALOM GOMIS

Le président français Emmanuel Macron a prôné mardi le "dialogue" pour convaincre les "gilets jaunes", ces manifestants excédés par la hausse des taxes sur les carburants, de cesser leur mouvement de blocage des autoroutes et des dépôts pétroliers dont les forces de l'ordre s'emploient à dégager les accès.

Directement interpellé par les contestataires tout au long des manifestations, le président français, en visite d'Etat en Belgique, a jugé "normal" qu'il y ait des protestations, réexpliquant que le gouvernement souhaitait à la fois "taxer davantage les énergies fossiles" et avoir "un accompagnement des plus modestes". "C'est dans le dialogue qu'on peut en sortir, dans l'explication, dans la capacité à trouver à la fois le bon rythme et les solutions de terrain", a-t-il ajouté.

D'abord concentrés sur la hausse du prix des carburants, les griefs des "gilets jaunes" se sont élargis à une dénonciation plus globale en matière de taxation et de baisse du pouvoir d'achat. "Nous gagnerons par la cohérence, la constance et la détermination", a quant à lui assuré le Premier ministre Edouard Philippe aux députés de La République en Marche (LREM, parti au pouvoir), selon des participants à cette rencontre.


(Lire aussi : Les "Gilets jaunes" ne désarment pas, l'exécutif refuse de plier)


Mardi, des manifestants continuaient leurs actions : des barrages filtrants et des opérations escargot étaient signalés à proximité des péages, des échangeurs autoroutiers et sur des ronds-points dans plusieurs régions comme en Bretagne (ouest), dans le Grand-Est et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (sud-est).

La circulation restait notamment perturbée sur plusieurs autoroutes et un péage à Virsac, sur l'axe Bordeaux-Paris, dans le sud-ouest, était toujours occupé. Dans la nuit de lundi à mardi, il avait été la cible de dégradations "très importantes", selon la société Vinci qui gère l'autoroute.

La colère touchait également la Réunion, une île française de l'Océan Indien où un couvre-feu partiel a été instauré dans la moitié des communes après une nouvelle nuit de violences. Lundi, quelque 27.000 manifestants ont participé à des actions, selon un comptage du ministère, le seul disponible pour évaluer ce mouvement qui se veut apolitique et qui est organisé en dehors ses syndicats, contre 290.000 samedi.

"On a une dérive totale d'une manifestation qui pour l'essentiel était bon enfant samedi", a dénoncé mardi sur la chaîne de télévision France 2 le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, montrant du doigt une "radicalisation" et "un très très grand nombre de blessés". Son collègue à l'Economie, Bruno Le Maire, a de son côté déploré "un certain nombre de dérives dans ces manifestations, homophobes, racistes", avec "de la violence".


(Lire aussi : Moins nombreux que la veille, des groupes de gilets jaunes bloquent des dépôts de carburant)


Six dépôts de carburant débloqués

Depuis le début du mouvement, les manifestations ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 grièvement atteints, selon un bilan donné lundi soir par le ministre de l'Intérieur qui avait averti que les déblocages ordonnés par les autorités allaient "se poursuivre".

Promesse tenue : les accès à au moins six dépôts de carburant ont été dégagés depuis lundi soir et ceux à trois autres étaient sur le point de l'être à la mi-journée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Plusieurs barrages sur des axes routiers ont également été évacués, en particulier à Caen (ouest) où les forces de l'ordre ont eu recours à du gaz lacrymogène, dans la ville voisine de Lisieux, où une centaine de camions étaient bloqués, et sur l'autoroute A16 à Calais (nord). Ce mouvement lancé sur les réseaux sociaux, qui a débuté le 17 novembre et n'a pas de leader connu, est soutenu par près des trois quarts des Français, d'après plusieurs sondages.

Lundi, la justice a prononcé de premières condamnations, notamment à Strasbourg (est) où un homme de 32 ans a été condamné lundi à quatre mois de prison ferme pour mise en danger de la vie d'autrui et entrave à la circulation. La grogne pourrait se poursuivre dans les prochains jours : des appels à bloquer Paris samedi commencent à fleurir sur les réseaux sociaux.

C'est ce jour-là que, selon le journal Le Parisien, quatre hommes - placés en détention provisoire samedi dans le cadre d'une enquête antiterroriste - ont envisagé de déclencher une attaque terroriste en France, profitant de la mobilisation des forces de l'ordre face aux "gilets jaunes".


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commentaires (2)

un dialogue ? Avec macron c'est un monologue ce qu'il veut que l'on obéisse , et que l'on paye, c'est juste cela qu'il veut

Talaat Dominique

18 h 42, le 20 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • un dialogue ? Avec macron c'est un monologue ce qu'il veut que l'on obéisse , et que l'on paye, c'est juste cela qu'il veut

    Talaat Dominique

    18 h 42, le 20 novembre 2018

  • La présidence prône le dialogue... C'est beau et émouvant à la fois.... Mais un dialogue à propos de quoi ? Des hausses injustifiées, décrétées et mises en vigueur par le gouvernement ? Ne fallait-il pas l'engager avant la mise en application de cette taxe qui à fait débordé la vase ? Que des erreurs ....toujours au détriment des plus démunis.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 00, le 20 novembre 2018

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