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Liban

« Il faut préserver la réconciliation » interchrétienne

En dépit des averses, la foule de partisans FL était au rendez-vous hier. Photo Aldo Ayoub

Le rendez-vous annuel des Forces libanaises avec le souvenir de leurs martyrs, à Meerab, était hier l’occasion pour les militants, autant que pour le leader des FL, de renouveler leur foi dans l’accord interchrétien du 18 janvier 2016 qui a mis fin à la longue brouille, parfois sanglante, entre ce parti et le Courant patriotique libre fondé par Michel Aoun.

Plus de deux ans et demi après la signature de cet accord, et alors même que les effets au niveau politique en sont actuellement négatifs, la ferveur est toujours là : « Il faut préserver la réconciliation parce que c’est notre cause », déclare à L’Orient-Le Jour Tony Ghneim, un partisan dont le frère est décédé dans la Montagne, le 1er octobre 1976. Comme beaucoup d’autres militants, Tony a bravé les averses pour venir à Meerab assister à l’événement, au cours duquel un hommage a été rendu aux combattants tombés durant plusieurs phases de la guerre civile.

Dans la tribune d’honneur, Samir Geagea et son épouse Sethrida, députée de Bécharré, étaient entourés des parlementaires, des ministres et des cadres du parti. Il y avait aussi un parterre de personnalités, dont notamment Ibrahim Kanaan, député CPL du Metn et artisan de la réconciliation FL-CPL aux côtés de Melhem Riachi, actuel ministre sortant de l’Information. M. Kanaan représentait le chef de l’État, Michel Aoun, alors que le ministre sortant des Télécoms, Jamal Jarrah, était dépêché par le Premier ministre. Il y avait aussi l’ancien président de la République Michel Sleiman, le ministre sortant de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, Nadim Gemayel, député Kataëb de Beyrouth et fils du fondateur des FL, Bachir Gemayel, ainsi que la veuve du président élu assassiné, Solange. Akram Chehayeb, député de Aley, représentait le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et l’ex-ministre de l’Économie, Alain Hakim, était délégué par les Kataëb et l’ancien président Amine Gemayel. Un geste qui ne peut être dissocié du récent réchauffement des rapports entre Saïfi et Meerab. On notait aussi la présence de Michel Pharaon et Nabil de Freige, anciens députés de Beyrouth.

Sur les lieux de l’événement, qui avait pour slogan « On le fait pour vous », tout a été fait pour rappeler l’importance de garder vivace la mémoire des combattants morts pour la cause. À l’enthousiasme des partisans FL, toutes générations confondues, venus des quatre coins du pays manifester leur engagement indéfectible au sein de la formation et affirmer leur confiance en Samir Geagea et en ses choix politiques, se sont ajoutés les airs de musique familiers dédiés aux combattants FL.

Les FL ont d’ailleurs utilisé la musique pour retracer les grandes étapes de leur parcours, mais aussi celui de la « résistance chrétienne » du temps de Youhanna Maroun, premier patriarche maronite (VIIe siècle). La chanteuse Rita Bou Saleh et le ténor Élia Francis ont ainsi clôturé la messe (retransmise intégralement en direct par la MTV, la OTV – organe du CPL – et Télé-Liban) par un chant reprenant ces diverses étapes écrit par le poète Nizar Francis en quatre parties sur des musiques de Tchaïkovski, Wagner et Dvorak. La messe a été célébrée par le père Tony Fakhrou, représentant le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Comme pour signifier que l’accord de Meerab devrait rester vivant, un grand nombre du bloc aouniste a participé à l’événement et donc entendu les critiques de M. Geagea à son égard. Il s’agit de Roger Azar (Kesrouan) représentant le chef du bloc Gebran Bassil, Salim Aoun (Zahlé), Neemat Frem (Kesrouan), Farid Boustany (Chouf) et Michel Moawad (Zghorta).

Dans une déclaration à la radio, Ibrahim Kanaan avait d’ailleurs souligné que sa présence « est une preuve de la pérennité de la réconciliation », insistant sur le fait que « le président Aoun protège » cette entente.

Même son de cloche chez Fadi Saad, député FL de Batroun. « En dépit des tractations liées à la politique politicienne, la réconciliation tient toujours, parce que nous œuvrons pour la préserver et prions pour l’âme de nos martyrs », a-t-il dit à L’OLJ.

Une femme, qui a requis l’anonymat, et dont le frère est décédé lors de la bataille du centre-ville entre les partis chrétiens conduits par Bachir Gemayel et les Palestiniens au début de la guerre civile, a estimé que « la décision de Samir Geagea d’opérer cette réconciliation est courageuse. Et cette entente est toujours de mise, parce que la cause des FL est noble ». « Nous resterons attachés à cet accord. Ceux qui n’en veulent pas peuvent s’en retirer », a-t-elle ajouté, faisant part de sa confiance dans les choix politiques et stratégiques de M. Geagea.

Quant à Joseph Matar, il a déclaré : « Bien au-delà de l’accord et de la réconciliation, nous garderons vivace la cause de nos proches, parce qu’ils ont sacrifié leur sang pour donner à nos enfants et aux futures générations une patrie dont ils pourront être fiers… un jour. »

Le rendez-vous annuel des Forces libanaises avec le souvenir de leurs martyrs, à Meerab, était hier l’occasion pour les militants, autant que pour le leader des FL, de renouveler leur foi dans l’accord interchrétien du 18 janvier 2016 qui a mis fin à la longue brouille, parfois sanglante, entre ce parti et le Courant patriotique libre fondé par Michel Aoun. Plus de deux ans et demi...

commentaires (4)

Bravo ya Hakim .... réconciliation inter chretienne chapeau car il faut bien commencer quelque part et le dicton dit tjrs il faut d’abord balayer devant sa porte pour pouvoir aller balayer ailleurs

Bery tus

15 h 01, le 10 septembre 2018

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Commentaires (4)

  • Bravo ya Hakim .... réconciliation inter chretienne chapeau car il faut bien commencer quelque part et le dicton dit tjrs il faut d’abord balayer devant sa porte pour pouvoir aller balayer ailleurs

    Bery tus

    15 h 01, le 10 septembre 2018

  • Quand arrêtera-t-on de parler de "réconciliation inter-chrétienne" ou "inter-sunnite" ou inter-chiite" et commencera-t-on à parler de consensus inter-communautaire, d'esprit civique, de conception commune du Bien public, d'identité nationale...?

    otayek rene

    14 h 45, le 10 septembre 2018

  • EN ACTES ET NON EN PAROLES VIDES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 22, le 10 septembre 2018

  • préserver la réconciliation " inter chrétienne " ? d'abord ce ne fut pas vraiment cela même si cette pseudo réconciliation a eut lieu entre les 2 plus grandes formations chrétiennes, car il reste le tiers des autres chrétiens qui en étaient exclus, et donc faut l'appeler par son vrai titre: """......... reconcilaition inter maronite entre geagea & aoun, "" encore qu'on n'en est même plus surs n'est ce pas ! ensuite, appelons les choses par leurs nom ne suffit plus, RAPPELER les choses par leur Histoire serait + bénéfique et réaliste: NO WAY , jamais possible pour longtemps une réconciliation inter-Maronite tant qu'ils les seuls a avoir droit a la Chaise.

    Gaby SIOUFI

    09 h 49, le 10 septembre 2018

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