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Culture - Vient de paraître

Du « Lebnane » de Dalida à « Khalas », les entrées insolites du dernier glossaire sur le Liban

Des dictionnaires pour expliquer les subtilités et autres complications du pays du Cèdre, il semblerait qu’on en ait de plus en plus besoin ! Après « Le Dictionnaire amoureux du Liban » (Plon) d’Alexandre Najjar, voici « Le Dictionnaire insolite du Liban » (Cosmopole) de Djilali Belaïd.

En couverture du « Dictionnaire insolite du Liban » (Cosmopole) de Djilali Belaïd, une création graphique autour des symboles du Liban.

Dictionnaire « insolite » du Liban. L’adjectif s’applique tellement à la situation politique, économique et sociale de ce pays, que l’on s’attend à une recension de toutes ces bizarreries, ces anomalies qui font le quotidien doux-amer de ses habitants. Ce n’est pas totalement le cas. Même si certaines entrées du Dictionnaire insolite du Liban (Cosmopole) de Djilali Belaïd développent des informations insolites. À l’instar de cette chanson intitulée Lebnane qu’aurait enregistrée en arabe Dalida (voir D comme Dalida) à la suite de son concert de 1985 à Beyrouth, qui serait sortie en 1988 un an après sa disparition, mais que jamais personne ne semble avoir entendue ! Ou encore de ce Saint George’s Cricket Club, aux compétitions très courues, qui aurait vu le jour dans les années 1990 grâce à l’introduction au Liban de ce sport anglo-saxon par les travailleurs pakistanais et sri lankais !

Bien documenté et rédigé sans fioritures de style, ce Dictionnaire insolite du Liban respire le travail journalistique. L’information historique et politique y est reine, parfois au détriment d’une plus grande originalité des thèmes. Mais le parti pris de l’auteur, Djilali Belaïd, journaliste à l’AFP, qui a vécu au Liban durant quatre ans, était justement de signer « un livre de vulgarisation qui s’adresse autant aux voyageurs en partance pour le Liban qu’à ceux qui en reviennent. Un ouvrage qui soit un complément des guides traditionnels pour un public qui souhaite en savoir plus ».

Compagnon de voyage
Créée en 2010, au sein des éditions Cosmopole, la collection « Les Dictionnaires insolites » propose un voyage différent, à travers les mots, dans des pays, des régions et des villes du monde entier. Pour le Liban, les éditeurs se sont délibérément adressés à un auteur non libanais afin de glaner un regard distancié qui puisse parler au voyageur ou à cette diaspora libanaise qui cherche à en apprendre un peu plus sur son pays d’origine. « J’ai d’ailleurs fait lire le livre à une dizaine d’amis libanais de France, de New York, de Londres, et tous ont appris des choses », révèle Djilali Belaïd.

« J’ai vécu au Liban de 2008 à 2012 en tant que responsable du service télévision de l’AFP pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Mais même avant, j’y avais souvent été en reportage. J’en avais donc une certaine connaissance, une expérience de vie qui me permettait d’aborder des sujets liés à des sujets aussi différents que la cuisine, les partis politiques, les quartiers de Beyrouth, les expressions du quotidien (comme ces fameux Habibi, Chou kifak ça va ?
ou encore Khalas), les médias, le cinéma, les compagnies de danse, le sport, l’architecture, la musique, l’économie, le folklore (couteaux de Jezzine, la dabké etc.), bref, tout ce qui fait la richesse de ce pays », assure l’auteur.

« J’ai ainsi essayé d’être équilibré en mêlant des entrées, au-delà de l’histoire et de la politique, sur l’arak, la achta, le debs remmane, Abou Abed, Élie Saab, Machrou’ Leila, Haïfa Wehbé, le Casino du Liban et, bien entendu, Ziad Doueiri », note-t-il. Il a pourtant omis de signaler le dernier film du réalisateur sélectionné aux oscars. « Le livre étant sorti le 17 mars 2018, lors de l’envoi à l’impression, il y a plusieurs mois, on ne parlait pas encore de la sélection de l’Insulte aux oscars (dans la catégorie meilleur film étranger, NDLR). Évidemment, dans la réactualisation, je reprendrai l’entrée sur Ziad Doueiri en la complétant avec cette heureuse nouvelle », assure Djilali Belaïd. Lequel insiste aussi sur le fait qu’il ne s’est pas contenté de l’histoire contemporaine. « J’ai aussi abordé Beryte, Gilgamesh, les Phéniciens, l’antique histoire de Nahr el-Kalb et de la vallée de la Qadisha, la longue épopée du vin au Liban de Bacchus... »

Menée sur deux ans, en parallèle à son travail, la rédaction de cet ouvrage a été pour Djilali Belaïd « une respiration, une manière de me replonger dans ce pays dont je reste un amoureux inconditionnel ». Il espère qu’avec son format poche permettant de l’emporter et de le feuilleter partout (ce qui le distingue clairement de la série Dictionnaire amoureux et en particulier du livre érudit écrit par l’écrivain Alexandre Najjar et paru aux éditions Plon il y a 4 ans), ce petit glossaire de 160 pages, forcément subjectif et non exhaustif, sera « le compagnon de voyage de tous ceux qui sont curieux de ce pays si attachant ».

Djilali Belaïd, carte de visite
Djilali Belaïd connaît bien le Liban pour y avoir habité plusieurs années. Ce scientifique, titulaire d’un DEA en pathologies tropicales, s’est assez tôt tourné vers le journalisme et a rejoint en 2005 l’Agence France Presse. Il a suivi de près la guerre israélo-libanaise de 2006 et l’actualité souvent dramatique du Moyen-Orient. Depuis Beyrouth, il a dirigé de 2008 à 2012 le service télévision de l’AFP en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, période durant laquelle il a couvert les révolutions arabes. Ses deux fils ont vécu leurs premières années au Liban. En 2013, il a reçu, pour son reportage sur le Krak des chevaliers, la forteresse croisée en Syrie, le 2e Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre dans la catégorie Vidéo format court. Depuis, il est basé à Paris.



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Dictionnaire « insolite » du Liban. L’adjectif s’applique tellement à la situation politique, économique et sociale de ce pays, que l’on s’attend à une recension de toutes ces bizarreries, ces anomalies qui font le quotidien doux-amer de ses habitants. Ce n’est pas totalement le cas. Même si certaines entrées du Dictionnaire insolite du Liban (Cosmopole) de Djilali...

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Pour la chanson "Lebnane" de Dalida, il suffit de se connecter sur YouTube: https://youtu.be/hI56XgMIKis

Lebreton Alain Paul Yves

14 h 25, le 04 avril 2018

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Commentaires (1)

  • Pour la chanson "Lebnane" de Dalida, il suffit de se connecter sur YouTube: https://youtu.be/hI56XgMIKis

    Lebreton Alain Paul Yves

    14 h 25, le 04 avril 2018

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