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Ribal Molaeb

Génération Orient III : #7 Ribal Molaeb, altiste, 25 ans

Vingt-cinq ans, débordant d’énergie et piaffant comme un cheval en cavale. Entre deux passions dévorantes, la musique d’abord, mais la peinture aussi, Ribal Molaeb mène fermement sa barque.  

Bon sang ne saurait mentir. Fils du peintre Jamil Molaeb, le jeune homme très vite s’est senti attiré par l’art. Partageant sa vie entre Vienne où il s’est installé et le Liban, notamment à Bayssour où sont la demeure familiale, le musée de son père et la plateforme de son Festival de musique et de beaux-arts, l’altiste grimpe rapidement les échelons de la gloire.

Cheveux courts et front déjà dégarni, des yeux vifs au regard noisette, une silhouette mince dans un pantalon couleur brique sur bottes à la hussarde et pull ramagé, tricoté par sa grand-mère mais qui a l’allure d’un Missoni, le verbe feutré et utilisant une langue arabe étoilée d’un accent allemand naissant, les mains blanches aux doigts fins et longs, Ribal Molaeb est l’incarnation de la simplicité.

Amoureux fou du violon à six ans, tout en restant sous la houlette de Ghazi Merhi, son professeur en ce temps-là, c’est sa mère qui le conduit comme tout sage écolier au Conservatoire où il fait ses gammes. L’ADN est dans les gènes, son grand-père était clarinettiste…

À peine sorti de l’adolescence, il est remarqué par Daniel Barenboïm et siège dans l’East-Western Divan Orchestra où il fera des tournées aux quatre points cardinaux. Entre-temps, il avait basculé vers l’alto dont le timbre est plus proche de la voix humaine et où il y a moins de concurrence et de stress que dans l’univers du violon… D’autant, comme il le reconnaît avec un sourire enjôleur, que la plupart des altistes sont cool, décontractés, et ont une nature de compositeurs, et que c’est ce qu’il est essentiellement…

Aujourd’hui, il vient d’être nommé directeur artistique du festival Sumito (combinaison des premières lettres des noms des villes Susen, Mirella, Toggemier) en Suisse (l’équivalent de son festival à Bayssour), pour organiser huit concerts et expositions en trois différents points des régions helvétiques. Un festival pour l’élite entre musique de chambre (en petites salles comme autrefois) et expositions de peinture.


Dans l’atelier du père

Quand on lui demande pourquoi il a choisi Vienne, sa réponse fuse en toute spontanéité. Il explique que c’est la source de la musique classique, comme Paris l’est pour la peinture ; que Vienne est le lieu de pèlerinage des musiciens. Sa maison est dans la rue où est mort Schubert, et pour lui, la vie d’un musicien à Vienne est exemplaire, car sa maison est entre l’Opéra House, le Musikverein et l’Académie de musique. C’est d’ailleurs dans ces ruelles qu’ont déambulé Beethoven, Brahms et Schubert…

Comment expliquer le second volet de sa carrière, qui vient de se révéler avec la peinture ? Ribal Molaeb a grandi dans l’atelier de son père, côtoyant depuis toujours les tubes de couleurs, les chevalets, les toiles qu’on tire et l’odeur de la térébenthine qui imprègne les murs. Dans ses années d’études à Vienne, avec la discipline de fer au quotidien d’un musicien, il avoue avoir eu des bouffées de nostalgie pour son père, son pays, le ciel du Liban, ses pins, ses chênes, ses pierres et sa mer. La peinture était pour lui un moment d’évasion idéal. C’est en autodidacte éclairé qu’il a alors abordé la toile, travaillant exclusivement avec l’huile, source du parfum des olives…

Quatre expositions sont déjà prévues en Europe. En attendant que les cimaises libanaises accueillent le digne fils de son père, Jamil Molaeb.

En trois ans, plus de trente musiciens étrangers, toutes nationalités confondues, sont déjà venus au festival de Bayssour pour un très riche échange culturel. Et ont découvert le paysage, la nature, la gastronomie et le style de vie des Libanais. C’est dans cet esprit de communication, de partage et d’épanouissement culturel que s’active ce fringant jeune altiste qui croque la vie à belles dents…


Ghaleb Hawila en 24 images par seconde:



Vingt-cinq ans, débordant d’énergie et piaffant comme un cheval en cavale. Entre deux passions dévorantes, la musique d’abord, mais la peinture aussi, Ribal Molaeb mène fermement sa barque.  Bon sang ne saurait mentir. Fils du peintre Jamil Molaeb, le jeune homme très vite s’est senti attiré par l’art. Partageant sa vie entre Vienne où il s’est installé et le Liban,...

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