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Moyen Orient et Monde - Syrie

Trump sur la Syrie : Il est temps de rentrer à la maison

La victoire que représenterait, pour la Russie et l’Iran, un retrait précipité des troupes américaines rend peu probable tout changement immédiat sur le terrain, estiment des experts.

Le président américain Donald Trump a réitéré hier sa volonté de quitter la Syrie et de « ramener nos troupes à la maison », assurant qu’une décision serait prise « très rapidement » sur la marche à suivre pour les Américains dans ce pays. Yuri Gripas/Reuters

Le président américain Donald Trump a réitéré hier sa volonté de quitter la Syrie, assurant qu’une décision serait prise très rapidement sur la marche à suivre pour les Américains dans ce pays, après des propos en ce sens tenus jeudi dernier déjà.

« En ce qui concerne la Syrie, notre première mission était de nous débarrasser du groupe État islamique. Nous y sommes presque parvenus. Et nous prendrons une décision très rapidement, en coordination avec d’autres dans la région, sur ce que nous allons faire », a ainsi déclaré M. Trump, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. « Je veux ramener nos troupes à la maison. Je veux commencer à reconstruire notre nation », a-t-il ajouté. « Il est temps. Nous avons largement réussi face à l’EI. Nous réussirons face à n’importe qui militairement. Mais parfois, il est temps de rentrer à la maison. Et nous pensons à ça très sérieusement », a encore expliqué M. Trump. Il a précisé qu’il se déciderait « dans un futur très proche », en consultation avec les alliés des États-Unis. Il a notamment cité l’Arabie saoudite, affirmant que ce pays était « très intéressé par notre décision ». « J’ai dit, bon, vous savez, vous voulez que nous restions (en Syrie), peut-être qu’il va falloir que vous payiez », a-t-il déclaré.

M. Trump a beau assurer que les États-Unis vont se retirer « très vite » de Syrie, la victoire que représenterait un tel retrait pour la Russie et l’Iran rend néanmoins peu probable tout changement immédiat sur le terrain, selon des experts. De plus, un retrait irait à l’encontre de la stratégie de « stabilisation » des territoires libérés jusqu’à la négociation d’un règlement politique du conflit syrien, stratégie soutenue par les Européens. Un départ précipité serait aussi contraire aux efforts menés depuis plusieurs semaines par le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, pour convaincre la Turquie d’abandonner son offensive dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), classée « terroriste » par Ankara mais allié précieux de Washington dans la lutte contre l’EI.

Les propos de M. Trump sont également accueillis avec prudence par le reste de l’administration américaine, qui a appris à ne pas s’opposer frontalement à son fantasque président. Au département d’État, un responsable a rappelé que « les États-Unis travaillent quotidiennement sur le terrain, en coopération avec la communauté internationale, pour stabiliser les zones évacuées par l’EI ». Et au Pentagone, un porte-parole a souligné que la mission des militaires américains en Syrie « n’a pas changé ».


(Lire aussi : Moscou, Téhéran et Ankara : l'alliance d'intérêts des maîtres du jeu en Syrie)


Bases US à Manbij
Le plan des États-Unis, annoncé en janvier par le Pentagone, est de maintenir une présence militaire en Syrie « aussi longtemps que nécessaire » pour prévenir tout retour de l’EI et, surtout, pour ne pas laisser en Syrie le champ libre à la Russie et à l’Iran – principaux soutiens du président Bachar el-Assad.

« Quitter la Syrie représenterait une capitulation totale des États-Unis face à l’influence de l’Iran dans la région », note Charles Lister, du Middle East Institute, pour qui il est « difficile de prendre totalement au sérieux » les propos de M. Trump. « Je ne pense pas qu’il comprenne la situation », ajoute cet expert de l’antiterrorisme. Le patron de la CIA, Mike Pompeo, le nouveau conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, et James Mattis « peuvent lui expliquer pourquoi nous avons davantage intérêt maintenant à rester plutôt qu’à partir », poursuit-il, concluant : « Et j’ai bien l’impression qu’ils vont, au moins pour le moment, surmonter la tendance de Trump à faire les valises et partir. »

Comme pour confirmer les prédictions des experts, l’agence de presse étatique turque Anadolu a affirmé, hier, que les États-Unis avaient commencé à construire deux bases dans la région de Manbij et envoyé des renforts militaires dans cette ville stratégique syrienne, qu’Ankara menace d’attaquer pour en déloger les YPG. Selon l’agence Anadolu, se basant sur des « sources dignes de confiance », les deux bases seraient installées au sud et au sud-est du village de Dadat, au nord de Manbij. Pourquoi construire des bases militaires si l’on a l’intention de partir ?



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Le président américain Donald Trump a réitéré hier sa volonté de quitter la Syrie, assurant qu’une décision serait prise très rapidement sur la marche à suivre pour les Américains dans ce pays, après des propos en ce sens tenus jeudi dernier déjà. « En ce qui concerne la Syrie, notre première mission était de nous débarrasser du groupe État islamique. Nous y sommes...

commentaires (2)

AH OUI... MAIS DITES-NOUS APRES QUOI ! NAIF QUI LE PRENDRAIT SUR PAROLE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 46, le 04 avril 2018

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Commentaires (2)

  • AH OUI... MAIS DITES-NOUS APRES QUOI ! NAIF QUI LE PRENDRAIT SUR PAROLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 46, le 04 avril 2018

  • Si c'est pas un BLUFF, ça ressemble à une déculottée de poudre d'escampette propre aux américains quand ils constatent leur échec total .cf le Viet Nam . Une chose est sûre en tous cas , c'est pas les résistants qui le regrettetraient. Bon débarras le clown .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 17, le 04 avril 2018

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