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Liban - Éclairage

Des mesures exceptionnelles requises pour débloquer la formation du gouvernement

Retour à la case départ. La formation du gouvernement, qui bute depuis plusieurs semaines contre des obstacles qui se sont avérés jusque-là insurmontables, ne sera pas achevée de sitôt si l’on en croit les signaux. Les efforts entrepris en début de semaine pour tenter de lever les obstacles, aussi bien au plan de la représentation des FL que celle des druzes joumblattistes au sein du futur gouvernement, n’ont pas abouti pour l’heure. 

Les visites entreprises successivement par le chef des FL, Samir Geagea, et le chef du PSP, Walid Joumblatt, à Baabda, en vue de trouver une issue aux multiples blocages autour des représentations respectives, n’ont pas occasionné une percée sur ce plan. Elles auraient même attisé un peu plus la tension entre le CPL et les FL ainsi que sur le front CPL-PSP, notamment après la déclaration du leader druze, qui a réitéré, sur le perron du palais présidentiel, son affirmation concernant « l’échec » du sexennat actuel. 

Le chef du CPL, Gebran Bassil, a lancé pour sa part, lors de ses apparitions télévisées, des messages on ne peut plus clairs sur les modalités de distribution des portefeuilles au sein du prochain gouvernement, suscitant aussitôt la réaction des FL qui ont procédé à la publication de certaines clauses de l’accord de Meerab, qui prévoient le principe de la parité entre le CPL et les FL en matière de répartition des portefeuilles ministériels, mais aussi des quotes-parts au sein de l’administration et un partenariat effectif tout au long du sexennat, les FL devant en contrepartie soutenir l’accès de M. Aoun à la présidence. 


(Lire aussi : Le patient libanais, l'éditorial de Issa Goraieb)


M. Joumblatt, qui réclame depuis le début trois portefeuilles pour son parti, a maintenu sa position. Il en va de même pour les FL qui réclament cinq portefeuilles, mais se disent prêtes à revoir leurs revendications à la baisse si elles obtiennent des portefeuilles régaliens. 

À la lumière de cette polémique, il n’y a plus qu’à attendre le retour de M. Bassil de vacances, ainsi que celui du chef du Parlement, Nabih Berry, et du Premier ministre, Saad Hariri, également en congé. Entre-temps, le nœud gordien de la représentation chrétienne reste entier, bien que le Premier ministre ait déjà fait part au président de sa conviction profonde de la légitimité des demandes formulées aussi bien par les FL que par le PSP et du fait que leur participation au futur gouvernement est incontournable. 

En attendant le retour de M. Bassil notamment, une réunion devrait en principe réunir le ministre sortant FL de l’Information, Melhem Riachi, avec le député Ibrahim Kanaan, pour aplanir le terrain et faire baisser la tension d’un cran. Une initiative dont les résultats ne sont aucunement garantis, selon certains observateurs convaincus qu’il faudrait des mesures exceptionnelles que devraient parrainer MM. Aoun et Hariri personnellement, le premier pour pouvoir lever l’obstacle chrétien, le second, pour résoudre le problème de la représentation du PSP. 


(Lire aussi : Les FL mettent le CPL au pied du mur)


Selon des observateurs qui suivent de près les tractations en cours, les entraves seraient l’œuvre de parties externes, en l’occurrence l’Iran, qui chercherait ainsi à renflouer sa position sur la scène libanaise. Dans certains milieux politiques chrétiens, on affirme que les raisons de l’impasse seraient à rechercher dans la volonté du Hezbollah de s’assurer le tiers du blocage de sorte à garantir sa pérennité, notamment à la lumière des changements majeurs que la région est appelée à connaître. C’est ce qui fera dire à des observateurs que le gouvernement ne sera pas formé avant que se décante la situation en Syrie, au lendemain du plan américano-russe imposé au président Bachar el-Assad. Ce dernier est désormais appelé à prendre le contrôle de toutes les frontières, en éjectant hors du pays l’ensemble des milices et, à leur tête, le Hezbollah et les gardes révolutionnaires iraniens. 

Pressé de voir le gouvernement mis en place au plus tôt, le Hezbollah a brandi le slogan des critères unifiés en matière de détermination des quotes-parts, une position aussitôt rejointe par M. Bassil. Ce dernier a toutefois rajouté une nuance à l’équation, en évoquant la primauté de la règle de la représentation populaire et non parlementaire, sachant que, selon lui, le CPL a obtenu 55 % des voix chrétiennes, contre 32 % pour les FL.



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commentaires (2)

CA NE DEPEND QUE DU CPL QUI NE RESPECTE PAS SES ENGAGEMENTS ENVERS LES F.L.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 22, le 07 juillet 2018

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Commentaires (2)

  • CA NE DEPEND QUE DU CPL QUI NE RESPECTE PAS SES ENGAGEMENTS ENVERS LES F.L.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 22, le 07 juillet 2018

  • ils signent un accord et ensuite crachent dessus, un grand classique venant du deserteur en chef

    George Khoury

    07 h 48, le 07 juillet 2018

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