Ils seront 132 observateurs européens à surveiller les élections dimanche dans toutes les circonscriptions. Il y a également 40 diplomates européens remplissant un mandat au Liban et plus de 7 parlementaires d’Europe qui viendront spécialement pour l’occasion et visiteront les bureaux de vote. C’est ce qu’a annoncé, dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, la chef de la mission d’observateurs européens au Liban, Elena Valenciano.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle mission se déploie au Liban. Une mission précédente était présente en 2009 et avait fini par présenter un rapport au gouvernement dans lequel elle avait émis de nombreuses recommandations. « Trois ont été adoptées, à savoir une loi électorale privilégiant la proportionnelle, des bulletins imprimés et le vote des émigrés. Une quatrième recommandation, celle d’adopter un quota pour les femmes, n’a pas été prise en compte », souligne Mme Valenciano. « Les femmes au Liban devraient faire face à un double défi : celui d’une société patriarcale et celui des divisions communautaires », a-t-elle poursuivi.
Le quartier général de la mission d’observateurs européens se trouve à l’hôtel Mövenpick, où des experts travaillent depuis le mois dernier. « Le noyau de cette force, une dizaine de personnes, est arrivé le 27 mars dernier et restera à Beyrouth probablement jusqu’en juin, pour être présent également en cas de litige électoral et de recours d’éventuels candidats auprès du Conseil constitutionnel. Il y a aussi 34 observateurs à court terme qui sont au Liban durant le week-end électoral », note Mme Valenciano.
Bref, 98 sont donc là depuis plus de trois semaines, notamment pour voir l’évolution de la situation électorale au Liban et rencontrer les responsables et les candidats. La mission d’observateurs européens n’est pas là pour donner son avis sur la loi électorale ou sur les choix des Libanais.
20 % de nouveaux électeurs
En réponse à une question sur la loi électorale, Mme Valenciano estime que « c’est un texte qui a mis beaucoup de temps à être adopté. Et pour nous, il est important de mettre l’accent sur le fait que cela s’est fait à la majorité ». « La proportionnelle permet une meilleure représentativité parlementaire et donne l’occasion aux nouveaux venus de percer », poursuit-elle.
Se penchant sur le travail effectué, elle indique que « la mission d’observateurs européens présente généralement deux rapports, l’un préliminaire et l’autre final qui est livré aux autorités un mois après le scrutin. Il relève de la liberté des gouvernements d’adopter ou non nos recommandations ». Elle met aussi l’accent sur un fait que de nombreux Libanais ont probablement oublié : « Les élections de 2018 compteront 20 % de nouveaux électeurs. Ce sont les personnes qui ont franchi les 21 ans, âge légal du vote, au cours des neuf années précédentes », note-t-elle.
Les observateurs européens seront présents dimanche dans les bureaux de vote. Leur travail se poursuivra avec l’opération de décompte des voix. Ils tiendront une conférence de presse mardi.
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commentaires (5)
Je suis plutôt contre ce style de mission d'observateurs. Nous européens risquons d'abord d'être des "faux témoins" pour des élections au Liban, et la tâche de l'Europe ce n'est pas au Liban, on a déjà assez de problèmes en Europe nous-même ... Par contre pour les immigrants libanais en Europe, comme aussi pour les Turques et Iraquins, il faut bien imposer et monitorer ces élections. Par exemple les immigrants turques ou iraquins qui votent en Europe (comme les libanais ont fait la semaine dernière) ca doit être bien régulé et regardé que le programme respecte les lois européens, par exemple les lois lingistiques. Ce n'est pas acceptable d'après moi, que les turques font campagne en Europe en langue turque ou les Libanais en libanais.
Stes David
16 h 35, le 05 mai 2018