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Culture - Conférence de presse

Le cinéma au Liban, une affaire de femmes

Sous l’égide de Bande à part productions, les programmes de la résidence d’écriture de scénario et du Festival du film libanais (LFF) ont été dévoilés.


L’équipe des deux projets au cours de la conférence de presse. Photo Michel Sayegh

Le collectif libanais créé en 2012 et baptisé Bande à part productions est le fruit d’une collaboration entre producteurs, réalisateurs, auteurs, artistes numériques, graphistes, illustrateurs et animateurs. Une équipe qui n’existe que pour soutenir et donner vie à toute réalisation de fiction et tout projet publicitaire, documentaire, ou événementiel. En présence de Wissam Charaf, assigné comme consultant, et d’un parterre du milieu cinématographique et des médias, Wafa’a Halawi, directrice du Festival du film libanais (LFF), et Carole Mezher, directrice du FFFMed (Films femmes francophones Méditerranée) et chef de projet, ainsi que Céline Halawi, ont pris tour à tour la parole à Porsche Studio Beyrouth pour présenter le concept de ces deux projets qui fonctionnent de pair.

Quel est le lien qui rapproche ces deux projets ?

Selon Rita Bassil (attachée de presse), « la plateforme qu’assure le LFF pour offrir au public l’opportunité de visionner des films libanais a décidé de mettre en place une résidence d’écriture afin d’accompagner le film dans son processus complet, grâce à son partenariat avec l’Institut français qui met à la disposition du projet le lieu, le personnel et l’aide financière ». Les coulisses, le temps de réflexion et de gestation, l’écriture d’un scénario et la mise en place d’un story-board sont le passage obligé d’un aboutissement qui se concrétise par la sortie sur grand écran d’un film. Cette première édition se tient à l’Institut français de Deir el-Qamar à partir du 11 septembre et se poursuit jusqu’au 17 septembre. À l’issue de cette semaine, le prix FFFMed sera remis à la lauréate de cette première édition. Carole Mezher précise « que cette résidence d’écriture de scénario est consacrée uniquement aux femmes francophones de la Méditerranée (espace commun de réflexion) pour encourager l’écriture scénaristique et la création féminine et commencer à bâtir un véritable héritage à ce métier-là ».

Chemin inverse ?

Les pays choisis répondent à trois critères de sélection : les pays où le français est une langue officielle, celui où cette langue est couramment utilisée sans être forcément la langue officielle, comme le Liban, ou d’autres pays où elle est simplement maîtrisée. On pourra citer la France, l’Italie, la Grèce, la Syrie, la Turquie, avec des femmes possédant la double nationalité. Au départ, 38 candidates se sont présentées, ce qui dépassait largement les pronostics des organisateurs. Après une première sélection assurée par un comité formé de six jeunes femmes diplômées de six universités libanaises (ALBA, Université Antonine, Université libanaise, NDU, LAU, et l’Iesav), il n’en restera que 12 qui seront à leur tour sélectionnées par Christophe Leparc (secrétaire général de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes), Thibaut Bracq (programmateur du Festival Premiers Plans d’Angers) et Sabyl Ghossoub (ancien directeur du Festival du film libanais à Beyrouth). Ils n’en retiendront que cinq.

La résidence d’écriture a pour but d’encourager le tourisme et le tournage de films au Liban. Elle a pour fonction d’inverser la donne. Ainsi, plutôt que d’envoyer, faute de moyens, les talents libanais dans les pays développés en matière de filmographie, ce sont les personnes venues de l’étranger qui se déplaceront afin de découvrir ce que le Liban a comme richesse et comme source d’inspiration à leur offrir. Les candidates seront soutenues par des consultants.

Les femmes à l’honneur ?

À travers cette collaboration entre le LFF et FFFMed et pour la 13e édition du Festival du film libanais, plus de 400 films ont été soumis au comité de sélection et 60 ont été retenus. Pour la cérémonie d’ouverture, le film de Nadine Labaki, Capharnaüm (Prix du jury à Cannes), sera projeté en avant-première, tandis que la clôture rendra hommage à Heiny Srour, première femme arabe et libanaise sélectionnée en compétition au Festival de Cannes (1974) avec son long métrage L’heure de la libération a sonné. Une projection en partenariat avec Beirut Art Fair et Opera Gallery.

Qui sont les consultants ?

Wissam Charraf, réalisateur et journaliste libanais installé à Paris ; Isabelle Fauvel, fondatrice de Initiative Film en 1993 et interlocutrice privilégiée de scénaristes réalisateurs et producteurs, et Darine Hotait, réalisatrice, scénariste et auteure libano américaine.

Pourquoi Deir el-Qamar ?

Pour délocaliser, sortir et s’éloigner de la capitale, pour la découverte du patrimoine libanais et pour encourager les réalisateurs à venir poser leurs caméras sur cette terre. C’est donc une initiative de tourisme culturel. Promouvoir à la fois à travers ce projet la région du Chouf comme un potentiel lieu de tournage. Lieu très inspirant.

Quid de la prochaine fois ?

Cette première édition au Liban a comme projet futur de traverser les frontières en répétant l’équation : un pays de la Méditerranée, une région, et un institut français. Peut-être à Malte l’année prochaine.


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