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Spécial Orientation professionnelle / Édition 3

Témoignage d’un professionnel du numérique

Après avoir effectué ses études au Canada et travaillé chez IBM, Victor Sauma revient au Liban pour cofonder en 1998 le groupe Intouch, spécialisé dans la technologie et le marketing numériques, incluant le développement d’applications mobile et web, ainsi que la gestion des réseaux sociaux. En tant que professionnel du marché, il nous a accordé une entrevue pour dresser un état des lieux des métiers du secteur du numérique.

Comment se portent les métiers du numérique au Liban ?
Il existe au Liban de nombreuses entreprises qui exercent dans le domaine du numérique. Le gouvernement a lancé des initiatives dans ce sens, comme Beirut Digital District. Des incubateurs ont vu le jour et les investissements abondent. Cela favorise le développement du secteur. Plus il y a de la compétition et plus le niveau sera élevé car il y aura de la concurrence au niveau de la qualité entre les entreprises. Le revers de la médaille est que du fait de la prolifération des entreprises, les cerveaux sont dispersés et ne sont plus regroupés sous le même parapluie pour concevoir de grands produits. Malgré tous les investissements et le grand potentiel au Liban, il n’existe pas encore une entreprise qui puisse mener une concurrence au niveau international sur de grands projets, comme l’automatisation digitale des affaires en comptabilité. Ainsi, la plupart des investissements aujourd’hui se font dans les applications pour mobiles et sites web, mais aussi les jeux vidéo et la réalité augmentée.

Quels sont les métiers du numérique les plus recherchés ?
Les développeurs sont toujours très demandés. En fait, la programmation constitue le noyau de notre travail. Nous avons besoin de chefs de projets, et de plus en plus de personnes qui pourraient occuper les postes d’assurance qualité et de testeurs.
Il y a également les postes dans le domaine de l’infrastructure, comme les réseaux ou le Cloud. Mais la tendance, c’est le UX designer, ou designer de l’expérience utilisateur. C’est un métier qui se développe et qui gagne en importance. La raison, c’est qu’il épargne à l’investisseur un travail coûteux de mise sur le marché et il raccourcit le délai de commercialisation. De plus, le e-marketing et le e-advertising sont deux domaines indispensables qui continueront à l’être sur le long terme.

Quelles sont vos prévisions pour les années à venir ?
À mon avis, la tendance dans les quelques années à venir serait la science des données (data science) qui commence déjà à se développer au Liban. Il y a aussi l’internet des objets (Internet of Things – IoT) et la réalité augmentée qui seront en pleine expansion. Alors qu’aujourd’hui le web, Apple et Androïd requièrent différentes technologies, il existe déjà une même technologie qui s’utilise dans ces trois domaines. Ce qui réduit pour nous le temps et le coût de développement. C’est une technologie qui sera mise au point bientôt et dans laquelle on pourra investir. En parallèle, le domaine de la sécurité digitale va s’agrandir. Celle-ci protège contre la fraude, le vol, le hacking, et sécurise la confidentialité. Malheureusement, on ne lui accorde pas encore l’importance qu’elle mérite. Au Liban, on n’a toujours pas d’acte de confidentialité ni de signature digitale. Avec l’évolution rapide de la technologie et de l’IoT, on ne peut plus en rester là. On a besoin de règlementations et de loi de protection. Ce seront les défis de demain.

Quels conseils pourriez-vous prodiguer à ceux qui souhaitent se spécialiser dans le domaine du digital ?
D’abord, je leur conseille d’exercer un métier qu’ils aiment, et non parce qu’on leur en a dit du bien. Quand on aime un métier, on y excelle. Et lorsqu’on excelle, on réussit, on se développe et l’on gagne sa vie.
En second lieu, il faut qu’ils choisissent une profession qu’ils auraient envie d’exercer pendant 60 ans. Planifier le long terme et vivre le court terme !
Ensuite, si l’on a envie de travailler dans le digital, avant de choisir le domaine de spécialisation, il faut se renseigner sur les professions. Il y a de grandes différences entre, par exemple, la science des données, le génie informatique, l’animation, la programmation, le réseautage ou l’IoT.
Enfin, comme dernier conseil, et l’un des plus importants, quelle que soit la spécialisation que l’étudiant souhaite choisir, telle que science des données ou expérience utilisateur, il ne faut pas qu’il s’y inscrive en tant que spécialisation majeure, il faut qu’il la prenne plutôt comme spécialité. Ainsi, si l’on souhaite devenir chef de projet, programmeur web, programmeur mobile, ingénieur de logiciels ou testeur, il faut étudier la science informatique puis choisir une ou des spécialisation(s). Ce sera à son avantage puisque cela élargira ses horizons et lui permettra également de changer d’emploi et de s’adapter au marché, en fonction des spécialisations étudiées.

Après avoir effectué ses études au Canada et travaillé chez IBM, Victor Sauma revient au Liban pour cofonder en 1998 le groupe Intouch, spécialisé dans la technologie et le marketing numériques, incluant le développement d’applications mobile et web, ainsi que la gestion des réseaux sociaux. En tant que professionnel du marché, il nous a accordé une entrevue pour dresser un état des...

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