Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé vendredi qu'il était "en accord" avec le président français, Emmanuel Macron, qui "soutient le Liban". Il s'exprimait après un entretien de vingt minutes avec son homologue français, à Erevan, en Arménie, en marge du dix-septième sommet de la francophonie. Le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et le conseiller diplomatique de M. Macron, Philippe Étienne, se sont joints par la suite à la réunion entre les deux chefs d'Etat.
"Nous coopérons tout le temps ensemble en tant qu'amis", a déclaré M. Aoun à la presse à l'issue de l'entretien. Interrogé au sujet de la formation du gouvernement, il a répondu : "La formation du gouvernement est une affaire libanaise, mais M. Macron souhaite bien sûr qu'il y ait un gouvernement au Liban notamment après la tenue des élections législatives". "Nos positions sont en accord avec celles du président Macron, qui soutient le Liban, a-t-il ajouté. Je ne suis pas venu en Arménie pour discuter de la question du gouvernement".
Sur l'éventualité d'une prochaine rencontre avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à son retour à Beyrouth, M. Aoun a affirmé que "M. Hariri est le bienvenu quand il le souhaite".
Lorsqu'un journaliste a demandé à M. Aoun si M. Macron lui avait dit que la Conférence dite CEDRE était en danger, M. Aoun a répondu : "Lorsque M. Macron fera une déclaration à ce sujet, vous le saurez". Lors de cette conférence, tenue en avril dernier à Paris, la communauté internationale a promis une enveloppe de quelque 11 milliards de dollars pour soutenir l'économie libanaise, moyennant des réformes urgentes que le nouveau gouvernement devrait mettre en œuvre.
Depuis qu'il a été chargé le 24 mai par Michel Aoun de former le gouvernement, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, se heurte aux revendications concernant le nombre de portefeuilles et leur répartition entre les différentes formations politiques.
Selon des sources proches des délégations, les présidents Macron et Aoun ont aussi discuté des menaces israéliennes et étaient d'accord sur la "nécessité d’œuvrer pour préserver une situation stable au Liban-Sud". La question des réfugiés syriens a également été abordée.
M. Aoun s'est ensuite entretenu avec le président tunisien, Beji Caid Essebsi. Ce dernier a salué les positions de M. Aoun et "son rôle dans le soutien de la cause arabe". Il a également invité le chef de l'Etat libanais en Tunisie.
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LA LIBRE EXPRESSION
20 h 55, le 12 octobre 2018