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Lifestyle - This is America

Oui, on peut aller au bureau, une fois l’an, en pyjama...

Cette tenue d’intérieur sort de sa zone de confort chaque année, le 16 avril, avec une délicieuse invitation à la détente.

Hugh Hefner et son inséparable pyjama noir en soie en 2014. Photo AFP

Le 15 avril est une date fatidique aux USA, car ce jour-là, les citoyens américains doivent immanquablement présenter leur feuille d’impôts au très sérieux IRS (Internal Revenue Service). C’est à l’unanimité un travail de titan que de retranscrire dans les petits détails toutes ses dépenses, jusqu’à celles qui paraissent totalement insignifiantes, mais que le citoyen consciencieux est tenu de déclarer. Aucun Américain ne niera qu’il sort épuisé de cet exercice annuel. C’est de là qu’est née, il y a plus de vingt ans, l’idée de célébrer le lendemain, le 16 avril donc, la fin de cet épuisant casse-tête, avec le « National Wear Your Pajamas To Work Day ». Ainsi, faute de ne pas pouvoir prendre un jour de repos pour s’en remettre en se prélassant au lit, il a été décidé d’oublier toute sorte de contrainte, même vestimentaire. On laissera donc au vestiaire son dress code habituel pour se rendre au bureau dans cette tenue légère et agréable. Chacun va donc se présenter à son poste ainsi, en prenant quand même soin de l’adapter en tenue d’extérieur, manière costume pantalon, déclinée en style comfy, ou sport chic. Un seul diktat : ne jamais avoir l’air de sortir directement de sous la couette, cheveux en bataille et le vêtement chiffonné et désordonné.

Les rois Churchill et Hefner
Le reste de l’année, il y a les fameuses pyjama parties qui amusent toutes les générations, et des films, dont le fameux The Pajama Game, un musical du milieu des années 50 adapté en film en 1957 par Stanley Donan avec Doris Day. Et côté célérités, certains ont fait de ce vêtement de nuit leur label 24 heures sur 24 heures. Ce fut le cas de Hugh Hefner, décédé en septembre dernier à l’âge de 91 ans, fondateur de l’iconique revue Playboy, qui, à toutes les heures de la journée, ne portait que des pyjamas en soie noirs, et non en satin, matière qu’il réservait pour ses pyjamas de nuit et ses draps de lit. L’histoire dit aussi que Winston Churchill donnait le meilleur de lui-même en matière de politique quand il travaillait au lit et hors du lit, en pyjama. C’est ce qu’a souligné le film qui lui a été récemment consacré, The Darkest Hour, avec un hallucinant Gary Oldman, qui a décroché pour ce rôle l’Oscar du meilleur acteur, et où il apparaît souvent en pyjama de soie rose. Cependant, le célèbre Premier ministre à qui la Grande-Bretagne doit sa victoire durant la Seconde Guerre mondiale a fait mieux : il a dessiné un vêtement baptisé « Sirène », sorte de combinaison qu’il enfilait en cas d’alerte de bombardements. Par la suite, il l’a améliorée pour la porter à des occasions plus officielles.

La mode s’approprie souvent ce look et le met au goût du jour. Cette saison, on l’aime dans son accent chinois, avec par-dessus un kimono en tissu transparent. Le pyjama aurait une double origine : hindoustani (pâé-jama) et perse (payjama). Ce mot signifiant littéralement vêtement de jambe désigne un pantalon ample, mixte et resserré à la cheville.

Originellement porté en Inde, il a rapidement été adopté par les colons britanniques vers 1835 et s’est vu agrémenter d’une chemise. Exporté en Angleterre, il s’est transformé en « Lounging Attire », ou tenue de détente. De là, il a gagné les USA où sa popularité a pris de l’ampleur. Mais, « last but not the least », c’est Coco Chanel qui lui a donné ses lettres de noblesse. Dans les années 1920, la grande dame de la mode le propulse comme vêtement d’extérieur sur les plages. Majoritairement porté par les femmes à l’époque, il devient par la suite un vêtement d’intérieur, puis un vêtement de nuit.
Fini le temps de son association à « bonne nuit ! ». Au pays de l’Oncle Sam, il a passé de l’intime « Nighty nighty » au « Good morning folks ! », le temps d’une journée au bureau.



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