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Lifestyle - Hot(on)line

Ali Matar : balayer les clichés avec le rire

Ce youtubeur de 24 ans fait un malheur en ligne avec ses courtes capsules sur le dialecte libanais et ses saynètes sur les dynamiques des familles de ce pays.

Ali Matar, une nostalgie souriante. Photo DR

L’histoire de Ali Matar est celle de milliers de jeunes Libanais qui ont rêvé d’une vie ailleurs. Il a concrétisé ce rêve en s’installant en Allemagne en 2013 pour y entreprendre des études d’architecture à l’Université de Brême. Mais il ne soupçonnait pas qu’une fois débarqué là-bas, il aurait la nostalgie du pays et une envie d’en partager la riche culture.
En Allemagne, le jeune homme comprend aussi très vite que plusieurs stéréotypes et clichés circulent sur le Liban. « Les gens ont de nombreuses fausses idées, relève-t-il. On me parle souvent de falafels, de hommos, de guerre, de bombardements et de désert. D’autres demandent si le Liban est une destination sûre, ce qui m’irrite beaucoup. » Il décide donc de démonter un à un ces préjugés en exposant des étrangers à des images du Liban puis en filmant leurs réactions. La vidéo sera publiée sur YouTube en 2015. Cette initiative attire l’attention de nombreux internautes ravis qui en demandent plus.

Défier les stéréotypes
Fort de ses premières incursions dans le monde de la comédie, Ali Matar a poursuivi dans cette veine, celle de la promotion d’un Liban différent des images véhiculées dans certains médias. « Les vidéos avec ces thématiques ont bien décollé sur les réseaux sociaux et j’ai trouvé un réel plaisir à traiter ces questions », dit-il très simplement. Il établit notamment une classification des fameux chauffeurs de taxi locaux ; on y trouve le sectaire, le grippe-sou, le fouinard, le chauffard ou encore le bavard. Le jeune homme s’amuse avec des stéréotypes qui existent dans l’imaginaire collectif et embarque le public vers l’inconnu.
Le vidéaste a récemment pris un virage plus linguistique. Les expressions, les insultes ou encore les accroches racoleuses sont abordées avec humour. « On pense à tort que l’arabe est une langue agressive. J’ai voulu montrer que cette langue est très imagée et que la poésie fait partie de notre jargon quotidien », précise-t-il fièrement.

La machine
Avec 10 000 abonnés qui le suivent à travers le monde, Ali Matar est conscient de son rôle de médiateur culturel : « Sur le campus ou encore à l’aéroport, des Libanais m’abordent souvent pour me faire part de leur appréciation et me confient qu’ils partagent mes vidéos avec leurs amis pour leur montrer le Liban tel qu’ils le connaissent. » Son travail a attiré l’attention d’un public âgé entre 13 et 25 ans composé de Libanais, d’émigrés de la diaspora, mais aussi de personnes simplement intéressées par le monde arabe. Il souhaite néanmoins avoir une plus grande visibilité en ligne, ce qui est difficile dans le monde des requins de YouTube.
Ses plans de carrière ont changé depuis sa lancée sur YouTube avec sa chaîne MatarTV. En effet, bien qu’étudiant en architecture, son cœur tangue entre la comédie et la réalisation de films. Curieux de tout et entrepreneur, le jeune homme a de nombreux projets qui se bousculent dans sa tête avec un seul objectif : promouvoir une image positive du Liban à l’étranger. Il travaille aussi sur le pilote d’une série dont l’action se déroule dans la capitale et qui parle d’un groupe d’amis venus de diverses régions du Liban. Le but de cette émission serait de refléter la multiplicité des points de vue que le pays rassemble et la possibilité du vivre-ensemble. Il souhaite aussi offrir une expérience immersive de Beyrouth, une ville qu’il n’arrive pas à oublier même après l’avoir volontairement quittée depuis plusieurs années. « Quand je reviens au pays, me promener dans les rues vivantes de la cité me suffit pour être heureux. Je veux reproduire le son des klaxons, l’animation sur les routes et la communication avec les gens, explique-t-il. Partager mon expérience de cette ville avec le plus grand nombre. »

L’histoire de Ali Matar est celle de milliers de jeunes Libanais qui ont rêvé d’une vie ailleurs. Il a concrétisé ce rêve en s’installant en Allemagne en 2013 pour y entreprendre des études d’architecture à l’Université de Brême. Mais il ne soupçonnait pas qu’une fois débarqué là-bas, il aurait la nostalgie du pays et une envie d’en partager la riche culture.En...

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