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Lifestyle - This is America

Journée du jardinage en tenue d’Adam et d’Ève

Rien de tel que se laisser aller, ce samedi, dans sa plus simple tenue, et de désherber, planter et arroser son jardin autrement !

En harmonie avec son corps et la nature. Photo Bigstock

Jardiner nu : cette expérience certes insolite est vécue à l’occasion du « World Naked Gardening Day » (le jour mondial du jardinage nu), aux États-Unis d’abord, et partout ailleurs, le premier samedi du mois de mai. Une célébration inspirée du concept nudiste, mais qui est conseillée à tous pour s’alléger, du moins physiquement, des multiples tensions de la vie moderne. Les personnes plus frileuses peuvent tout simplement troquer leur tenue de travail contre celle de plage et apprécier la proximité de la nature tout en cultivant leur jardin. Néanmoins, les adeptes du « World Naked Gardening Day » sont légion à bêcher, planter et soigner leurs plates-bandes en exposant entièrement leur corps au soleil avec pour toute protection… des crèmes solaires.

C’est là une journée en plein air qui ne ressemble en rien aux autres, car elle prône l’acceptation de son corps dans toute sa réalité, sans voile ni masque, et avec un contact direct avec la nature. Elle a été créée en 2005 par Mark Storey, rédacteur pour la revue Nude & Natural : The Magazine of Naturist Living et le permaculteur Jacob Gabriel. Mark Storey avait été inspiré par la manifestation internationale cyclo-nudiste (« World Naked Bike Ride ») durant laquelle les participants défilent à vélo, groupés et nus, pour célébrer la puissance physique. Il a voulu, pour sa part, une réponse plus directe à l’appel du monde extérieur de plus en plus ressenti par des citadins épuisés par trop de pollution. Ainsi, en plantant leurs fleurs dans le plus simple appareil, ces personnes présentent une vision d’un monde, du moins physique, plus sain, propre et positif. Un bon augure pour le printemps. Il précise sur le site du « World Naked Gardening Day » : « Outre le fait d’être libérateur, le jardinage à poil est, après la natation, l’activité que les gens sont prêts à faire complètement dévêtus. » Tout le monde est ainsi invité, ce jour-là, à prendre soin de soi et de la nature, en étant en symbiose avec elle, aussi naturellement qu’un nourrisson à la naissance.


Une pratique ancienne

Les adeptes avancent également l’argument que notre culture a besoin d’une relation saine avec son corps et l’environnement naturel. Jardiner nu ne serait pas qu’une simple joie. Cette action rappelle, ne serait-ce que par les rayons du soleil caressant directement le corps, le rôle des humains comme partie intégrante de la planète. Une philosophie issue des multiples problèmes des temps modernes, alors qu’au IIe siècle, les premiers nudistes organisés, baptisés Adamites, ne visaient que le retour au paradis d’Adam et d’Ève. Mais, bien avant eux (VIIIe siècle av. J-C), le poète de l’antiquité grecque Hésiode aimait célébrer l’agriculture et la paix en ces termes, poésie et nudité semblant faire bon ménage : « Labourez nus, semez nus et moissonnez nus, si vous voulez obtenir tous les produits de la terre-mère. Pour que ce que vous cultivez pousse bien. » Walt Whitman, l’un des deux piliers (l’autre étant Emily Dickinson) de la poésie américaine du XIXe siècle, avait relaté son expérience personnelle qu’il qualifie de « douce et saine ! » « Ah, disait-il, si cette pauvre humanité des cités malades peut réaliser que cette nudité n’est pas indécente. Ce qui l’est, ce sont sa pensée, sa sophistication, ses peurs et ses valeurs. Nos habits deviennent non seulement insupportables à porter, mais même indécents. Ceux et celles qui n’ont pas goûté à l’exaltation de la nudité au cœur de la nature ne savent pas réellement ce que sont la pureté, la foi, l’art et la santé. » Une autre poétesse américaine, Edna St. Vincent Millay (1892-1950), prix Pulitzer de la poésie, l’avait suivie dans ce doux corps-à-corps avec dame nature, alors que Michael Aitken, un spécialiste de l’environnement, joue ainsi les quatre saisons : « En hiver, quand les arbres se dénudent/ Nous mortels portons nos habits d’hiver/ Au printemps quand les arbres commencent à s’habiller/ Nous commençons à nous effeuiller/ Jusqu’à la chaleur de l’été, ainsi le cycle inverse est complété. » 


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Jardiner nu : cette expérience certes insolite est vécue à l’occasion du « World Naked Gardening Day » (le jour mondial du jardinage nu), aux États-Unis d’abord, et partout ailleurs, le premier samedi du mois de mai. Une célébration inspirée du concept nudiste, mais qui est conseillée à tous pour s’alléger, du moins physiquement, des multiples tensions de la vie moderne. Les...

commentaires (2)

LORSQUE LES FESSES ET LES MACHINS SORTENT A L,AIR C,EST QUE LA BOITE CRANIENNE EST TROUEE ET A PRIS DE L,AIR !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 06, le 04 mai 2018

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Commentaires (2)

  • LORSQUE LES FESSES ET LES MACHINS SORTENT A L,AIR C,EST QUE LA BOITE CRANIENNE EST TROUEE ET A PRIS DE L,AIR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 04 mai 2018

  • Un bikini ne suffit pas ? Faut-il être fesses à l'air pour cueillir des cerises ? J'ai vu dernièrement un reportage sur une tribu primitive qui n'a jamais vu un étranger dans une île indonésienne. Tous ses membres étaient habillés. Même Adam et Eve avaient mis une feuille de figuier. Soyons sérieux !

    Un Libanais

    12 h 20, le 04 mai 2018

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