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Culture - Musique

Les sources levantines d’Ibrahim Maalouf

Le virtuose de la trompette a présenté en première mondiale sa « Levantine Symphonie n° 1 » au Kennedy Center.

Ibrahim Maalouf. New Levant initiative 2018

La capitale américaine se découvre de nouvelles émotions. Avec les sons de la Levantine Symphony n° 1 d’Ibrahim Maalouf, le public du Kennedy Center était tantôt scotché, tantôt émerveillé. Sur scène avec le Free Spirit Symphony Orchestra dirigé par Michael Rossi et le National Children’s Chorus, le trompettiste, pianiste mais aussi compositeur de musique de films a en effet tenu à lancer un message de paix et d’unité à partir de Washington. Qui a retenti bien au-delà de la salle. Le virtuose de la trompette a réussi son pari américain, lancé il y a 16 ans.

Nous sommes en 2002. Un jeune homme d’à peine 20 ans, aux yeux rieurs et à la démarche chaloupée, débarque aux States. Pourvu d’ambition, de passion et d’amour pour son instrument fétiche, il voulait participer à un concours national de trompette. Un problème cependant : n’étant pas américain, il lui était interdit de concourir. Tenace, obstiné, le Franco-Libanais demandait aux membres du jury de lui donner au moins l’autorisation de jouer pour quelques minutes. « J’ai fait un long voyage pour être avec vous », leur a-t-il dit pour les convaincre. Quelques heures plus tard, il remportait le concours, mais devait garder discrète cette victoire à laquelle il n’avait pas juridiquement droit.



Depuis, les années sont passées et les réussites mondiales d’Ibrahim Maalouf sont clamées haut et fort. Mais il lui manquait sa victoire américaine. Qui vient d’avoir lieu avec ce nouveau bébé, la Levantine Symphony n° 1. C’est suite à la demande de la New Levant Initiative (NLI) – une initiative lancée par l’homme d’affaires Jamal Daniel pour promouvoir la paix et la prospérité à travers la culture et l’économie – que cette symphonie a vu le jour. On y découvre le Levant tel qu’Ibrahim Maalouf et la NLI le perçoivent, le rêvent. Un métissage culturel transmis via un hymne attachant. À chaque instant, l’émotion est différente. Entre cri, douleur et joie, il y a une renaissance et un renouvellement inattendus. Un genre de sérénité évoquant le repos du guerrier. « C’est la dernière fois que je compose un projet musical exclusivement dédié à la trompette », confie l’artiste à L’OLJ en marge du concert. Est-ce pour cette raison que ce nouveau-né est si bouleversant ? Sans doute. Mais il y a un également un autre facteur. Celui d’une véritable adhésion aux idées de la NLI. « Je fais confiance à cette initiative d’union parce que je trouve que nous en avons réellement besoin aujourd’hui. »

Sur scène, le public a perçu le message. Il a surtout été témoin de l’alchimie entre Maalouf et le chef d’orchestre Michael Rossi. Ce dernier, une star aux États-Unis, est en admiration devant le trompettiste. Il déclare à L’OLJ : « C’était ma toute première connexion avec sa musique. Et je me disais qu’il était fantastique. Il m’a donné envie de me rendre au Liban. Je vous l’avoue. Si on m’invite, j’y vais en courant. »

En attendant de les voir, pourquoi pas ensemble, sur scène au pays du Cèdre, Maalouf exprime le désir de travailler avec des artistes libanais, notamment dans la production, connaissant les difficultés que rencontrent ces « résistants contre vents et marées qui s’accrochent ». « Si le pays existe, poursuit l’artiste, c’est grâce à eux et aux écrivains. Il pourrait disparaître de la mémoire collective si on ne participe pas tous à une revalorisation du domaine artistique. » Une revalorisation qui passe selon lui par la sensibilisation.Un souhait, l’artiste ? « Je veux que les gens soient touchés, déclare Ibrahim Maalouf. Qu’ils sortent du concert en se répétant la mélodie. » Le lendemain du concert, les sons de la symphonie levantine revenaient inlassablement en mémoire. Touché !



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