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À La Une - conflit

Nouvelle attaque contre des civils au Yémen : houthis et coalition s'accusent

Le Hezbollah dénonce "un nouveau massacre" de la coalition.

Des rebelles houthis à Sanaa, le 18 juin 2017. Photo AFP/Mohammed Huwais

Une nouvelle attaque a fait des morts parmi les civils, au Yémen, pays en proie à la guerre, les rebelles et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite s'accusant mutuellement vendredi d'en porter la responsabilité.


L'attaque a été dénoncée par l'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l'ONG Norwegian Refugee Council qui ont appelé à épargner les civils. Elle s'est produite jeudi dans l'ouest du pays où la coalition militaire intervient depuis 2015 au côté du pouvoir contre les rebelles houthis qui s'étaient emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa.

Selon les médias des rebelles, 31 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et blessées dans des raids aériens sur un bus de déplacés et une habitation de la région d'al-Douraïhimi, au sud de la ville de Hodeida. L'agence Saba des rebelles, citant différents responsables des insurgés a ensuite donné divers bilans dont l'un faisant état de 21 enfants et quatre femmes tués. Mais l'agence WAM des Emirats arabes unis, un pilier de la coalition, a affirmé que ce sont les houthis qui ont tiré un missile "balistique fabriqué en Iran", contre des civils, tuant un enfant, et blessant des dizaines d'autres, dont trois grièvement. Les bilans des deux côtés n'ont pas pu être confirmés de source indépendante.

La représentation de l'Unicef à Sanaa a demandé dans un tweet: "Quand va s'arrêter la cruauté ?" en appelant à "l'arrêt de la guerre contre les enfants". La représentation cite des informations de presse faisant état de "26 enfants tués" à al-Douraïhimi, sans confirmer ce bilan. "Nous sommes consternés par les conflits qui ne sont régis par aucune loi de la guerre", a commenté de son côté le Norwegian Refugee Council, dans un communiqué, en refusant "toute justification" d'attaques contre les civils.

Dans ce conflit, l'Arabie saoudite, voisine du Yémen, accuse l'Iran, son rival régional, de fournir des missiles balistiques aux houthis, ce que Téhéran dément.

Le secteur d'al-Douraïhimi, à une vingtaine de km au sud de Hodeida connaît depuis deux semaines des combats entre rebelles et forces progouvernementales encadrées par les forces émiraties. Une offensive d'envergure de la coalition lancée en direction pour reprendre Hodeida aux rebelles a, elle, été stoppée depuis des semaines pour donner une chance aux efforts de paix.



(Lire aussi : Raid aérien au Yémen : doutes sur l'enquête saoudienne)



"Un nouveau massacre"
Le Hezbollah, allié de Téhéran, a dénoncé un "nouveau massacre commis par la coalition saoudo-américaine". Dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi, le Hezbollah affirme que "ce nouveau massacre" ayant notamment visé "des femmes et des enfants" est intervenu "alors que le sang des écoliers du Yémen n’a pas encore séché", et appelle "la communauté internationale à faire face à cette nouvelle agression".

Le 9 août, 51 personnes dont quarante enfants avaient péri dans le nord du Yémen dans une frappe attribuée à la coalition, un bilan fourni par la Croix-Rouge internationale qui rappelle le lourd tribut payé par les civils dans le conflit. La coalition a ensuite annoncé l'ouverture d'une enquête.

Les rebelles houthis, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme), sont soutenus par l'Iran qui dément toutefois leur fournir un appui militaire. L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis assurent que le Hezbollah a envoyé des combattants au Yémen auprès des houthis, ce que le parti de Dieu dément.


La coalition a été accusée d'avoir commis de nombreuses bavures contre des civils au Yémen. Elle a admis sa responsabilité dans certains raids mais elle accuse régulièrement les houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains.

Dans un communiqué publié vendredi, Human Rights Watch (HRW) a estimé que les enquêtes de la coalition sur ce genre d'attaques "manquent de crédibilité". "Pendant plus de deux ans, la coalition prétend enquêter de manière crédible sur des frappes aériennes mais les enquêteurs ne font guère plus que couvrir les crimes de guerre", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.

Le conflit a fait quelque 10.000 morts, selon l'ONU.



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