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À La Une - Proche-Orient

Les Palestiniens enterrent leurs morts après une journée sanglante

Abbas tient Israël pour seul responsable des morts tandis que Netanyahu a félicité l'armée "pour avoir protégé les frontières du pays".

Des Palestiniens manifestent à Naplouse, en Cisjordanie, le 31 mars 2018, en solidarité avec les personnes tuées la veille lors d'affrontements avec l'armée israélienne. AFP/JAAFAR ASHTIYEH

Des milliers de Gazaouis ont pris part samedi aux funérailles de manifestants tués la veille par l'armée israélienne lors d'une manifestation. 16 Palestiniens ont été tués, ce qui fait de ce vendredi la journée la plus sanglante depuis la guerre de 2014.

Malgré la colère qui monte depuis vendredi, seuls quelques centaines de manifestants sont retournés samedi sur plusieurs zones près de la frontière entre Gaza et Israël pour poursuivre "la marche du retour", une protestation censée durer six semaines.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini ont réclamé une "enquête indépendante" sur l'usage par Israël de munitions réelles.

Mais Israël a défendu son armée qui, selon elle, a tiré contre des manifestants lançant des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats, ou tentant d'endommager la clôture et de s'infiltrer en Israël. "Bravo à nos soldats", a écrit le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué. "Israël agit fermement et avec détermination pour protéger sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens".

Les Palestiniens accusent Israël d'usage disproportionné de la force et des organisations de défense des droits de l'Homme ont questionné la nécessité de ces tirs à balles réelles. Selon les organisateurs de la manifestation, les Palestiniens touchés ne représentaient pas de menace immédiate.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a décrété samedi jour de deuil national et tenu Israël pour seul responsable des morts. Dans plusieurs villes de la bande de Gaza, une foule compacte a accompagné les cercueils de manifestants tués la veille. "Arabes, musulmans, où êtes-vous?", ont scandé les participants, certains appelant à la "vengeance". Selon le ministère de la Santé de Gaza, 35 personnes ont été blessées samedi lors de heurts le long de la frontière, mais leurs vies ne sont pas en danger.

Des affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes ont également éclaté à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie --territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans-- tandis qu'une petite manifestation a eu lieu à Naplouse, plus au nord.

Une grève générale est par ailleurs en cours dans l'enclave --"au bord de l'effondrement" selon l'ONU-- ainsi qu'en Cisjordanie.


(Lire aussi : Les violences entre Palestiniens et Israéliens depuis 2015)


"Passé terroriste"
La tension est vive depuis vendredi, lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur des Palestiniens qui s'étaient approchés à quelques centaines de mètres de la barrière ultra-sécurisée séparant l'Etat hébreu de la bande de Gaza.

Selon le ministère de la Santé dans l'enclave, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1.400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles. Aucun mort ni blessé n'ont été signalés côté israélien.

Le mouvement de protestation prévoit des rassemblements le long de la barrière de sécurité pour exiger le "droit au retour" des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus imposé par l'Etat hébreu à Gaza.

Cinq des protestataires tués étaient des membres du Hamas qui participaient aux "manifestations populaires aux côtés de leur peuple", a fait savoir la branche armée du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

L'armée israélienne a de son côté affirmé samedi soir dans un communiqué que 10 des Palestiniens tués avaient des "passés terroristes" au sein du Hamas et d'autres groupes. Un peu plus tôt, un porte-parole de l'armée avait qualifié les événements de la veille d'"activité terroriste organisée", accusant le Hamas d'être derrière ces manifestations. "Si cela continue, nous n'aurons d'autre choix que de répondre à l'intérieur de la bande de Gaza contre les cibles terroristes (...)", a déclaré le général de brigade Ronen Manelis.


(Lire aussi : La série TV israélienne « Fauda » : une bonne idée sur le papier, d’infinies maladresses à l’écran)


"Choquant"
La journée de vendredi a été la plus meurtrière depuis 2014, date de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, qui observent depuis un cessez-le-feu tendu.

Les Etats-Unis, régulièrement accusés ces derniers mois de parti pris pro-israélien, se sont dits "profondément attristés par les pertes humaines à Gaza", appelant à "des mesures pour faire diminuer les tensions".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui condamné une attaque israélienne "inhumaine".

Des organisations de défense des droits de l'Homme se sont pour leur part interrogées sur la réaction des forces de sécurité israéliennes. "Les allégations israéliennes de violences par certains manifestants ne changent rien au fait que l'utilisation de la force meurtrière est interdite par le droit international, sauf pour faire face à une menace imminente", a affirmé l'ONG Human Rights Watch, jugeant le nombre de morts et de blessés "choquant".

La "grande marche du retour" a été lancée à l'occasion de la "Journée de la Terre", qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l'État d'Israël en 1948. Tandis que l'Etat d'Israël célèbrera en mai ses 70 ans, les Palestiniens attendent toujours la création de leur Etat, qui a rarement paru plus incertaine.



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Des milliers de Gazaouis ont pris part samedi aux funérailles de manifestants tués la veille par l'armée israélienne lors d'une manifestation. 16 Palestiniens ont été tués, ce qui fait de ce vendredi la journée la plus sanglante depuis la guerre de 2014.Malgré la colère qui monte depuis vendredi, seuls quelques centaines de manifestants sont retournés samedi sur plusieurs zones...

commentaires (9)

Et si au lieu de n'avoir rien à dire, on se taisait un peu .

FRIK-A-FRAK

12 h 11, le 02 avril 2018

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Commentaires (9)

  • Et si au lieu de n'avoir rien à dire, on se taisait un peu .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 11, le 02 avril 2018

  • L,HEBETUDE EST CONJOINTEMENT PARTAGEE PAR LES ISRAELITES ET LES PALESTINIENS ! MAIS LES REPONSES ISRAELIENNES SONT PLUS CRIMINELLES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 43, le 02 avril 2018

  • " La violence est le dernier recours de l'incompétence. " Isaac Asimov

    FAKHOURI

    11 h 44, le 01 avril 2018

  • Et si, au lieu de se taper continuellement dessus des deux côtés, on essayait d'autres méthodes ? ...je te provoque,tu ripostes en tuant, cela depuis 70 ans sans autres résultats que morts, souffrances et destructions inutiles Et si le peuple palestinien cessait d'écouter ceux qui ont intérêt à ce que ces massacres inutiles continuent, et les utilisent pour leurs propres intérêts, comme le Fatah et le Hamas, deux soi-disant représentants du peuple palestinien qui n'arrivent jamais à s'entendre et se font aussi...la guerre! Il est clair qu'Israël n'acceptera jamais le retour des Palestiniens...et malheureusement ne disparaîtra pas, et si cela devait arriver, le Liban disparaîtrait aussi, entrainé dans le conflit par des usurpateurs commandités par une puissance non-libanaise qui s'enfout totalement du Liban, l'utilisant uniquement comme terrain d'affrontement ainsi que pour ses propres projets de domination dans la région du Proche Orient. Libanais, c'est cela que nous voulons pour notre patrie ? Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 21, le 01 avril 2018

  • D'un côté on a l'impression qu’Israël n'est pas intéressé du tout par la paix et de l'autre que les palestiniens sont très mal conseillés et soutenus. Les souffrances de ce peuple doit cesser,cela fait trop, trop de blessures, trop de morts, trop de blessés, trop d'injustices .... pour une terre qui devrait en principe être le triangle de l'harmonie entre les trois religions. Assez de cruauté !

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 56, le 31 mars 2018

  • Je suis sidéré de constater ce silence sur GAZA , qui a tant manqué pour la ghouta orientale qui n'a pourtant pas égalé ce massacre des palestiniens en degré d'horreur. Tout ça parce que le sionisme mondial gouverne le monde. Quelle pauvresse d'esprit.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 21, le 31 mars 2018

  • OU SONT LES ONGS ET AMNESTY EN TETE ET OU SONT LES GRANDES PUISSANCES PROMPTES A CONDAMNER LA MOINDRE BLESSURE D,UN ISRAELIEN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 13, le 31 mars 2018

  • Que voulez-vous c'est le sionisme international qui. Gouverne le monde....ils ont toujours raison

    Eleni Caridopoulou

    13 h 23, le 31 mars 2018

  • Ce ne sont pas des journées meurtrières, ce sont des journées DE MEURTRE. LES USURPATEURS ENVOIENT DES JEUNES RECRUES POUR SE FAIRE LA GÂCHETTE SUR DES CIVILS , AU VU ET AU SU DU MONDE ENTIER QUI NE CONDAMNE PAS . SAUF L'IRAN ET SES ALLIÉS DE L'AXE DE LA RESISTANCE CONDAMNENT . LES FRÈRES DE SANG DE CE PEUPLE USURPÉ SE RENDENT COMPLICE DE CE MEURTRE PROGRAMME .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 50, le 31 mars 2018

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