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Liban - Régions

Une clinique médicale à la prison de Baalbeck pour améliorer les soins d’urgence

L’ambassade d’Australie a inauguré, mercredi, une clinique médicale à la prison de Baalbeck dans le but d’améliorer les conditions de vie des détenus.

La nouvelle clinique médicale de la prison de Baalbeck. Photo Yohan Poncet

Dans une petite salle blanche de la prison de Baalbeck, on trouve désormais une table d’examen, un tableau pour mesurer l’acuité visuelle, un électrocardiographe, un appareil d’échographie et d’autres appareils médicaux de base. L’équipement est flambant neuf. Sur proposition du Centre Khiam de réhabilitation pour les victimes de la torture, cette clinique médicale a pu être ouverte grâce au financement de l’ambassade d’Australie (14 000 dollars). Ont aussi été mis à la disposition des détenus de Baalbeck : deux vélos d’intérieur, quatre téléviseurs, quatre ventilateurs et 70 lits.
Accompagnée par le mohafez de Baalbeck-Hermel Bachir Khodr et par Khalil Ahmad Kassem, représentant du directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), la seconde secrétaire près l’ambassade australienne Antonia Da-Rin a fait le tour de la prison en passant par la clinique. D’un coup de ciseau, elle a défait le ruban rouge qui barrait l’entrée de la clinique, s’est installée sur la table d’examen, a inspecté l’équipement qu’on lui détaillait. « Nous espérons que cette petite contribution améliorera la qualité de vie des détenus et aidera les FSI qui travaillent dur dans des prisons en surpopulation », a-t-elle déclaré.

Surpopulation carcérale
Cent personnes sont actuellement détenues à la prison de Baalbeck, qui ne peut en accueillir que soixante-dix. La rapide visite d’une cellule et de l’espace commun aux prisonniers ne laisse aucun doute : bien que la prison ait été rénovée en 2016 par la Croix-Rouge libanaise, les locaux exigus obligent les détenus à s’entasser. « Ce n’est pas une exagération de dire que nos prisons sont loin de répondre aux standards internationaux », affirme Mohammad Safa, secrétaire général du Centre Khiam dans son discours d’inauguration. En 2012, selon le rapport national statistique sur la santé au Liban, « toutes les prisons du Liban (étaient) en surpopulation, ce qui représente un obstacle majeur au respect des droits fondamentaux des individus emprisonnés, comme l’accès universel aux services de santé ». Ismaël Noun, un des deux infirmiers, qui travaille à la prison de Baalbeck depuis huit ans, est pourtant optimiste. « Cette clinique nous permettra de fournir un meilleur service aux détenus, explique-t-il. Au lieu de transférer les prisonniers à l’extérieur, nous pourrons réaliser plus d’examens sur place. » Avec son collègue, ils alternent leur présence toutes les 48 heures pour assurer une présence médicale continue. Quinze prisonniers suivent un traitement médical quotidien.

Un engagement étatique « minimal »
Cette clinique est la troisième ouverte à l’initiative du Centre Khiam avec des fonds australiens, après les prisons de Jeb Jennine et Rachaya al-Wadi. Mais ces projets ne concernent que l’équipement médical et ne garantissent pas la présence du personnel nécessaire. « Nous ne pouvons pas tout faire », relève Lina Dana, coordinatrice du projet pour le centre. « Les FSI doivent avoir plus de personnel, plus de médecins dans les prisons », souligne-t-elle. Pour l’association, l’engagement de l’État libanais en ce qui concerne la question carcérale reste trop « minimal ». Un infirmier de plus avait en effet été demandé par la prison, mais cette demande a été refusée en raison d’un manque général d’infirmiers.

Les problèmes psychologiques
Le mohafez Bachir Khodr se dit très préoccupé par l’état de la prison. « J’ai demandé au Premier ministre de construire une prison avec tout ce qu’il faut pour les droits de l’homme et pour la sécurité », précise-t-il. Il espère que ce projet verra prochainement le jour. « Les prisons sont très mal organisées », poursuit le mohafez qui explique que faire vivre côte à côte des prisonniers coupables de crimes et d’autres de délits mineurs n’est pas synonyme de bonne gestion du milieu carcéral. « On veut que les prisonniers sortent dans un meilleur état que celui dans lequel ils sont entrés. » Car l’ouverture d’une clinique ne résout pas le problème de santé le plus récurrent des prisons libanaises : la dépression. En 2009, selon le rapport national statistique sur la santé au Liban, c’était la plus fréquente des « maladies » détectées chez les prisonniers. « Nombre de détenus sont arrêtés pour des faits liés aux drogues. Certains ont des problèmes psychologiques et n’ont pas accès à des soins réguliers », indique Lina Dana. Le Centre Khiam de réhabilitation intervient ponctuellement dans les prisons libanaises pour assurer un suivi psychologique, mais c’est « un trop gros fardeau » pour les associations seules, selon la coordinatrice. L’organisation compte postuler au prochain appel à projets de l’ambassade d’Australie afin de poursuivre son travail d’ouverture de cliniques médicales en milieu carcéral l’année prochaine.

Dans une petite salle blanche de la prison de Baalbeck, on trouve désormais une table d’examen, un tableau pour mesurer l’acuité visuelle, un électrocardiographe, un appareil d’échographie et d’autres appareils médicaux de base. L’équipement est flambant neuf. Sur proposition du Centre Khiam de réhabilitation pour les victimes de la torture, cette clinique médicale a pu être...

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