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Diaspora - Diaspora

À Toulouse, les étudiants libanais ne se sentent plus seuls

Il y a trois ans naissait l’Association des amis du Liban dans ce département du sud-ouest de la France, dont l’objectif est d’accueillir les nouveaux venus.

Soirée libanaise. Photo DR

Débarquer seul dans une grande ville pour y suivre des études n’est jamais évident, surtout pour des jeunes aussi choyés dans leur cocon familial que sont en général les étudiants libanais. Pour mieux les accueillir et accompagner leurs premiers pas dans leur nouvelle vie, l’Association des amis du Liban a vu le jour il y a trois ans à Toulouse, fondée et présidée par Paul Assouad, un architecte d’origine libanaise, émigré en France depuis 1983.

« Les membres de cette association sont pour la plupart de jeunes Libanais, explique Paul Assouad à L’OLJ. Nous avons remarqué qu’une nouvelle génération d’étudiants se dirige vers la France, probablement parce qu’il y a des avantages à suivre ses études dans ce pays, et aussi parce qu’il existe un réel besoin de diplômés dans certains domaines. Mais avant d’en arriver là, les premiers pas des jeunes dans une ville étrangère sont souvent semés d’embûches, et nous sommes là pour eux. »

L’Association des amis du Liban accompagne ces jeunes de plusieurs manières : en organisant des activités qui ouvrent la voie à des rencontres entre eux, en leur donnant des conseils pratiques, notamment pour mener à bien les formalités d’obtention de la carte de séjour ou autre, en œuvrant à leur fournir certaines facilités comme pour l’ouverture de comptes en banque, en débrouillant des lieux de résidence pour les nouveaux venus jusqu’à la location d’un appartement… L’association publie une newsletter de manière régulière et organise des rencontres à certaines occasions particulières.

« Nous avons aussi mis en place certaines activités visant à garder les émigrés en contact avec leurs racines, notamment un cours de langue libanaise que suivent actuellement dix enfants de couples libanais et dix adultes désireux d’apprendre la langue de leurs ancêtres », explique Paul Assouad. Il précise cependant que si l’association a pour objectif d’aider les émigrés à retrouver leurs racines ou rester en contact avec leur pays d’origine, elle reste une entité apolitique et non rattachée à une quelconque appartenance communautaire, et que sa philosophie est très éloignée de tout repli sur soi ou d’une quelconque ghettoïsation.

« Contrairement aux communautés libanaises dans des villes comme Paris, qui se rassemblent de manière plus naturelle, les émigrés qui débarquent dans une ville comme Toulouse ont souvent le réflexe de freiner leur volonté de se retrouver entre eux, de peur d’être stigmatisés comme communauté renfermée sur elle-même, souligne Paul Assouad. Il est donc très important pour nous d’organiser nos activités sans aucune velléité d’isolement, tout en donnant à ces jeunes le privilège d’avoir un soutien et de ressentir un peu de la chaleur du pays, qu’ils ont perdue en le quittant. Nous les encourageons à considérer leur apport dans leur nouvelle société comme une source de richesse et non de différence. »

Une génération tiraillée…

L’Association des amis du Liban à Toulouse compte actuellement environ 125 membres. Son fondateur connaît bien les vicissitudes auxquelles sont confrontés les jeunes étudiants libanais, ayant lui-même décidé de poursuivre ses études en France en 1983, en pleine guerre au Liban, durant laquelle il a vécu des horreurs de par son activité de secouriste.

« Je me suis parfaitement intégré en France, mais mon amour du pays reste intact, affirme-t-il. Je n’ai vraiment décidé de rester définitivement dans mon pays d’adoption qu’après avoir eu des enfants, de peur pour leur avenir. Ma femme – qui est libanaise également – et moi leur avons inculqué l’amour du pays. Mais que faire ? Nous ne pouvons envisager un retour au bercail dans ces conditions difficiles. Notre destin est d’être continuellement tiraillés. »

Paul Assouad et les membres de l’association continueront donc d’épauler les jeunes étudiants et d’organiser leurs activités, avec l’indépendance qui caractérise leur association, celle-ci ne nécessitant pas de collecte de fonds, à part de faibles cotisations de la part des membres. « La mairie de Toulouse nous assure des locaux pour nos différentes activités », souligne-t-il. Et si l’association est basée à Toulouse, elle n’en fait pas moins partie d’un réseau d’associations libanaises en France.

Pour contacter les Amis du Liban à Toulouse, il est possible de consulter leur page Facebook, ou d’écrire à l’adresse e-mail suivante :

info@amisduliban-toulouse.com

Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Débarquer seul dans une grande ville pour y suivre des études n’est jamais évident, surtout pour des jeunes aussi choyés dans leur cocon familial que sont en général les étudiants libanais. Pour mieux les accueillir et accompagner leurs premiers pas dans leur nouvelle vie, l’Association des amis du Liban a vu le jour il y a trois ans à Toulouse, fondée et présidée par Paul Assouad,...