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Moyen Orient et Monde - Polémique

Les Iraniens « pas impressionnés » par les tweets de Trump

L’armée avertit qu’elle répondra avec « force » aux menaces américaines.

Une photo datée du 22 juillet montrant le président iranien Hassan Rohani et son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Iranian Presidency/HO/AFP Photo

Téhéran continuait de répondre, hier, aux tweets rageurs du président Donald Trump, opposant à ses menaces une fin de non-recevoir ou d’autres menaces.
Le ton est monté entre Téhéran et Washington depuis un avertissement dimanche du président Hassan Rohani à Donald Trump, lui conseillant de « ne pas tirer les moustaches du tigre » et assurant qu’un conflit avec l’Iran serait la « mère de toutes les guerres ». Dans un registre évoquant celui utilisé il y a un an face à la Corée du Nord, le président américain a répondu dans un tweet en majuscules : « NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L’HISTOIRE EN ONT CONNU AUPARAVANT. » « FAITES ATTENTION! » lui a alors rétorqué lundi soir, sur le même mode, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, ajoutant : « NOUS NE SOMMES PAS IMPRESSIONNÉS », dans un tweet rédigé en anglais. Si les États-Unis tentent de bloquer les exportations pétrolières de l’Iran, le pays répondra par des mesures équivalentes, a renchéri, hier, Bahram Qassemi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Si l’Amérique veut s’engager dans cette direction, elle fera à coup sûr face à une réaction et à des représailles équivalentes de la part de l’Iran », a-t-il affirmé, selon l’agence IRNA. Le président iranien a averti que l’Iran pourrait fermer le détroit stratégique d’Ormuz, qui contrôle le Golfe et par où passe jusqu’à 30 % du pétrole mondial transitant par voie maritime. Une menace qui a poussé le centre de réflexion International Crisis Group à relever le niveau de menace sur ce passage stratégique à « sévère ». Le chef d’état-major des forces armées iraniennes y est aussi allé de son avertissement en cas de poursuite des menaces américaines contre les intérêts de l’Iran. « (Les Américains) recevront une riposte forte et ferme (...) aux endroits où ils se trouvent et contre leurs intérêts dans la région et à travers le monde », a prévenu hier le général Mohammad Bagheri, selon l’agence de presse officielle IRNA. L’Iran n’a « jamais provoqué la guerre » et « cherche la paix et la stabilité dans la région », a-t-il ajouté, avant de prévenir : « Tous les complots visant le peuple iranien seront étouffés à la naissance et les ennemis recevront une leçon inoubliable. »
Pour sa part, le président du Parlement iranien Ali Larijani a estimé que les propos virulents formulés par Donald Trump sur Twitter étaient ceux d’un « fauteur de troubles ». « Les États-Unis pratiquent le désordre et la sauvagerie dans les relations diplomatiques », a-t-il jugé, selon IRNA.

Avalanche de questions
Les messages virulents de M. Trump ont suscité une avalanche de questions quant à leur portée exacte. Interrogée sur les motivations du président, sa porte-parole Sarah Sanders a souligné que son « objectif ultime » était de s’assurer que Téhéran n’obtienne pas l’arme nucléaire et « la protection des Américains ». Nombre d’observateurs voient néanmoins dans la virulente sortie du président une volonté de faire diversion au moment où il traverse une passe difficile après ses propos particulièrement conciliants à l’égard de son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki. « Frustré par l’absence de progrès avec la Corée du Nord, en colère à cause des réactions négatives après Helsinki, Trump essaye d’évacuer, de faire le dur et de changer de sujet », estime Aaron David Miller, ancien diplomate et négociateur dans plusieurs administrations démocrates comme républicaines. « Si la tirade en majuscules de Trump démontre une chose, c’est que les États-Unis n’ont pas de politique sur l’Iran », ajoute-t-il, déplorant une rhétorique « vide et ridicule ».
S’appuyant sur ses discussions avec des responsables européens, Rob Malley, président de l’International Crisis Group, souligne de son côté que ces derniers « ne prennent pas vraiment au sérieux (le tweet présidentiel), y voyant d’abord une façon de détourner l’attention de Mueller (procureur spécial qui enquête sur une éventuelle collusion entre Moscou et l’équipe Trump) et Poutine ». M. Trump, qui a fait du régime de Téhéran sa principale bête noire, a claqué la porte, le 8 mai dernier, de l’accord sur le nucléaire iranien, ouvrant ainsi la porte à un rétablissement de toutes les sanctions levées contre l’Iran.

Sources : agences

Téhéran continuait de répondre, hier, aux tweets rageurs du président Donald Trump, opposant à ses menaces une fin de non-recevoir ou d’autres menaces.Le ton est monté entre Téhéran et Washington depuis un avertissement dimanche du président Hassan Rohani à Donald Trump, lui conseillant de « ne pas tirer les moustaches du tigre » et assurant qu’un conflit avec l’Iran...

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