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Liban - Réfugiés palestiniens

La décision US d’arrêter le financement de l’Unrwa nourrit les appréhensions d’implantation au Liban

Hariri affirme que l’État fera tout pour venir en aide à l’agence onusienne.

Réunie hier, la commission parlementaire des Affaires étrangères a estimé que la décision américaine de cesser de financer l’Unrwa avait pour « objectif de légaliser l’occupation (israélienne), ses crimes contre l’humanité et ses plans de colonisation en Palestine, notamment à Jérusalem ». Photo ANI

La décision des États-Unis de mettre fin au financement de l’agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés palestiniens (Unrwa) continue de provoquer de vives réactions au Liban, notamment celles de partis et personnalités politiques qui voient en ce retrait une intention de favoriser l’implantation des Palestiniens.

Vendredi dernier, les États-Unis, qui étaient de loin les plus grands contributeurs de l’Unrwa, ont annoncé qu’ils cessaient de financer l’organisme onusien, dénonçant ses activités « irrémédiablement biaisées », selon la porte-parole du département d’État, Heather Nauert. Washington ne « veut plus supporter la part très disproportionnée de ce fardeau », a précisé M. Nauert dans un communiqué, ajoutant qu’il n’y aurait pas d’autre contribution au-delà du versement en janvier 2018 de 60 millions de dollars à l’Unrwa.

Sur le lien entre le retrait du financement américain de l’Unrwa et l’implantation des Palestiniens, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a affirmé lors d’une réunion du bloc du Futur, hier en soirée, que « le Liban est tenu d’appliquer la Constitution », qui interdit l’implantation. Il a affirmé, selon un communiqué publié à l’issue de la réunion, que « l’État va se mobiliser dans tous les sens afin d’aider l’Unrwa à poursuivre son action ».

Les appels aux communautés arabe et internationale pour continuer à soutenir les réfugiés palestiniens se sont par ailleurs multipliés, d’autant que la cessation des services rendus par l’Unrwa aux plans médical, social et éducatif, à plus de 450 000 Palestiniens répartis sur 12 camps, risque de porter un coup à la sécurité et la stabilité du pays. Selon l’agence al-Markaziya, l’Unrwa pourvoit actuellement à l’éducation de 32 350 élèves dans près de 70 écoles, et assure ses services dans 27 centres médicaux.

Le Parti socialiste progressiste a mis en garde contre « des intentions cachées visant à dessaisir les Palestiniens de leur droit au retour, en prévision de la liquidation de la cause palestinienne et de l’imposition de solutions suspectes contre le peuple palestinien ».

Dans un communiqué, le PSP a appelé à « la plus grande campagne populaire, politique et diplomatique de soutien à l’agence », invitant les autres pays donateurs à combler le vide financier en vue d’empêcher « l’impact social négatif » qu’aurait un arrêt des services de l’agence onusienne. Il a appelé dans ce cadre à « une prise de position nationale basée sur le soutien apporté par le Liban à la cause palestinienne et au droit de retour des réfugiés », en même temps qu’il a exhorté les États arabes à « adopter une position ferme vis-à-vis de cette question ».

De son côté, la commission parlementaire des Affaires étrangères, présidée par Yassine Jaber, député du bloc de Nabih Berry, a publié hier un communiqué après sa réunion, dans lequel elle a noté que la décision américaine « fait suite à celle du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem ». Elle a estimé que « l’objectif est de légaliser l’occupation, ses crimes contre l’humanité et ses plans de colonisation en Palestine, notamment à Jérusalem ». La commission a exprimé son soutien à l’appel du président du Parlement, Nabih Berry, qui avait réclamé lundi une réunion urgente de la Ligue arabe pour « discuter de la portée de la démarche américaine ». Partageant les appréhensions du ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, quant à « un projet d’implantation que le Liban et la Palestine refusent », la commission a dit « se joindre au ministre pour appeler les divers États (donateurs) à accroître leurs contributions à l’Unrwa et éviter la catastrophe sociale qui pourrait résulter de l’arrêt de l’action de l’agence onusienne ». Dimanche, le ministre des Affaires étrangères avait condamné la décision des États-Unis, estimant qu’elle démontrait « la volonté de Washington de mettre fin au droit sacré au retour des Palestiniens ».

La question de l’arrêt du financement de l’Unrwa a par ailleurs fait l’objet hier d’une réunion du ministre sortant de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Pernille Dahler Kardel. Celle-ci s’est informée de l’impact que risque de produire la décision américaine sur la situation sécuritaire et sociale dans les camps palestiniens, se demandant quelles seraient les idées alternatives.

La décision des États-Unis de mettre fin au financement de l’agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés palestiniens (Unrwa) continue de provoquer de vives réactions au Liban, notamment celles de partis et personnalités politiques qui voient en ce retrait une intention de favoriser l’implantation des Palestiniens. Vendredi dernier, les États-Unis, qui étaient de loin les...

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