Les rebelles du Soudan du Sud ont rejeté lundi un plan de paix censé rétablir le chef insurgé Riek Machar dans ses fonctions de vice-président, estimant que cette mesure, en soi, n'entame en rien la mainmise du président Salva Kiir sur le pouvoir.
Riek Machar était le vice-président de Salva Kiir jusqu'en 2013, année au cours de laquelle leurs désaccords politiques ont dégénéré en une guerre civile ouverte, qui a ensanglanté le pays jusqu'à maintenant. L'accord faisant de nouveau de Machar le premier vice-président a été trouvé à Entebbe en Ouganda, lors de discussions sous la médiation du président ougandais, Yoweri Museveni. Le pacte a été annoncé dimanche par la présidence sud-soudanaise.
Un responsable de l'organisation rebelle de Riek Machar, le SPLM-IO, a cependant estimé lundi que cet accord n'était pas acceptable. Pour Puok Both Baluang, porte-parole adjoint du SPLM-IO, les rebelles doivent nommer deux des quatre vice-présidents, comme envisagé par l'accord d'Entebbe, et Kiir doit lâcher davantage de pouvoirs. "Dans ces négociations, nous ne baisserons pas la garde juste pour le poste de premier vice-président. Nous nous concentrons davantage sur les problèmes structurelles et institutionnelles, afin de limiter les pouvoirs du régime Kiir à la fois au sein de l'exécutif et du parlement", a-t-il dit. On ignore si Baluang s'exprimait au nom de Riek Machar, qui n'a pu être contacté pour le moment.
Le SPLM-IO est le plus important des groupes rebelles en lutte contre le gouvernement de Salva Kiir, et des combattants alliés à cette organisation contrôlent plusieurs secteurs proches de la capitale, Juba.
L'accord d'Entebbe, s'il venait à être entériné par les rebelles, marquerait un progrès notable dans les efforts de médiation destinés à en finir avec la guerre civile, qui oppose pour l'essentiel l'ethnie des Dinka, de Salva Kiir, aux Nuer dont fait partie Riek Machar, et a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2013.
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