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À La Une - Liban

Nasrallah : Le Hezbollah veut aider à un retour "digne et sûr" des réfugiés syriens

Le secrétaire général du Hezbollah appelle à la formation rapide d'un gouvernement d'union nationale.

A Ghaziyé, au Liban-Sud, des Libanais jouent au babyfoot en écoutant le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, retransmis en direct sur la chaîne al-Manar, le 29 juin 2018. REUTERS/Ali Hashisho

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti veut aider les réfugiés syriens au Liban à rentrer chez eux de manière "sûre et digne", alors que cette question divise la classe politique libanaise, certains responsables, ainsi que la communauté internationale, estimant qu'un tel retour est prématuré.

Lors d'un discours télévisé retransmis en direct, le responsable chiite a également appelé les responsables libanais à former sans plus tarder un gouvernement d'union nationale qui inclurait les différentes formations, alors que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'a toujours pas réussi à former son équipe après les législatives du 6 mai.

Hassan Nasrallah a aussi évoqué la question du décret contesté de naturalisation de centaines de personnes et la situation sécuritaire dans la Békaa, avant d'aborder la situation régionale, notamment en Syrie, dans les territoires palestiniens occupés et au Yémen.


(Lire aussi : Un premier groupe de près de 300 réfugiés syriens à Ersal retournent chez eux)


Réfugiés syriens
En ce qui concerne les réfugiés syriens, Hassan Nasrallah a appelé à traiter la question loin des tensions. "Aucun responsable libanais n’a évoqué un retour forcé de ces déplacés. Tout le monde parle d’un retour volontaire et sûr, a affirmé le chef du Hezbollah. Alors pourquoi compliquer les choses avec les Nations unies et les organisations internationales? Les déplacés qui veulent rentrer chez eux doivent le faire, et les conditions sûres pour leur retour seront assurées", a affirmé Hassan Nasrallah. 

Les responsables libanais, notamment le président de la République, appellent depuis plusieurs mois à organiser leur retour vers des zones sûres contrôlées par le régime syrien, sans attendre une solution politique au conflit. Vendredi, le président Aoun a assuré que le Liban n'exerçait pas de pression sur les réfugiés syriens installés en territoire libanais afin qu'ils retournent chez eux.

Plus d'un million de réfugiés syriens sont présents au Liban depuis le début du conflit en Syrie en 2011. Jeudi, un convoi a transporté dans le Qalamoun-Ouest, en Syrie, près de 300 réfugiés syriens installés à Ersal, bourgade sunnite située dans le nord-est de la Békaa qui en accueille 36.000, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), après avoir reçu l'aval du régime syrien, en présence de soldats de l'armée libanaise, d'agents de la Sûreté générale et de la Croix-rouge libanaise.

Ce retour, annoncé il y a deux semaines, a été à l’origine d’une confrontation sans précédent entre le chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil et le HCR. Au début du mois, M. Bassil avait accusé l'agence onusienne d'entraver le retour volontaire des réfugiés syriens dans leur pays, puis gelé les procédures de renouvellement des permis de séjour de ses employés. Le HCR estime pour sa part que tout retour en Syrie est prématuré, mais ne s'oppose pas à des retours volontaires.

"Selon nos informations, il y a des parties internationales et mêmes locales qui veulent dissuader les déplacés de rentrer chez eux, notamment en leur fournissant de fausses informations. Cela doit cesser", a insisté le chef du Hezbollah. "Dissuader les déplacés syriens de rentrer chez eux cause du tort à leurs pays et au nôtre. Nous devons les aider à rentrer chez eux dignement". Et de poursuivre : "Nous, en tant que Hezbollah, et du fait de nos relations solides avec l’État syrien, voulons proposer notre aide. Nous l’avons fait lors d’accords passés avec les éléments armés. Aujourd’hui, nous voulons le faire avec les déplacés. Nous allons mettre un place un mécanisme pour entrer directement en contact avec eux (…) afin que le plus grand nombre puisse rentrer de manière sûre. Nous avons mis en place des numéros de téléphones afin que les déplacés puissent nous contacter. Nous allons également mettre en place des comités pour venir en aide aux déplacés qui le souhaitent".


(Lire aussi : Gouvernement : En dépit de l’optimisme affiché par Hariri, l’éclaircie ne semble pas être pour demain)


Gouvernement
Sur un autre plan, Hassan Nasrallah a commenté les efforts pour la formation d'un nouveau gouvernement. "Nous continuons d’appeler à la formation rapide d’un gouvernement, et ceux qui affirment que nos appels sont liés à des craintes concernant la situation régionale ont tort", a lancé le chef du Hezbollah.

Jeudi, le groupe parlementaire du parti chiite avait appelé à la cohésion nationale pour former le prochain cabinet. Il a estimé qu'"un cabinet qui assure une participation maximale des composantes politiques en vertu des résultats des élections législatives serait le gouvernement le plus capable de faire face aux défis de l'étape actuelle".
Hier également, le Premier ministre, Saad Hariri, avait affirmé à l'issue d'un entretien avec le chef de l’État qu'une solution était proche concernant la naissance d'un nouveau cabinet. Toutefois, le Premier ministre n'a pas apporté au président Aoun de nouvelles propositions concernant sa future équipe ministérielle. Chargé de former un gouvernement le 24 mai, Saad Hariri, qui a mené des consultations avec les différentes formations politiques, avait récemment indiqué que le nouveau gouvernement pourrait être formé "en quelques jours" et qu'il n'y avait pas de blocages externes à la mise sur pied du cabinet, uniquement des obstacles internes.

"Si certains misent sur des changements régionaux avant la formation du gouvernement, c’est leur affaire, nous ne faisons pas cela. Bien sûr, nous n’accusons pas le Premier ministre désigné Saad Hariri de faire cela", a expliqué Hassan Nasrallah. "Lorsque nous appelons à former un gouvernement sans plus tarder, nous le faisons pour éviter qu’il y ait une vacance au pouvoir, sachant que la situation économique et sociale du pays est sensible".


(Lire aussi : Des raisons cachées derrière la lenteur dans la formation du gouvernement, selon le Hezbollah)


Selon le numéro un du Hezbollah, le retard dans la formation du gouvernement est dû à "l’absence d’un standard unique". "Il faut qu’il y ait un seul standard que toutes les formations doivent respecter. Cela facilitera la formation du cabinet. Tout le monde parle des résultats des élections législatives. Mettons-nous d’accord sur cela donc et adoptons un standard unifié. Par exemple, chaque trois, quatre ou cinq députés équivalent à un ministre. Mettons-nous d’accord. Si nous prenons les blocs du Hezbollah et d’Amal, nous obtenons 30 députés, on parle alors de 6 ministres. Mais d’autres formations avec (moins) de députés réclament aussi six ministres. Quel est donc le standard ?". 

Hassan Nasrallah a dans ce contexte insisté sur l'importance d'un gouvernement d'union nationale. "Lorsque nous parlons d’un gouvernent d’union nationale, toutes les minorités doivent en faire partie. Et nous appelons naturellement à un gouvernement d’union nationale. Et les postes de ministres d’État assurent une participation essentielle".


Capture d'écran.



Décret de naturalisation
Sur un autre plan, Hassan Nasrallah s'est prononcé sur la polémique provoquée il y a quelques semaines après la publication d'un décret présidentiel portant sur la naturalisation de centaines de personnes, notamment des Palestiniens, des Syriens proches du régime du président Bachar el-Assad, et des personnes avec des antécédents judiciaires.

"En tant que Hezbollah, nous n’étions pas au courant du décret de naturalisation. Il y a peut-être un seul Iranien qui figure sur la liste des personnes naturalisées, contrairement à ce qu’on dit, car on a accusé le parti chiite d’avoir été au courant de cette décision. Mais en vérité, nous ne l’étions pas", a insisté le chef du parti chiite.

"Nous n’appelons pas seulement à émettre un nouveau décret de naturalisation, nous appelons en fait à émettre plusieurs décrets de naturalisation, car il y a des situations humanitaires et des personnes qui méritent l’obtention de la nationalité libanaise. Je ne vois pas où est le problème. Cela est autorisé par la Constitution et peut être bénéfique au pays. Concernant les enfants de mère libanaise, nous appelons à aborder cette question avec calme, car nous savons qu’elle est sensible. Mais il faut donner une chance à un dialogue national à ce sujet", a -t-il expliqué.


(Pour mémoire : Quand le Liban naturalisait, d’un seul décret, des dizaines de milliers de personnes)  


La sécurité dans la Békaa
Enfin, le chef du Hezbollah s'est attardé sur la question de la situation sécuritaire dans la Békaa, où depuis plusieurs semaines des affrontements armés entre tribus chiites rivales ont lieu dans des villages à cheval entre le Liban et la Syrie.

"Après l’annonce des résultats des législatives, il y a quelque chose d’incompréhensible qui s’est passé dans la région. Certains médias donnent l'impression que la situation est devenue intenable. Certes, il y a une situation sécuritaire délétère, mais il ne faut pas exagérer", a estimé Hassan Nasrallah. Il a dans ce cadre appelé "l’armée libanaise et les services de sécurité à œuvrer sans relâche, nuit et jour", pour rétablir la sécurité. "Il ne faut assurer de couverture à personne. Nous l’avons déjà dit. Les efforts doivent se maintenir. Nous appelons également les habitants de la région à se montrer complètement coopératifs. Pas besoin de porter les armes, même pour ceux qui détiennent des permis. L’armée assure la sécurité à travers les mesures qu’elle prend". Et d'insister : "Le Hezbollah n’abandonnera pas cette région. Ce dossier ne sera pas ignoré. Tout le monde doit faire preuve de coopération et de solidarité".


Hassan Nasrallah a également lancé un appel au calme aux habitants des villages de Akoura et Yammouné, après des incidents armés sur fond de litiges fonciers.


(Pour mémoire : Nasrallah : Le Hezbollah ne se retirerait de Syrie que sur demande du régime d'Assad)


Combats dans le Sud de la Syrie
Sur le plan régional, Hassan Nasrallah a abordé la question du conflit israélo-palestinien, mettant en garde contre "l'accord du siècle" prôné par le président américain, Donald Trump, qui fait craindre un règlement du conflit en faveur des Israéliens, au détriment des Palestiniens. Les contours de ce plan sont toutefois toujours vagues.

Concernant le conflit en Syrie, le chef du Hezbollah s'est félicité de la bataille que mène le régime du président Bachar el-Assad dans le Sud, dans la province de Deraa, contre les rebelles. "Tout indique qu’il y aura un grand effondrement  et une défaite des groupes armés dans tout le sud de la Syrie. Certaines de ces formations se disent même prêtes à une réconciliation, même s’il reste des poches de terrain aux mains de Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste État islamique). Nous sommes en présence donc d’une grande victoire dans le sud de la Syrie" s'est félicité le chef du Hezbollah.



Implication du Hezb au Yémen
Le chef du parti chiite a enfin démenti la mort de huit combattants du Hezbollah au Yémen, quelques jours après l'annonce faite en ce sens par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui intervient contre les rebelles houthis. Hassan Nasrallah a toutefois fait planer le doute sur la présence au Yémen de son parti, alors que par le passé il avait nié l'envoi d'armes ou de combattants dans ce pays en guerre.

Lundi, la coalition qui intervient au Yémen contre les rebelles chiites houthis avait annoncé avoir tué huit combattants du Hezbollah, dont un commandant, dans la province de Sadaa (nord du Yémen).
Pour la coalition, il s'agissait de la première annonce de pertes significatives infligées à des éléments du Hezbollah et de leur implication directe sur le terrain dans le conflit yéménite.

"Que nous soyons présents ou pas, je nie formellement cette information selon laquelle il y a des martyrs du Hezbollah au Yémen, ni ces derniers jours ni ces dernières années", a lancé Hassan Nasrallah. "Pour des raisons et des intérêts particuliers, nous ne disons pas pour le moment si nous avons une présence au Yémen, ou si nous n'en avons pas", a-t-il ajouté.


Lire aussi
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Pour les rebelles dans le Sud syrien, le choix entre "le mal et le pire"

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti veut aider les réfugiés syriens au Liban à rentrer chez eux de manière "sûre et digne", alors que cette question divise la classe politique libanaise, certains responsables, ainsi que la communauté internationale, estimant qu'un tel retour est prématuré.Lors d'un discours télévisé retransmis...

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En Italien on dit " Santo subito " , Alléluia

Eleni Caridopoulou

13 h 56, le 30 juin 2018

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Commentaires (4)

  • En Italien on dit " Santo subito " , Alléluia

    Eleni Caridopoulou

    13 h 56, le 30 juin 2018

  • Un homme d'une valeur inestimable et inégalable.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 22, le 30 juin 2018

  • C bon encore une fois ns avons compris. le monde entier en veut a HN, Lui ne veut que du bien au monde entier. meme si cette fois - ci son discours a ete + clairement defini : y en marre des FL. Bien sur puisqu'au Liban C LA SEULE FORMATION, celle des kataeb en + qui n'ont pas peur de vali fakih,qui lui disent LEUR VERITE a la face , mais qui aussi pas du leche cul,et autres embrassades publiques encore moins privees pas de marchandage sur le + important : PAS D'ARMES HORS L'ETAT . Grand Merci HN moumanaa et tous leurs sbires d'avoir re-confime la position libanaise la seule parlant LIBAN... celle des FL/Kataeb Grand Merci de re-confimer qu'ILS sont LES SEULS a leur faire peur, a force de LIBANISME.

    Gaby SIOUFI

    10 h 04, le 30 juin 2018

  • TOUT SON DISCOURS EST OUTRAGES ET OFFENSES A L,ETAT AUQUEL IL VEUT SE SUBSTITUER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 32, le 29 juin 2018

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