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Liban - Liban

Gouvernement : Hariri passe « à la vitesse supérieure »

« Quand une mouture sera prête, j’irai chez le président de la République, peut-être demain », déclare le Premier ministre désigné.

Saad Hariri prenant part au déjeuner de Mohammad Kabbani, hier, à Beyrouth. Photo ANI

C’est une volonté manifeste d’accélérer le processus de formation du nouveau gouvernement que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a exprimée hier, quelques heures après son retour à Beyrouth.
Lors d’un déjeuner donné à Zaitunay Bay à l’initiative de Mohammad Kabbani, ancien député de Beyrouth, M. Hariri a déclaré sans détour : « Je suis passé à la vitesse supérieure pour former l’équipe ministérielle dans les plus brefs délais. » « Il est de mon devoir de rencontrer tout le monde. Et je suis optimiste quant à notre capacité à accomplir tout ce qu’il faut dans quelques jours », a-t-il souligné, assurant que « les nœuds entravant encore la mise sur pied du cabinet ne sont pas extérieurs, mais locaux, mais leur résolution est possible ».
Saad Hariri a par ailleurs affirmé qu’il n’y a pas d’obstacles liés aux demandes des Forces libanaises. « Ce sont des choses qui arrivent lors de la formation de tout cabinet », a-t-il noté tout en se disant optimiste.
À une question portant sur une éventuelle intégration des députés sunnites du 8 Mars à la prochaine équipe ministérielle, M. Hariri a répondu en se contentant d’indiquer qu’il mène des contacts avec tous les protagonistes, faisant valoir que l’Arabie saoudite (qu’il a visitée à l’occasion de la fête du Fitr) tient à ce que le gouvernement soit formé dans les plus brefs délais. « Je dialogue avec tout le monde. Et quand une mouture sera prête, je me rendrai chez le président de la République, peut-être demain », a ajouté M. Hariri.


(Lire aussi : Hariri aspire à compenser le temps perdu dans la formation du cabinet, l'éclairage de Philippe Abi Akl)

Une première mouture
 Cet optimisme que M. Hariri a tenu à exprimer quelques heures après son retour à Beyrouth a été interprété, dans certains milieux politiques, comme une réponse implicite à tous ceux qui l’accusaient d’atermoiements sur ce plan, dont notamment le président de la Chambre, Nabih Berry, et son camp. Dans certains milieux politiques, on fait état, déjà, d’une première répartition des portefeuilles ministériels, qui pourrait faire l’objet de modifications dans le cadre des négociations que le Premier ministre devrait poursuivre prochainement. Selon des sources bien informées, la répartition serait comme suit : la Justice et les Travaux publics aux FL, l’Éducation au Parti socialiste progressiste, la Santé au Hezbollah, les Affaires sociales aux Marada et le Tourisme au Tachnag. Pour ce qui est des portefeuilles régaliens, le mouvement Amal conserverait les Finances, tout comme le président de la République et le CPL garderaient respectivement la Défense et les Affaires étrangères.

Mais dans les milieux proches de Saad Hariri, on se montre soucieux de ne pas brûler les étapes. Moustapha Allouche, membre du bureau politique du Futur, déclare à L’Orient-Le Jour que les contacts que mène le Premier ministre visent à permettre aux protagonistes de présenter leurs visions et leurs idées quant au prochain cabinet, notant que « les obstacles qui empêchent le gouvernement de voir le jour n’ont pas encore été franchis ». C’est dans ce cadre que M. Allouche inscrit le défilé de personnalités politiques et diplomatiques hier, à la Maison du Centre. M. Hariri y a accordé audience au chargé d’affaires saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, mais aussi au chef des Marada, Sleiman Frangié.


(Lire aussi : Formation du gouvernement : tendance à l’optimisme... le décryptage de Scarlett Haddad)


Dans les milieux proches de M. Frangié, on indique à L’OLJ que le leader maronite a réclamé, surtout, le ministère des Travaux publics. Le bloc de la coalition nationale (regroupant les Marada, Farid Haykal el-Khazen, Fayçal Karamé et d’autres députés proches du 8 Mars) devrait être représenté par deux ministres, assure-t-on dans les mêmes milieux.
M. Hariri s’est, par ailleurs, entretenu avec le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi (FL). Une rencontre qui ne peut être dissociée de ce que le chef des FL, Samir Geagea, perçoit comme « des contacts continus » avec le Premier ministre. Selon le locataire de Meerab interrogé par l’agence al-Markaziya, ces contacts « ne s’étaient jamais interrompus, même pendant l’absence du Premier ministre désigné ».

Plus tôt dans la journée, le bloc FL avait tenu une réunion à Meerab sous la présidence de Samir Geagea. À cette occasion, le bloc a stigmatisé à nouveau ce qu’il a appelé « les tentatives de réduire l’influence et le poids des FL », dans ce qui sonne comme une réponse implicite aux accusations lancées récemment par le CPL contre son partenaire chrétien. Selon les aounistes, le parti de Samir Geagea exige une représentation ministérielle supérieure à son poids issu des législatives du 6 mai dernier.
Les deux grands partis chrétiens avaient pourtant décidé de respecter une « trêve médiatique » pour tenter de mettre fin à la polémique qui les oppose autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. À ce sujet, Ziad Hawat, député FL de Jbeil, met les points sur les i : « Nous ne visons aucunement à attaquer les aounistes. Mais cela ne signifie pas que nous accepterons une représentation ministérielle qui ne correspondrait pas aux résultats des législatives », explique-t-il à L’OLJ, avant de poursuivre : « Notre position ne constitue pas un obstacle qui entraverait la mise sur pied du cabinet. » Et M. Hawat d’ajouter : « Nous n’avons pas encore discuté des noms de nos futurs ministres. Cela dépend des portefeuilles qui nous seront attribués par le Premier ministre désigné, après concertations avec le chef de l’État. »

Notons enfin que Saad Hariri a également évoqué la question épineuse de la formation du cabinet avec le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, conseiller politique de Nabih Berry, et Waël Bou Faour, député joumblattiste de Rachaya. M. Hariri doit ainsi défaire « le nœud druze » généré par le différend opposant le chef du PSP, Walid Joumblatt, à son principal rival druze, Talal Arslane, le leader de Moukhtara insistant à monopoliser les trois sièges appartenant à sa communauté dans un cabinet de trente. Mais Ghazi Aridi, ancien député de Beyrouth, confie à L’OLJ que l’obstacle existe toujours. « Nous ne portons pas atteinte à M. Arslane. Nous ne faisons que nous conformer aux résultats des dernières élections. Nous préservons donc notre droit à prendre part au gouvernement », explique-t-il, indiquant que son parti réclame le portefeuille de la Santé.


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commentaires (3)

Il va perdre son souffle !!!! et du poids !!!!! Comme PM, il va devoir obéir à l'Arabie Saoudite et l'Iran une sacrée gymnastique

FAKHOURI

20 h 43, le 22 juin 2018

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Commentaires (3)

  • Il va perdre son souffle !!!! et du poids !!!!! Comme PM, il va devoir obéir à l'Arabie Saoudite et l'Iran une sacrée gymnastique

    FAKHOURI

    20 h 43, le 22 juin 2018

  • L Arabie Saoudite TIENT à ce que le gouvernement soit formé dans les plus bref délais ! Ouf heureusement merci ! Faut vite obéir ! ......

    Bardawil dany

    11 h 17, le 22 juin 2018

  • SANS PASSER LE MUR DU SON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 48, le 22 juin 2018

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