Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, a écarté l'éventualité d'une guerre totale en Syrie, affirmant que le parti chiite gardait pour lui "toutes les options ouvertes" en cas de frappes des États-Unis sur des cibles syriennes.
"Si une agression contre la Syrie devait avoir lieu, elle sera localisée. De ce fait, les réactions des acteurs majeurs dans ce pays seront à la mesure de la dimension de l'attaque", a déclaré M. Kassem dans un long entretien publié vendredi par le quotidien local al-Joumhouria. "Je le dis, nous n'allons pas vers une guerre totale, sauf si (le président américain Donald) Trump et (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu le décidaient", a-t-il ajouté.
Les Occidentaux qui continuent d'étudier leurs options militaires pour punir le régime syrien qu'ils accusent d'avoir perpétré l'attaque chimique de Douma, sont soucieux d'éviter une escalade avec la Russie, qui brandit la menace d'une "guerre" en cas de frappes. Donald Trump a poursuivi jeudi soir les discussions avec ses alliés, semblant temporiser après avoir annoncé à plusieurs reprises en début de semaine des frappes contre le régime de Damas.
"Nous avons bien vu que les frappes n'étaient qu'une option parmi d'autres pour l'administration US. Dans ce contexte, la situation reste floue, mais j'écarte la possibilité que la Russie et les États-Unis s'affrontent de manière directe et qu'une guerre totale se déclenche, même si Dieu seul sait ce qui se passe dans la tête de Trump", a affirmé le numéro deux du parti chiite.
(Lire aussi : Frappes en Syrie : le risque d'un clash entre Russes et Américains fait frémir)
Dans le contexte, le responsable du Hezbollah a qualifié de "fantaisistes" les agissements et les intentions du président américain dont "le résultat final pourrait bien être très maigre", prenant pour exemple la façon dont l'administration Trump a agi face à la Corée du Nord, "alors que tout le monde pensait qu'une nouvelle guerre mondiale allait éclater".
Interrogé sur la réaction du Hezbollah en cas de frappes américaines en Syrie, Naïm Kassem a déclaré : "D'un côté, nous devons garder pour nous toutes les options ouvertes, notamment afin de maintenir l'ennemi dans l'inquiétude. De l'autre, il est préférable de ne pas évoquer des hypothèses qui pourraient ne pas avoir lieu. Mais ce qui est sûr, c'est qu'Israël sait très bien ce que peut faire le Hezbollah en cas d'agression".
Lire aussi
Des frappes tardives auront-elles toujours un sens ?
Frappes occidentales en Syrie : Moscou est-il prêt à riposter?
Les enjeux d’une frappe occidentale en Syrie sans l’aval de l’ONU
Frappes contre la Syrie : quelles cibles, quels risques, quels moyens ?
La présence militaire russe et son arsenal en Syrie
Le piège de la ligne rouge : frapper quoi et pour quels objectifs ?
commentaires (8)
Je pense que le Hezbollah n'a pas compris qu'Israel combat bien ils ont des avions et tant d'autres choses ils vont être massacrés, il y a un proverbe qui dit quand il y a le feu même l'herbe verte brûle, ça veut dire même les innocents
Eleni Caridopoulou
19 h 18, le 13 avril 2018