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Culture - Exposition

Rafik Majzoub scrute les âmes et les crânes

Rétrospective des œuvres de l’artiste libano-jordanien, « Chronic Blueprint 1995-2018 », chez Art on 56th.

« Sans titre », Rafik Majzoub, acrylique, 1995.

Passer un moment en compagnie des œuvres de Rafik Majzoub a de quoi rendre le visiteur schizophrène. Au premier coup d’œil, il est happé par une sorte de rudesse, de violence. Puis, l’œil hésite, s’arrête un temps et change d’avis. Une infinie douceur se répand lentement dans la petite galerie Art on 56th où une rétrospective est organisée en l’honneur de l’artiste.

Rafik Majzoub est né en Jordanie en 1971 où, choyé par une famille multiculturelle, il passe une enfance heureuse. Solitaire sur les bancs du lycée, il passe son temps à croquer à l’encre noire ce qui l’entoure. Arrivé au Liban en 1991, il se retrouve dans une capitale écorchée à vif, où il décide pourtant de s’installer. Il y traîne dans les milieux underground, fréquentés par des artistes. On l’y encourage à développer son art ; il entame alors son cheminement artistique.


Autoportrait salvateur

Il commence avec une peinture naïve, enfantine, presque joyeuse. La jugeant trop décorative, et ressentant le besoin de s’exprimer, c’est finalement l’autoportrait qui va lui permettre d’explorer ses angoisses, ses peines et son addiction à l’alcool qu’il traîne depuis des années. Ses premiers tableaux sont criards, chargés. Peu à peu, il se fait plus minimaliste. Aujourd’hui, de simples traits angoissés en guise de visage sur des toiles, que l’artiste n’a pas voulu faire encadrer, les voulant libres, à la merci des courants d’air. Entre-temps, il a fait prendre la pluie à ses toiles dans sa série Shower.

Les protagonistes s’interrogent-ils sur eux-mêmes lorsque la peinture coule sur leurs joues ? L’introspection occupe une place majeure dans son imaginaire. Ses séjours en centre de désintoxication lui en ont donné malheureusement le temps, en témoigne la série Room 11, où l’artiste exprime, sur de grandes feuilles de papier kraft, son quotidien.

Le passage du temps n’a pas modifié la façon dont l’artiste appréhende un visage : yeux baissés, visage triangulaire comme écrasé par le cadre. Les couleurs se sont peut-être tempérées et suscitent un sentiment d’apaisement. Schiele de notre temps, personnage difficilement saisissable,

Rafic Majzoub obsède. Et fuit.


Galerie Art on 56th

56, rue Youssef Hayek, Gemmayzé. Jusqu’au samedi 20 octobre.

Tél. : 961/1/570 331.


Pour mémoire

Rafik Majzoub et sa pluie purificatrice

Passer un moment en compagnie des œuvres de Rafik Majzoub a de quoi rendre le visiteur schizophrène. Au premier coup d’œil, il est happé par une sorte de rudesse, de violence. Puis, l’œil hésite, s’arrête un temps et change d’avis. Une infinie douceur se répand lentement dans la petite galerie Art on 56th où une rétrospective est organisée en l’honneur de l’artiste. Rafik...

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PRESENTER CES CHOSES COMME DE L,ART C,EST BAFOUER ET RABAISSER L,ART !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 24, le 19 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • PRESENTER CES CHOSES COMME DE L,ART C,EST BAFOUER ET RABAISSER L,ART !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 24, le 19 octobre 2018

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