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À La Une - Liban

Consultations parlementaires contraignantes à Baabda pour désigner le prochain Premier ministre

Saad Hariri reconduit à son poste.

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun (g), s'entretenant jeudi 24 mai 2018 au palais de Baabda avec le vice-président de la Chambre Elie Ferzli, dans le cadre des consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du nouveau Premier ministre. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais, Michel Aoun, a mené jeudi au palais de Baabda ses consultations parlementaires contraignantes à l'issue desquelles il a chargé Saad Hariri de former le prochain gouvernement. Ce dernier a été nommé à ce poste par 111 députés sur 128.


M. Hariri était le premier à ouvrir le bal des concertations à 10h, suivi par les blocs parlementaires et les députés indépendants. Voici leurs déclarations à l'issue de la réunion avec M. Aoun :


- Le Premier ministre sortant Saad Hariri : "La rencontre avec le président Aoun est protocolaire et nous espérons que tout sera pour le mieux, si dieu le veut"

- L'ancien Premier ministre Nagib Mikati : "Notre bloc a nommé Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement avec succès si dieu le veut".

- L'ex-chef du gouvernement Tammam Salam : "Nous sommes face à une nouvelle étape que nous espérons prometteuse (…), afin de renforcer le pays à l’avenir. Pour moi, l’homme capable d’accomplir cela est Saad Hariri. Je suis indépendant, mais je suis allié au chef du gouvernement sortant".

- Le vice-président du Parlement, Elie Ferzli : "Nous avons insisté sur le principe de notre engagement à nommer Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement, par respect pour une représentation juste et forte de la communauté à laquelle il appartient".

- Bahia Hariri, au nom du bloc du Futur : "Nous avons nommé Saad Hariri pour former le prochain gouvernement et nous avons exprimé au président Aoun notre souhait de voir des femmes représentées au sein du cabinet."

- Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, au nom du bloc du Liban Fort : "Notre groupe parlementaire a nommé aujourd’hui Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement. Cette nomination est naturelle et conforme aux résultats des législatives qui ont donné au Courant du Futur la majorité au sein de la communauté (sunnite). C’est cela le Liban fort auquel nous croyons, un Liban représenté par des dirigeants forts qui ont été choisis par le peuple".

- Talal Arslane, à la tête du bloc de la Garantie de la Montagne (affilié au bloc du Liban Fort) : "Nous avons nommé Saad Hariri pour diriger le nouveau gouvernement".

- Hagop Pakradounian, au nom du bloc des députés Arméniens (affilié au bloc du Liban Fort) : "Notre formation a nommé Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement".

- Michel Moawad, chef du Mouvement de l'Indépendance et membre du bloc du Liban Fort : "Le Mouvement de l'Indépendance a nommé Saad Hariri par respect du Pacte national et en raison des nombreux principes que nous partageons avec lui".

- Mohammad Raad, au nom du Bloc de la Fidélité à la résistance (affilié au Hezbollah) : "Sachant que nous voulons toujours faciliter la formation des gouvernements, nous n’avons nommé personne pour diriger le futur cabinet. Nous sommes prêts à participer au prochain gouvernement et à coopérer de manière positive avec le Premier ministre qui sera choisi par la majorité parlementaire".

- Fayçal Karamé, au nom du bloc Patriotique : "Nous avons nommé Saad Hariri pour former le prochain gouvernement afin de soutenir l'entente qui prévaut dans le pays et tendre la main à tous les pôles politiques. Seul le député Jihad el-Samad s’est abstenu de nommer M. Hariri".

- Teymour Joumblatt, au nom du Rassemblement démocratique : "Nous nommons Saad Hariri à la présidence du gouvernement. Nous souhaitons la formation du prochain cabinet sans plus tarder, afin de lancer le chantier de la réforme".

- Jean Obeid, au nom du bloc du Centre modéré (dirigé par Nagib Mikati) : "Nous avons décidé de nommer Saad Hariri. Le climat dans le pays est à la coopération et l’entente".

- Assaad Hardane, au nom du bloc du Parti social national syrien : "Nous avons dit au président de la République ce que nous avions, nous lui avons remis un nom, et ce nom est à présent entre ses mains".


(Lire aussi : Hariri serait nommé Premier ministre avec une majorité confortable)


Samir Geagea, chef des Forces libanaises, au nom du bloc de la République forte : "Le bloc a évidemment nommé Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement afin que celui-ci soit réellement un nouveau gouvernement. Personne ne souhaite que les choses restent telles quelles. Et comme il existe un duopole chiite dans le pays, nous souhaitons qu'il en soit de même chez les chrétiens."
M. Geagea, qui n'est pas lui-même député, a eu un aparté avec le président Aoun avant la réunion de ce dernier avec les membres du bloc.

- Samy Gemayel, au nom du bloc des Kataëb : "Nous voulons donner une nouvelle chance au pays, et nous allons demander des comptes en fonction des actions. Nous serons à l'affût de toute erreur ou atteinte portée au pays. Je souhaite la réussite à Saad Hariri. Aujourd'hui, il y a consensus autour de sa personne. Nous serons à la disposition du gouvernement et du président de la République pour une éventuelle participation. Nous allons donc donner une chance à M. Hariri et au président Aoun".

- Fouad Makhzoumi, président du parti du Dialogue national : "Nous avons nommé Saad Hariri à la présidence du gouvernement".

- Michel el-Murr, député grec-orthodoxe du Metn : "J’ai nommé Saad Hariri, et nous avons évoqué, lors d’une causerie, la formation du gouvernement, mais cette question sera débattue plus tard".

- Eddy Demerdjian, député arménien-orthodoxe de Zahlé : "J'ai nommé Saad Hariri pour former le prochain gouvernement".

- Oussama Saad, secrétaire général de l’Organisation populaire nassérienne : "Je n'ai pas nommé Saad Hariri à la présidence du Conseil pour de nombreuses raisons, notamment car il représente l'un des symboles d'une vision politique et sociale avec laquelle nous ne sommes pas d'accord, sachant que ces politiques ont mené le pays vers une série de crises dangereuses. Je n'ai pas nommé de candidat à la présidence du gouvernement et j'ai présenté mes excuses au président Aoun pour cela".

- Jamil Sayyed, député chiite de Baalbeck-Hermel : "Je n'ai nommé personne pour la présidence du prochain gouvernement, et Saad Hariri n'a pas besoin de ma voix. Il est clair que le chef du gouvernement sortant aura plus de 100 voix (sur 128 députés), et s'il avait besoin de la mienne, j'aurais voté pour lui".

- Abdel Rahim Mrad, député sunnite de Rachaya-Békaa Ouest a communiqué au président Aoun le nom de son candidat sans le rendre public.

- Adnane Traboulsi, député sunnite de Beyrouth II, a nommé Saad Hariri pour diriger le prochain gouvernement.

- Paulette Yaacoubian, députée arménienne-orthodoxe de Beyrouth I : "Je n'ai nommé personne pour diriger le prochain gouvernement et j'ai expliqué au président Aoun que je fais partie d'une opposition constructive".

- Nabih Berry, au nom du Bloc du Développement et de la Libération (affilié au mouvement Amal) : "Nous avons nommé Saad Hariri pour prendre la tête du prochain gouvernement".


Résultat : à l'issue des consultations, 111 députés sur 128 ont nommé Saad Hariri : 107 l'ont nommément désigné, alors que quatre députés prosyriens (trois députés du bloc du PSNS et Abderrahim Mrad) n'ont pas révélé le nom de leur candidat. 17 députés n'ont nommé personne (les députés affiliés au Hezbollah et les parlementaires Jihad Samad, Jamil el-Sayyed, Oussama Saad et Paula Yaacoubian).


Mercredi, le président Aoun qui s'exprimait à l'occasion d'un iftar réunissant les nouveaux députés au palais de Baabda, a appelé à la formation d'"un gouvernement d'union nationale dans les plus brefs délais". Devant ses invités, le chef de l’État a déclaré qu'après l'élection d'un nouveau Parlement, la prochaine étape sera celle la formation d'"un gouvernement d'union nationale capable de relever les défis" qui se présentent. M. Aoun a appelé à la formation d'un "gouvernement capable de gérer la situation régionale et internationale tout en maintenant la stabilité interne, un gouvernement qui engage des réformes, se lance dans la lutte contre la corruption, la modernisation des services de l’État et adopte un plan économique pour accompagner la croissance et le développement du pays".

Mercredi, le chef du Législatif, Nabih Berry, a été reconduit pour un sixième mandat à la tête de la Chambre, poste qu'il occupe depuis 1992, à l'issue de la séance inaugurale de l'Assemblée issue des dernières élections législatives. Le député grec-orthodoxe Elie Ferzli a également été élu à la vice-présidence du Parlement.

Le président Aoun a souhaité que le nouveau Parlement soit "productif dans les domaines de la législation et du contrôle" et qu'il "incarnera la volonté des Libanais (...) et réalisera leurs aspirations et leurs espoirs (...)".


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Le président libanais, Michel Aoun, a mené jeudi au palais de Baabda ses consultations parlementaires contraignantes à l'issue desquelles il a chargé Saad Hariri de former le prochain gouvernement. Ce dernier a été nommé à ce poste par 111 députés sur 128.M. Hariri était le premier à ouvrir le bal des concertations à 10h, suivi par les blocs parlementaires et les députés...

commentaires (1)

Qu'y a-t-il encore à consulter? Les jeux sont fait. Pour être optimiste on dira de patienter 4 ans. Pour être pessimiste ou plutôt réaliste on dira que c'est complètement fichu!

Wlek Sanferlou

16 h 45, le 24 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Qu'y a-t-il encore à consulter? Les jeux sont fait. Pour être optimiste on dira de patienter 4 ans. Pour être pessimiste ou plutôt réaliste on dira que c'est complètement fichu!

    Wlek Sanferlou

    16 h 45, le 24 mai 2018

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