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À La Une - Jérusalem

La police israélienne déloge un sit-in de coptes au Saint-Sépulcre

Des moines ont été légèrement blessés et l'un d'eux arrêté, puis libéré grâce à l'entremise de l'ambassade égyptienne, souligne le porte-parole de l'Eglise orthodoxe copte de Jérusalem. 

Un moine copte orthodoxe passant devant une croix posée sur le toit de l'Eglise du Saint Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem, le 20 octobre 2018. AFP / THOMAS COEX

La police israélienne a délogé avec vigueur mercredi un sit-in de moines chrétiens coptes qui protestaient sur le parvis du Saint-Sépulcre à Jérusalem contre des travaux effectués dans un monastère adjacent dont ils revendiquent la propriété.

"La police nous a attaqués et nous a forcés à quitter les lieux", a déclaré à l'AFP le Père Markos Al-Orshalemy, porte-parole de l'Eglise orthodoxe copte de Jérusalem. Des moines ont été légèrement blessés et l'un d'eux arrêté, puis libéré grâce à l'entremise de l'ambassade égyptienne, a-t-il dit.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des policiers israéliens plaquer au sol un moine copte puis l'emmener, menotté, en le transportant par les bras et les jambes, sur le parvis du lieu le plus saint du christianisme. D'autres policiers écartent sans ménagement des moines d'une porte sur le côté du parvis.

Ces religieux bloquaient le passage aux ouvriers des autorités archéologiques quand les policiers sont arrivés, a dit un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. Les policiers ont vainement tenté de parlementer avant d'évacuer les protestataires, a-t-il dit, confirmant une arrestation.

Depuis mardi, une trentaine de moines coptes orthodoxes organisent un sit-in pour empêcher l'accès des ouvriers à un chantier de rénovation de Deir as-sultan, un monastère se trouvant sur le toit du Saint-Sépulcre.

Ils revendiquent la propriété de ce bâtiment qu'Israël a cédé selon eux aux Ethiopiens en 1970. "Nous sommes allés devant les tribunaux", a expliqué le Père Al-Orshalemy, et, en 1971, la justice israélienne a statué que le monastère devrait revenir aux coptes. Mais selon lui, la décision n'a jamais été appliquée et, début octobre, le gouvernement israélien a informé l'Eglise copte qu'il allait mener des travaux de restauration dans le bâtiment sans que les moines orthodoxes ne puissent les superviser.

Les ouvriers ont pu accéder au chantier grâce à l'intervention de la police, mais le Père Al-Orshalemy a prévenu que les coptes orthodoxes continueraient à "protester par des canaux locaux et internationaux".



L'Eglise éthiopienne orthodoxe n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

L'intervention des policiers israéliens revêt une sensibilité particulière à Jérusalem et dans la Vieille ville où se trouvent les lieux les plus saints des chrétiens, des musulmans et des juifs, à quelques centaines de mètres les uns des autres. La Vieille ville se situe à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël.

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem sa capitale "indivisible".

Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a condamné dans un communiqué l'intervention de la police israélienne, dénonçant "la poursuite de l'ingérence israélienne dans le statu quo sur les lieux saints", ainsi qu'une "agression contre les peuples d'Egypte et de Palestine".


(Lire aussi : En Israël, le cimetière d'un monastère chrétien vandalisé)


Les questions de propriété et de droits sur les lieux saints de Jérusalem sont réglées entre les communautés religieuses par un accord ancien et délicat appelé "statu quo". Les Palestiniens accusent constamment Israël de vouloir remettre en cause ce statu quo. Le gouvernement israélien répète, lui, son engagement à le respecter.

Le Waqf jordanien, qui administre l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, a exprimé sa solidarité avec les Eglises de Jérusalem et condamné dans un communiqué "l'ingérence" israélienne dans les affaires des églises, qui vise selon lui "à judaïser la ville et à changer son caractère arabe islamique et chrétien".

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a également condamné mercredi, dans un communiqué, les actes de la police israélienne à l'encontre des moines coptes, et appelé au "respect nécessaire des lieux sacrés", tout en précisant être en contact avec les responsables de l'église et les autorités israéliennes.

Les coptes orthodoxes représentent 6 à 10% de la population égyptienne et constituent la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient.


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