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La présence militaire russe et son arsenal en Syrie

Malgré deux retraits d'une partie "significative" du contingent russe, annoncés en mars 2016 et novembre 2017, la Russie conserve un large éventail de possibilités pour agir.

Le président russe, Vladimir Poutine, s'exprimant devant les troupes sur une base russe à Hmeimim, en Syrie, le 11 décembre 2017. AFP / POOL / Mikhail KLIMENTYEV

La Russie affirme avoir significativement réduit sa présence militaire et ses opérations en Syrie depuis novembre 2017, mais elle conserve diverses unités sur place, notamment sur les bases de Tartous et de Hmeimim.   

Des liens anciens 
La Syrie était déjà une alliée privilégiée à l'époque soviétique, un lien scellé le 8 octobre 1980 par un "traité d'amitié et de coopération" signé par Léonid Brejnev et Hafez el-Assad.

Après une période de froid après la chute de l'URSS, Vladimir Poutine et Bachar el-Assad se rapprochent dans les années 2000. Dès 2011 et le début d'une révolte populaire en Syrie, Moscou soutient le régime syrien et envoie en janvier 2012 des navires de guerre dans la base russe de Tartous.

Le 30 septembre 2015, la Russie lance une campagne de frappes aériennes en Syrie en soutien au régime de Damas.   

 

Combien de militaires ?
Le chiffre officiel le plus récent est celui du personnel militaire ayant voté en Syrie lors de la présidentielle du 18 mars: 2.954, à 100% pour Vladimir Poutine. La grande majorité sont déployés sur la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie. Une partie des soldats russes en Syrie sont des "conseillers" militaires, qui aident sur le terrain l'armée syrienne et ont joué un grand rôle dans ses derniers succès. 

A cela, il faut ajouter la police militaire, constituée en majeure partie de bataillons issus des républiques musulmanes du Caucase russe, déployés dans les localités reprises aux rebelles, comme à Alep, et dans les "zones de désescalade" instaurées dans plusieurs régions. 

L'expert militaire Pavel Felguenhauer estimait fin 2017 que "jusqu'à un millier de membres des forces spéciales" combattaient aussi aux côtés des troupes du régime.

Vladimir Poutine a révélé en décembre dernier qu'un total de 48.000 militaires russes avaient participé à l'intervention en Syrie depuis son lancement le 30 septembre 2015. 

Officiellement, plus de 80 militaires russes ont péri en Syrie depuis le début cette intervention. Mais les pertes parmi les mercenaires russes seraient plus élevées.


(Lire aussi : Trump avertit de frappes imminentes contre la Syrie : "Que la Russie se tienne prête")


Avions de chasse et bombardiers
L'aviation est le bras armé de l'intervention militaire russe. Parmi les quelques dizaines d'appareils déployés selon des experts figurent des bombardiers Su-24 ou Su-34, des avions multirôle Su-30 et même des chasseurs Su-35, derniers nés du complexe militaro-industriel russe, ainsi que des hélicoptères de combat.

La Russie a également fait décoller des bombardiers stratégiques Tu-22 et Tu-160 de Russie pour procéder à des frappes au-dessus de la Syrie, ou utilisé des missiles de croisière d'une portée de 4.500 km: une plus-value militaire minime mais un symbole pour une armée russe désireuse d'afficher sa puissance.


(Lire aussi : Raid israélien en Syrie : un tournant dans les relations avec la Russie ?)


Navires et batteries antiaériennes
Pour assurer la défense de sa base de Hmeimim, la Russie a installé en novembre 2015 ses très modernes batteries de défense antiaérienne S-400, qu'elle considère comme son fleuron. L'armée a également déployé des moyens mobiles de défense antiaérienne (Pantsir et Tor M1).

A Tartous, où l'armée russe dispose d'installations portuaires depuis plusieurs décennies, des batteries de défense antiaérienne S-300 ont aussi été mises en place. Tout ceci en dépit du fait que ni les rebelles, ni les jihadistes n'ont d'aviation, mais ce qui permet au besoin d'imposer une "zone d'exclusion aérienne" au-dessus de la Syrie.

Quant aux navires, ils se sont succédé en Méditerranée et ont procédé à plusieurs séries de frappes très médiatisées. Après des missions au large de la Syrie, l'Amiral Kouznetsov, unique porte-avions de la Marine russe, est actuellement modernisé dans une cale sèche de l'Arctique russe.


(Lire aussi : Le "Groupe Wagner", une armée de l'ombre au service de Poutine en Syrie)


Une présence sur la durée
Malgré deux retraits d'une partie "significative" du contingent russe en Syrie, annoncés en mars 2016 et novembre 2017, la Russie conserve un large éventail de possibilités pour agir.

La base militaire de Hmeimim, aménagée à la hâte en marge d'un aéroport civil à l'été 2015 pour accueillir les avions russes, est devenue une base permanente de l'armée russe en janvier 2017, après un accord entre Damas et Moscou, passant sous juridiction russe. Même chose à Tartous : ce qui était jusque là une installation portuaire destinée à la marine russe est devenu "une base navale russe permanente". 

Aux forces officielles s'ajoute également tout un contingent de mercenaires russes qui combattent aux côtés des forces pro-régime, notamment pour une société militaire privée appelée le "Groupe Wagner".

En qualité d'alliée de Damas, Moscou devrait rafler la part du lion dans le processus de reconstruction du pays ravagé, et de nombreux projets d'investissements ont déjà été évoqués dans l'énergie notamment.


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commentaires (6)

Il faut que les alliés attaquent c'est tout, faire attention de ne pas bombarder par erreur les Russes

Eleni Caridopoulou

19 h 34, le 11 avril 2018

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Commentaires (6)

  • Il faut que les alliés attaquent c'est tout, faire attention de ne pas bombarder par erreur les Russes

    Eleni Caridopoulou

    19 h 34, le 11 avril 2018

  • Sachant que c'est une erreur de décrire le président russe président syrien(légende de la photo), ce n'est pas du tout loin de la vérité

    Wlek Sanferlou

    19 h 02, le 11 avril 2018

    • Merci Monsieur pour votre commentaire, l'erreur a été corrigée. Bien à vous

      L'Orient-Le Jour

      19 h 24, le 11 avril 2018

  • Le simili-Tsar Poutine se sent chez lui à Hmeimim, grâce au simili-Héros Bachar ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 58, le 11 avril 2018

  • LA DANSE APPROCHE ET SERA EFFRENEE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 54, le 11 avril 2018

  • La seule question à laquelle répondront les sionistes , c'est si l'usurpie s'en sortira sans trop de mal . Tout le reste du monde arabe européen américain africain asiatique etc... importe peu . Si L usurpie juge dans ses calculs égoïstes quelles en sortira , alors on aura une guerre mondiale . Mais comme rien n'est moins sûr pour eux que pour nous tous , je pense qu'ils vont reculer . Empoisonnement, attaque chimique wou balloutt c'est du pipeau pour naïfs ébahis.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 32, le 11 avril 2018

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