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À La Une - Yémen

Conflit yéménite : Paris pourrait être hors-la-loi en livrant des armes à la coalition arabe

Un rapport commandé par les ONG Amnesty international et Acat (Actions des chrétiens pour l'abolition de la torture) publié mardi.

Un enfant dans un bâtiment détruit par une frappe aérienne, le 18 mars 2018 à Taez, au Yémen. AFP / Ahmad AL-BASHA

La France risque de se retrouver en violation de ses engagements internationaux en fournissant armes et services de maintenance aux pays de la coalition arabe qui combattent les rebelles houthis au Yémen, selon un rapport d'avocats commandé par des ONG françaises.

Le cabinet d'avocats Ancile estime probable que "les exportations de matériels militaires se poursuivent sans garantie publique que leur utilisation finale soit strictement encadrée afin de garantir qu'ils ne puissent pas être utilisés au Yémen. Dans ce contexte, ces exportations (...) pourraient constituer vraisemblablement une violation par la France" de deux textes internationaux auxquels elle est soumise.

Ce rapport, commandé par les ONG Amnesty international et Acat (Actions des chrétiens pour l'abolition de la torture), a été publié mardi. Les deux textes sont le Traité sur le commerce des armes (TCA), ratifié par la France en 2014, et la Position commune de l'Union européenne de 2008.

Depuis 2015, la guerre au Yémen a fait quelque 9.300 morts et plus de 53.000 blessés, dont de nombreux civils, plaçant également des régions au bord de la famine. Impliquant de nombreuses factions, elle oppose schématiquement deux forces principales, les houthis, soutenus par le gouvernement iranien, et une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, grande rivale de Téhéran sur la scène régionale, et importante utilisatrice d'armes occidentales.

La France a livré différents types de matériels à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, autre membre de la coalition. Le cabinet Ancile cite notamment des canons d'artillerie Caesar et leurs munitions, des fusils de précision, différents véhicules blindés.

Le gouvernement français est régulièrement interrogé par la presse sur ce point, différentes ONG estimant qu'il est de sa responsabilité de cesser ces échanges au vu des pertes civiles provoquées par cette guerre et la commission possible de crimes de guerre.

"La France dispose d'un système de contrôle des exportations de matériels de guerre robuste et transparent (...) et les décisions d'exportation sont prises sous la responsabilité du Premier Ministre dans le strict respect des engagements internationaux de la France", a répondu de son côté mardi une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, interrogée sur ces critiques.

(Pour mémoire : La France "vigilante" sur ses ventes d'armes à Riyad, selon des sources)


Berlin veut une restriction
Par ailleurs, "les armements terrestres vendus par la France à l'Arabie sont en position défensive, sur le sol saoudien, face à la frontière yéménite et aux attaques des houthis", avaient déclaré début mars les services du Premier ministre français. 

"Les Emiriens sont présents sur le sol yéménite avec certains équipements français mais ce ne sont pas ces armements qui sont impliqués dans les dommages collatéraux qui doivent cesser", avait ajouté Matignon, rappelant que "le dispositif de surveillance autour de la question du Yémen (...) a été fortement renforcé ces derniers mois".

Amnesty international dénonce l'"opacité" et le "déficit démocratique" de ces procédures, estimant "impératif que le Parlement débatte des ventes d'armes françaises et exerce un contrôle sur celles-ci".

Deux autres ONG françaises, Aser et Droit Solidarité (membre de l'Association internationale des juristes démocrates), ont de leur côté prévenu qu'elles entameraient une procédure judiciaire si le gouvernement ne suspend pas les licences d'exportation, pour non-respect des engagements internationaux de la France.

"Nous attaquerons un refus explicite ou implicite du gouvernement (s'il y a lieu) au Conseil d'Etat (juridiction administrative suprême, ndlr) à partir du 1er mai prochain", selon Benoît Muracciole, le président d'Aser, tandis qu'Ancile, pour sa part, estime que plusieurs "voies contentieuses" sont "envisageables".

La France est un des principaux exportateurs d'armes au monde. D'autres pays européens, nettement moins exportateurs, ont pris des mesures pour limiter l'usage de leur matériel au Yémen cette année.

La Norvège a annoncé avoir suspendu ses exportations d'armes et de munitions aux Émirats arabes unis en raison de leur implication dans la guerre au Yémen.

En Allemagne, l'accord politique de la coalition gouvernementale qui vient d'être installée au pouvoir prévoit de ne plus fournir d'armes aux Etats impliqués dans le conflit au Yémen. "Nous voulons nous entendre sur une telle politique d'exportation restrictive avec nos partenaires au sein de projets communautaires européens", indique ce texte.


Pour mémoire
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La France risque de se retrouver en violation de ses engagements internationaux en fournissant armes et services de maintenance aux pays de la coalition arabe qui combattent les rebelles houthis au Yémen, selon un rapport d'avocats commandé par des ONG françaises.
Le cabinet d'avocats Ancile estime probable que "les exportations de matériels militaires se poursuivent sans garantie publique...

commentaires (4)

au moins avec la France et autres l'on peut se faire entendre librement et par des Français meme et d'autres ... mais alors que pour d'autres dont l'iran cela serait impensable de le voir

Bery tus

00 h 28, le 21 mars 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • au moins avec la France et autres l'on peut se faire entendre librement et par des Français meme et d'autres ... mais alors que pour d'autres dont l'iran cela serait impensable de le voir

    Bery tus

    00 h 28, le 21 mars 2018

  • Complice actif d'un génocide, ces français.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 09, le 20 mars 2018

  • LA STUPIDITE DE CES ONGS EST PROVERBIALE ! QUE FONT-ILS CONTRE LA RUSSIE ET L,IRAN SURTOUT POURVOYEURS D,ARMES ET DE FINANCES ET PROVOCATEUR DE TOUTE LA REGION ? PLUS DE 500.000.- TUES EN SYRIE, DES CENTAINES DE MILLIERS DE BLESSES ET DE DISPARUS ET DES MILLIONS DE REFUGIES CONTRE 5700 TUES AU YEMEN ET 12000 BLESSES. CONCENTREZ-VOUS SUR LA RUSSIE, L,IRAN ET SES ACCESSOIRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 52, le 20 mars 2018

  • N'importe quoi l'Iran donne des armes aux houthis c'est pas grave, ça sera un autre pays qui prendra la place de la France . Ils sont vraiment nul ces associations, ils ne disent rien que tous ces groupes qui aident la Syrie pour faire des crimes

    Eleni Caridopoulou

    19 h 15, le 20 mars 2018

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