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À La Une - Etats-Unis

Trump s'attaque frontalement à Macron : "MAKE FRANCE GREAT AGAIN"

"Il n'y a aucun pays plus nationaliste que la France, des personnes très fières - à juste titre", a lancé le président américain, raillant la "très faible cote de popularité" de son homologue français.

A gauche, le président américain Donald Trump. A droite, le président français Emmanuel Macron. AFP / POOL / NICHOLAS KAMM AND Etienne LAURENT

A peine rentré de Paris où il a célébré la paix avec les autres dirigeants du monde, Donald Trump s'est vivement attaqué mardi à la France et à Emmanuel Macron, dont il a raillé la "très faible cote de popularité".

Dans une série de tweets matinaux particulièrement énervés, le président des Etats-Unis est revenu sur la proposition de son homologue français de créer une armée européenne, déjà jugée "très insultante" lors de son atterrissage en France au début du weekend de commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

"Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Seconde Guerre mondiale", a-t-il écrit sur Twitter. "Comment ça a marché pour la France? Ils commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent", a-t-il ironisé, dans une référence très peu diplomatique à l'occupation par l'Allemagne nazie à partir de 1940 jusqu'à la Libération par les Alliés, encore vécue comme un traumatisme dans l'Hexagone.  "Paie pour l'OTAN ou non", a-t-il poursuivi, reprenant sa supplique aux pays européens membres de l'Alliance atlantique pour qu'ils augmentent leurs dépenses militaires et dépendent moins des efforts américains pour leur défense.


Peu importe si le président français assure que c'est justement dans cette optique qu'il plaide pour "une vrai armée européenne". Le locataire de la Maison Blanche n'a pas digéré que celui de l'Elysée évoque, dans le même temps, la nécessité de "protéger" le Vieux Continent "de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis d'Amérique" dans le domaine du cyberespace -créant une "confusion" de l'aveu même de la présidence française.

L'Elysée s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, tandis que plusieurs parlementaires français d'opposition ont appelé à "taper du poing sur la table". L'ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, s'est lui fendu d'un tweet en anglais pour rétablir la "vérité": "Le président Emmanuel Macron n'a pas dit que l'Union européenne avait besoin d'une armée +contre les Etats-Unis+. Cela a été mal rapporté par la presse", a-t-il dit.



(Lire aussi : Macron et Merkel dénoncent une paix en danger)



"MAKE FRANCE GREAT AGAIN"
Sur l'armée européenne, Paris a en tout cas reçu mardi le renfort de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a plaidé pour ce projet comme "bon complément de l'OTAN".

Mais Donald Trump, qui avait chaleureusement remercié Emmanuel Macron au terme de son déplacement français, a enchaîné avec d'autres tweets polémiques au moment où la France commémore le troisième anniversaire des attentats jihadistes de 2015.

Visiblement agacé par les commentaires dans les médias américains,  il a réagi à la dénonciation du "nationalisme" par le président français. "Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison", avait affirmé dimanche Emmanuel Macron lors d'une cérémonie solennelle, visant notamment, de l'avis général, son homologue américain, principal pourfendeur de l'ordre mondial multilatéral.
Après avoir fait mine de ne pas prendre ces propos pour lui, alors même qu'il se revendique nationaliste, le milliardaire républicain est passé à la contre-offensive depuis Washington. "Il n'y a aucun pays plus nationaliste que la France, des personnes très fières - à juste titre", a-t-il lancé.

L'attaque a ensuite visé directement Emmanuel Macron et son bilan à la tête de la France. "Le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et d'un taux de chômage à près de 10%", a relevé Donald Trump, s'appuyant sur un dernier sondage de l'institut français Viavoice qui donne les opinions positives du président français en forte baisse.


"MAKE FRANCE GREAT AGAIN", l'a-t-il exhorté dans un tweet en lettres capitales en écho à son propre slogan, "Rendre à l'Amérique sa grandeur". Cette formule fait l'objet d'échanges acerbes entre les deux hommes depuis leur arrivée au pouvoir en 2017: le Français l'avait lui-même détournée pour dénoncer la décision de l'Américain de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, en martelant "Make our planet great again".


Au passage, l'homme d'affaires a aussi foulé le terrain commercial, s'en prenant au vin, produit emblématique s'il en est en France. "Le problème est que la France rend la tâche très difficile aux Etats-Unis pour vendre leur vin en France et applique des tarifs élevés alors que les Etats-Unis rendent ça facile pour les vins français et appliquent de très bas tarifs", a-t-il dit, appelant au changement.



Pour Marie-Cécile Naves, spécialiste des Etats-Unis à l'Institut de relations internationales et stratégiques, Donald Trump "instrumentalise sa relation avec le président Macron pour faire passer des messages de politique intérieure" et donner "une image des Etats-Unis combatifs, seuls contre tous qui ne se laissent pas dicter d'agenda par des pays étrangers".

Emmanuel Macron semble découvrir ce que d'autres dirigeants ont déjà vécu. Alors qu'il était jusqu'ici relativement épargné, Angela Merkel comme la Britannique Theresa May ou le Canadien Justin Trudeau ont eux essuyé par le passé les foudres du 45e président des Etats-Unis, souvent soupçonné de mieux s'entendre avec les hommes forts de pays adversaires qu'avec ses propres alliés.



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commentaires (8)

"Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison". On aurait en effet aimé que Macron nous explique ce qu'il entendait par là. Par ailleurs, Trump a parfaitement raison en demandant au président français "MAKE FRANCE GREAT AGAIN",car, jusqu'à présent, c'est exactement le contraire que fait notre président.

Yves Prevost

06 h 42, le 14 novembre 2018

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Commentaires (8)

  • "Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison". On aurait en effet aimé que Macron nous explique ce qu'il entendait par là. Par ailleurs, Trump a parfaitement raison en demandant au président français "MAKE FRANCE GREAT AGAIN",car, jusqu'à présent, c'est exactement le contraire que fait notre président.

    Yves Prevost

    06 h 42, le 14 novembre 2018

  • Il etait vraiment temps que TRUMP se dechaine contre macron ....vraiment ahurissant que ce dernier ose pretendre creer une armee europeenne contre les USA qui ont sacrifie par deux fois leurs enfants pour sauver la France...une HONTE

    HABIBI FRANCAIS

    02 h 32, le 14 novembre 2018

  • Ce que je vois surtout c'est une confrontation entre " alliés " traditionnels , qui plient sous les coups d'un autre bloc plus serein et très soudé. Que l'occident avide s'étripe on s'en tape . Quand ils sentendaient pour vider le monde de leurs ressources et Que ça marchait pour eux , ils ne se lamentaient de rien , maintenant ils se tirent dans les pattes .

    FRIK-A-FRAK

    20 h 47, le 13 novembre 2018

  • C,ETAIT UNE MEGA GAFFE DE MACRON QUE CELLE DE PROPOSER DE CREER UNE ARMEE EUROPEENNE POUR SE DEFENDRE DES ETATS UNIS... HYPER GAFFE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 31, le 13 novembre 2018

  • Le nationalisme allemand en 1940 a été une catastrophe pour l’Europe et le président Macron a eu raison de le rappeler . C’est une évidence pour ceux qui n’ont pas compris . Et c’est le patriotisme de chacun qui a sauver l’Europe et le monde . C’est encore une évidence que Trump doit méditer car il y a eu une Amérique glorieuse et héroïque alors que nous assistons maintenant à une Amérique du fric et des alliances basées sur le fric .

    L’azuréen

    19 h 49, le 13 novembre 2018

  • Pas trop de commentaires ...c'est Trump ! C'est minable comme réflexion.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 26, le 13 novembre 2018

  • C'était une très mauvaise chose que Macron avait choisi de critiquer les nationalistes (américains, hongrois, autrichiens, italiens etc.) car c'est justement une action contre l'entente entre les européens, et ca a un effet opposé. Quand on parle "des" nationalistes surtout à 11 novembre, on doit être prudent. La guerre de 1914-1918 était plus compliquée il semble que juste de prétendre que c'était à cause du "nationalisme", c'est un peu simple de la part de Macron.

    Stes David

    19 h 02, le 13 novembre 2018

  • C'est un immense service que le Président Trump a rendu à la France, car les français n'apprécient pas l’ingérence des étrangers dans la politique nationale. L'extrême droite française en sortira affaiblit à cause de ses déclarations. Tant mieux !

    Shou fi

    18 h 53, le 13 novembre 2018

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