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Première lecture

Le scrutin qui s’est déroulé dimanche dernier fera l’objet sans conteste de moult analyses et commentaires dans plus d’un milieu. Dans l’attente d’une possible étude approfondie des chiffres officiels dans les quinze circonscriptions et des détails du rapport des voix, une lecture qualitative des résultats de cette consultation populaire paraît d’ores et déjà nécessaire.

La première constatation qui s’impose d’emblée est que le tandem Hezbollah-Amal a réussi à maintenir le verrouillage de sa communauté en remportant, une fois de plus, la quasi-totalité des sièges chiites. Dans le même temps, le courant chiite démocrate, qui conteste la ligne de conduite de l’allié stratégique de l’Iran, s’est fait entendre de manière beaucoup plus pressante que lors du scrutin de 2009 dans certaines circonscriptions du Liban-Sud, ainsi qu’à Jbeil et à Baalbeck. Il faudra certes attendre les chiffres du ministère de l’Intérieur pour évaluer à sa juste valeur l’étendue de l’implantation de ce courant contestataire dans les zones chiites. Mais d’ores et déjà, deux faits particulièrement significatifs méritent attention sur ce plan :

–L’échec du candidat chiite que le Hezbollah a tenté d’imposer, quasiment manu militari, à Jbeil ; un échec qui illustre l’ampleur de la réaction de l’électorat chrétien à un tel diktat, d’autant que ce dernier s’est accompagné durant la campagne de plusieurs manifestations ostentatoires, à caractère sectaire, qui ont versé dans la pure provocation gratuite (à l’instar d’ailleurs, soit dit en passant, des graves comportements provocateurs hezbollahis qui se sont produits pas plus tard qu’hier soir devant le monument à la mémoire de Rafic Hariri face au Saint-Georges, ainsi qu’à Aïcha Bakkar et en plein Achrafieh).

Pour le scrutin de Jbeil, la manœuvre électorale du Hezbollah aura consisté à avoir recours à certains pôles chrétiens, tels que l’ancien ministre Jean-Louis Cardahi, afin d’assurer une couverture chrétienne au candidat du Hezbollah pour qu’il puisse atteindre le seuil d’éligibilité. Une manœuvre qui a finalement lamentablement échoué. Un tel camouflet est dû aussi à une relative démobilisation de l’électorat chiite de Jbeil qui a exprimé de la sorte son désaveu du parachutage d’un candidat du Hezbollah étranger à la région.

–Démobilisation (relative) également à Baalbeck-Hermel où deux candidats maronite et sunnite des Forces libanaises et du Futur, respectivement, ont réussi à percer la liste du Hezbollah. Détail significatif : c’est la première fois qu’un candidat FL de Deir el-Ahmar parvient à s’imposer et à se faire élire dans l’un des principaux bastions du parti pro-iranien.

Il reste que, d’une manière plus globale, le fait le plus marquant de ce scrutin se situe à un tout autre niveau. De l’avis unanime, le plus grand gagnant de cette consultation populaire aura été le parti des Forces libanaises. Une fois de plus, Samir Geagea aura démontré qu’il demeure un fin stratège politique, comme l’illustre sa planification minutieuse et bien réfléchie de la campagne, ce qui lui a permis de doubler le nombre de sièges de sa formation au Parlement, devenant ainsi le seul parti à avoir enregistré ce bond en avant, alors que toutes les autres factions ont soit maintenu leur poids parlementaire tel qu’il était dans le Parlement sortant, ou ont marqué un net recul, comme le courant du Futur qui a perdu, du fait de la nature de la loi électorale, une douzaine de sièges sur les 33 qu’il contrôlait depuis 2009.

Ce succès des FL apporte une nouvelle donne de taille qui aura, à n’en point douter, un impact indéniable sur le jeu politique au cours de la prochaine étape, notamment à l’occasion de la formation du nouveau gouvernement. Au niveau de la place des FL sur la scène locale, il y a désormais un avant et un après 6 mai 2018, en termes de rapports avec les autres composantes politiques, d’autant que le parti de Samir Geagea a démontré dans les urnes qu’il bénéficie d’une forte présence sur toute l’étendue du territoire, du Akkar au Chouf, en passant par la Békaa et la Montagne – comme c’est d’ailleurs le cas des autres grandes formations telles que le CPL ou le courant du Futur.

Dans les prochaines semaines et les prochains mois, un vaste débat sera sans doute engagé sur la validité et le bien-fondé de cette nouvelle loi électorale qui a permis d’expérimenter un mode de scrutin constituant une première dans l’histoire du Liban. Mais dans l’immédiat, une question vitale mérite d’être soulevée : la journée du 6 mai et la campagne fiévreuse qui l’a précédée ont-elles amené les Libanais à comprendre l’importance de l’acquisition d’une culture de parti, au sens moderne, et civilisé, du terme ?

Le scrutin qui s’est déroulé dimanche dernier fera l’objet sans conteste de moult analyses et commentaires dans plus d’un milieu. Dans l’attente d’une possible étude approfondie des chiffres officiels dans les quinze circonscriptions et des détails du rapport des voix, une lecture qualitative des résultats de cette consultation populaire paraît d’ores et déjà nécessaire. La...

commentaires (5)

effectivement Mr Touma les vrais seuls vainqueur sont les FL car du coter du hezb c'etais deja prevu d'avance faute de concurrence (ils ont ete démissionner ou retirer contre leur gres et surtout bien corriger) donc dans cette logique seul les FL ont créer la magie et attendons encore jusqu'à 2022 ils auront encore plus de par leur honnêteté leur droiture et surtout travaillant pour le peuple et non pour autre choses Bravo au HAKIM et a toutes et tous qui ont voter FL

Bery tus

23 h 23, le 08 mai 2018

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Commentaires (5)

  • effectivement Mr Touma les vrais seuls vainqueur sont les FL car du coter du hezb c'etais deja prevu d'avance faute de concurrence (ils ont ete démissionner ou retirer contre leur gres et surtout bien corriger) donc dans cette logique seul les FL ont créer la magie et attendons encore jusqu'à 2022 ils auront encore plus de par leur honnêteté leur droiture et surtout travaillant pour le peuple et non pour autre choses Bravo au HAKIM et a toutes et tous qui ont voter FL

    Bery tus

    23 h 23, le 08 mai 2018

  • D'accord pour dire que seuls les FL et le Hezbollah ont véritablement préparé ces élections. Le PM a compté sur sa "grinta" et les Kataêb ont joué la seule carte du renouvellement du discours politique. À l'évidençe, ça n'a pas suffi. Quant au CPL, il a ratissé large avec, parfois, de drôles d'alliances mais avec aussi, pour résultat un beau score électoral.

    Marionet

    13 h 43, le 08 mai 2018

  • debat qui n'en finira pas de......de battre. une note : nasrallah n'a pas ete dupe. C'etait simplement un essai , simplement peut etre aussi pour titiller l'ego du gendre de son allie .

    Gaby SIOUFI

    10 h 54, le 08 mai 2018

  • Comment les forces libanaises ont gagné les élections ?? Je viens right now de savoir que les décomptes ne comptent pas pour vous m. Touma . Avec tous mes respects pour vous , cet édito est en fait plus une apologie du chef l'ex-milice chrétienne qu'une lecture objective et neutre . Pas un mot sur leurs khayyaks-ennemis du CPL qui ont raflé plus que le double des sièges des chrétiens réunis . Pas un mot des voix aounistes qui ont été données au candidat maronite FL de Deir el Ahmar . Enfin , Il est certain que la proportionnelle est la loi électorale qui a donné des chances inespérées à ceux qui n'en avaient pas .

    Hitti arlette

    10 h 35, le 08 mai 2018

  • IL N,Y A PAS UN PAYS DANS LE MONDE... EXCEPTE NOTRE ATOLL CONFESSIONNEL... OU L,ON ACCEPTERAIT D,ALLER A DES LEGISLATIVES AVEC DEUX MILICES ARMEES ET AYANT EN OTAGE TOUTE LEUR COMMUNAUTE ET INTIMIDANT LES AUTRES ... TOUT ON OSANT QUALIFIER CES ELECTIONS DE LIBRES ET DE DEMOCRATIQUES !

    LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET

    09 h 18, le 08 mai 2018

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